Les algériens entourent les ravisseurs islamistes dans le désert

Dans une impasse du désert profond dans le Sahara, l’armée algérienne a encerclé un complexe de gaz naturel où des militants islamistes se sont accroupis avec des dizaines d’otages hier soir, après une attaque rare qui semblait être la première onde de choc de la violente intervention française au Mali.

Un groupe militant qui a revendiqué la responsabilité a dit que 41 étrangers, dont sept Américains, ont été détenus après l’assaut sur l’une des installations énergétiques riches en pétrole de l’Algérie, à 800 km de la capitale d’Alger et à 1600 km de la côte. Le département d’État américain a confirmé l’existence de seulement trois américains parmi ceux pris en otage, et que 10 au total ont travaillé à l’usine. Deux personnes ont été tuées, l’un d’eux aurait été un britannique et l’autre un algérien.

La presse américaine a rapporté que sous le commandement d’un terroriste vétéran surnommé « le borgne », les agresseurs se disent contre les représailles par des frappes aériennes françaises sur les terroristes d’Al-Qaïda à la frontière du Mali.

Le secrétaire américain à la Défense a dénoncé un « acte terroriste ».

Les militants ne semblent pas faire d’évasion mais il y a un affrontement général avec les troupes de l’armée qui entourent les complexes avec des hélicoptères.

Appelé « la brigade masquée », le groupe a téléphoné à une agence mauritanienne de presse et leur a dit qu’une une de ses filiales a réalisé une opération sur le terrain gazeux d’In Amenas, et que la France doit mettre fin à son intervention au Mali pour assurer la sécurité des otages.

Dans l’État algérien, BP, Sonatrach, et la compagnie norvégienne de Statoil sont ceux qui s’occupent du pétrole et de l’exploitation du gisement de gaz. Une société japonaise fournit ainsi des services pour l’installation.

Le secrétaire américain à la Défense, Léon Panetta, a insisté que les États-Unis « prendront toutes les mesures nécessaires et appropriées » pour faire face à la crise en Algérie. Il n’a pas détaillé ces mesures qui pourraient être mises en œuvre mais il a condamné l’action comme étant un « attaque terroriste » et l’a comparé aux activités d’al-Qaïda au Pakistan, en Afghanistan, et aux États-Unis le 11 septembre 2001.

En Algérie, le ministre de l’Intérieur Dahou Ould Kablia, a expliqué que « les forces de sécurité ont encerclé la zone et ont acculé les terroristes, qui sont dans une aile du logis du complexe ».

Il a confirmé l’information sur le fait qu’un britannique et un algérien ont été tués dans l’attaque, tandis qu’un britanniques et deux norvégiens ont été parmi les six blessés.

« Nous rejetons toutes les négociations avec le groupe qui détient quelques 20 otages de plusieurs nationalités », a dit M. Kablia à la télévision nationale, soulevant le spectre d’une possible agression par l’armée pour tenter de libérer les otages.

Le responsable d’une entreprise de restauration située dans le lieu de l’incident a rapporté que des hélicoptères survolaient le complexe et que l’armée attendait à l’extérieur. Il a fait aussi état d’affrontements entre les deux parties. Un membre du groupe militant a confirmé à l’agence mauritanienne de presse que les islamistes avaient déjà été repoussés par un assaut des soldats algériens hier soir.