Les Bleus s’inclinent logiquement contre l’Espagne (2-0), dans une rencontre où le jeu s’est révélé indigne d’un quart de finale de l’Euro.
Quand on était français ou espagnol, on a sûrement suivi le match jusqu’au bout. Mais sinon, on comprend les fanatiques d’autres pays s’ils ont quitté leur poste de télévision. La France et l’Espagne ont offert samedi soir un spectacle honteux, indigne d’un quart de finale d’une grande compétition. Aucune ambition, un jeu latéral, aucune percussion. L’Espagne, que l’on connaît pour son jeu de passes très impressionnant, a une nouvelle fois montré qu’elle n’avait plus le niveau de ces dernières années. Elle a eu énormément de chance de tomber contre une équipe encore plus apathique, à l’image de son sélectionneur, extrêmement frileux, et dont les déclarations d’après-match doivent faire honte aux supporters.
Laurent Blanc : "Je regrette que l’Espagne ait marqué sur sa première occasion"
Analyse de cette phrase pleine de sens. Oui, certes, l’Espagne de ce samedi soir n’était pas une grande nation du football. Certes, elle a eu deux occasions dans le match et les a concrétisées. Mais n’est-ce pas le but du football ? Comment regretter qu’une équipe marque un but ? Cela explique-t-il le manque d’ambition d’une équipe de France nullissime ? Pour cette même phrase, Raymond Domenech aurait subi beaucoup de critiques. Là, c’est Laurent Blanc, le Dieu, alors ça va…
Karim Benzema : "Je trouve que l’on a bien joué"
Comment le joueur du Real Madrid peut-il dire ça ? A-t-il joué au même match que l’on vient de voir ? Benzema a été le seul, avec Ribéry, à avoir au moins essayé, tenté quelques enchaînements. Mais le milieu ne suivait pas. Comment faire le résumé de ce match pathétique dans tous les sens du terme ?
Tentons le joueur par joueur.
Hugo Lloris : le pauvre gardien n’a pas eu grand chose à faire. Il s’est interposé magistralement contre Torres, parti dans le dos de la défense. Rien à se reprocher — 5/10
Anthony Reveillère : la surprise du chef Blanc. Il ne manquait plus que la présence de Evra et on aurait eu 10 défenseurs. Le Lyonnais, titularisé à droite de la défense, n’a rien apporté. Pire, le premier but vient de son côté,et c’est lui qui commet la faute sur le penalty — 1/10
Adil Rami : Pas de relance, un jeu vide de sens, toujours pris dans son dos, humilié par Pedro à la fin du match. Son match et son niveau reflètent le niveau du championnat espagnol, dominé par deux équipes seulement et on comprend pourquoi désormais. Rappelons qu’il joue à Valence — 0/10
Laurent Koscielny : titularisé en l’absence de Mexès, on regrette qu’il n’ait pas commencé la compétition. Plutôt solide dans ses duels, il a sauvé les rares brèches qui ont animé les offensives espagnoles — 5/10
Gaël Clichy : Toujours préféré à Evra, le joueur de Manchester City a eu du mal à entrer dans le match puis a tenté quelques accélérations mais en vain. Il n’y avait pas de soutien. — 4/10
Yann M’Vila : Très sobre. Trop sobre. Il était positionné en sentinelle et était censé apporter de la qualité technique au milieu du terrain. Malheureusement, sa qualité de passe n’a pas toujours été présente. — 4/10. Remplacé par Giroud, qui n’a eu aucun ballon. Impossible de le noter.
Florent Malouda : il a lui aussi tenté quelques percées mais il n’a rien apporté de spécial — 3/10
Remplacé par Nasri, inexistant — 2/10
Franck Ribéry : il a été l’un des seuls à vouloir animer, faire des décalages. Son entente avec Benzema a souvent été brouillonne. Ce n’est pas le Ribéry du Bayern, mais cela était le meilleur joueur de l’équipe de France. — 6/10
Mathieu Debuchy : positionné ailier droit, le Lillois a voulu apporter des solutions, et c’est d’ailleurs de la tête qu’il s’est crée la meilleure occasion de l’équipe. Il peut en vouloir à Laurent Blanc de l’avoir fait joué de cette manière, lui qui aime partir de loin pour faire la différence. — 5/10. Remplacé par Menez qui aurait du être titulaire.
Karim Benzema : descendant toujours très bas pour venir chercher les ballons qui ne venaient pas à lui, il a tenté de faire le boulot d’un attaquant, d’un meneur de jeu, d’un relayeur et d’un ailier en même temps. C’est compliqué. Mais au moins s’est-il un minimum débattu — 5/10
Juste pour le plaisir :
Laurent Blanc : 0/10.
Match très triste. Une Espagne en demi-finale alors qu’elle n’a rien montré depuis le début du tournoi. Ca fait peur.
Les bleus sont encore trop bleus…
Trop mou les bleus….
Dans Le Parisien, Mourad Boujellal, le sulfureux président du club de rugby toulonnais, s’est également exprimé sur la question. « Ce sont des enfants gâtés dont on a fait des stars, qui se comportent comme des petites frappes de banlieue. Ça me coûte de dire ça, mais il faudrait karchériser cette équipe de France. »