Le rapport de la mission d’information du Sénat, tombé hier, rappelle l’indéniable dangerosité des cabines de bronzage et souhaiterait voir une interdiction totale de leur utilisation auprès du public.
Coup de tempête dans le monde de la santé pourtant adepte de la confidentialité: les cabines de bronzages sont jugées dangereuses pour la santé de leurs utilisateurs et utilisatrices. Le problème est catalogué possible catastrophe sanitaire à venir. Le nombre de morts suspectées comme liées aux usages des cabines de bronzage est de l’ordre de plusieurs dizaines par an !
L’usage de ces cabines à lumière artificielle s’est pourtant démocratisé depuis quelques années et les gens ne sont pas vraiment craintifs à les utiliser malgré les ‘on-dit’ qu’on entend sur ces machines…
En France, on pense couramment qu’une peau en bonne santé est une peau bronzée, c’est un cliché culturel qui peut nous inciter à nous faire bronzer même si le soleil n’est pas au rendez-vous. Comme les tarifs appliqués sur les séances de bronzage sont accessibles, on n’hésite pas vraiment à utiliser ces méthodes artificielles de bronzage. Certains même, sont des utilisateurs réguliers et n’ont absolument aucune appréhension devant ce procédé, restant de longues minutes et plusieurs fois par semaine à se faire bronzer quasi immobiles dans ces cabines !
Pourtant, et même instinctivement, sans connaissances médicales, on se doute bien que ce procédé artificiel ne peut pas être anodin et ainsi banalisé !
Evoquons les conséquences…
S’exposer de façon prolongée aux UVA provoque l’apparition de pathologies autour de la peau ( ( la peau est le plus grand organe chez l’homme !) comme les mélanomes et autres cancers de la peau. C’est dramatique et le Sénat veut vraiment aller vers l’interdiction de l’usage des cabines car on se dirige là vers un autre scandale de santé alors que se referme seulement maintenant le scandale des prothèses mammaires PIP.
Bien entendu les dirigeants de société de bronzage artificiel ne comprennent pas ces accusations provenant d’un rapport dont ils disent pouvoir extraire beaucoup de "contre-vérités". On comprendra qu’ils pensent là surtout à l’enjeu économique avec la fermeture, à terme, de leurs entreprises.
Les usagers, qu’en pensent-ils ? Il est difficile de le savoir mais ils doivent prendre conscience que ces procédés de bronzage artificiel sont dangereux; même utilisés irrégulièrement et même si il ne s’agit que d’UVA ( dans ces cabines ) qui sont, contrairement à ce qu’on croit, tout aussi nocifs que les UVB !
Alors, privilégiez le soleil, le vrai. Au moins, on sait mieux se protéger du soleil quand il "pique" un peu trop. Et si le soleil n’est pas au rendez-vous, dites-vous qu’il finira bien par refaire son apparition et que vous apprécierez sa douceur ainsi que la sensation de bien être qu’il procure, il n’y a pas d’équivalent dans les cabines de bronzages, non, vraiment rien d’équivalent !
Les lampes à UV peuvent être bonnes pour la santé
La mission d’information sur les actes à visée esthétique du Sénat a publié ce matin un rapport où elle réclame l’interdiction des cabines de bronzage, hors usage médical.
En effet, les lampes à UV actuellement utilisées en France sont nuisibles.
Mais ce que peu de personnes savent, c’est que la faute en incombe à une réglementation absurde qui oblige les fabricants à faire des lampes à UV dangereuses pour les utilisateurs.
Les pouvoirs publics pompiers pyromanes
Depuis plusieurs années, le bronzage artificiel est dans le collimateur des autorités sanitaires. En mai, une étude publiée par le ministère de la Santé estimait cette pratique responsable de 100 à 350 cancers de la peau chaque année en France. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, avait alors assuré que les règles imposées aux exploitants seraient renforcées et que les lunettes de protection (aujourd’hui payantes dans certains centres) seraient mises à disposition gratuitement.
Pour les sénateurs, il faut aller plus loin pour « éviter un futur scandale sanitaire » : ils préconisent donc une interdiction des cabines à UV, en s’appuyant sur l’argumentation de l’Institut national du cancer et sur le fait que le Centre international de recherches sur le cancer (Lyon) considère les UVA et UVB (naturels et artificiels) comme des cancérogènes pour l’homme.
Le rapport indique qu’ « il n’est pas possible de déterminer une fréquence minimum pour laquelle l’exposition aux lampes UV est sans risque. Celle-ci n’entraîne aucun bénéfice pour la santé : elle ne prépare pas la peau au soleil, ne permet pas ou très peu la production de vitamine D et entraîne un vieillissement cutané prématuré. »
Cela est exact mais ce ne sont pas les lampes à UV en soi qui sont dangereuses : ce sont les lampes à UV telles que les autorités françaises obligent à les fabriquer, c’est-à-dire avec beaucoup trop d’UVA (cancérigènes) et trop peu d’UVB, certes eux aussi cancérigènes à dose élevée, mais qui permettent de produire de la vitamine D, et ont donc à usage modéré un effet protecteur contre le cancer.
Le bon usage des ultraviolets B passé sous silence
Les cabines UV autorisées en France délivrent essentiellement des UVA et très peu d’UVB.
Hormis le bronzage, les UVA ont peu d’intérêt et, à dose élevée, des effets indésirables sur le vieillissement de la peau et le risque de cancer.
Les UVB eux aussi peuvent provoquer des cancers mais à dose modérée ils sont indispensables à la santé dans la mesure où ils permettent de synthétiser la vitamine D.
Or, si les cabines françaises délivrent très peu d’UVB, la responsabilité en revient aux mêmes pouvoirs publics qui aujourd’hui dénoncent cette situation ! En effet, la réglementation française impose depuis 1997 aux cabines de bronzage un ratio UVA/UVB excessif, alors qu’aux Etats-Unis, ce ratio est conforme à celui que l’on rencontre entre 11 heures et quinze heures en été, et qui constitue la bonne fenêtre d’exposition de la peau pour synthétiser la vitamine D.
Utilisées avec prudence en hiver (une dizaine de minutes par jour), les cabines nord-américaines peuvent donc contribuer à la bonne santé en restaurant et maintenant des taux protecteurs de vitamine D. Il suffirait de permettre aux exploitants français de cabines de délivrer des UVB pour faire de ces lieux des auxiliaires potentiels de santé.
Les sénateurs français qui sont responsables d’une situation réglementaire absurde ont donc raté une bonne occasion d’œuvrer réellement pour la santé en demandant un aménagement de la réglementation. Au contraire, leur prise de position qui passe sous silence la nécessité vitale de s’exposer au rayonnement solaire ou artificiel pour synthétiser la vitamine D, contribue à diaboliser un peu plus les ultraviolets, tous les ultraviolets, y compris ceux qui nous sont indispensables en été.
Un beau gâchis, surtout en cet été où nous sommes nombreux à souffrir d’un temps automnal catastrophique pour notre niveau de vitamine D !