Adapté du roman «les adieux à la reine» de Chantal Thomas, le film du même nom de Benoit Jacquot, tourné en grande partie dans le château de Versailles, s’attarde sur les derniers jours d’une fin de règne. Un véritable naufrage.

L’extrême richesse du palais, les fastes de la vie royale dépeints avec finesse suffisent à eux seuls à incarner le profond décalage entre une monarchie sous l’emprise de la décadence et un peuple qui peine durement à gagner son pain.

Pendant que grondent «les petites gens» qui s’apprêtent pour la prise de la Bastille, Marie-Antoinette (Diane Kruger), mère de deux enfants, déconnectée des souffrances de «la caste inférieure«, est noyée corps et âme dans son histoire trépidante de relation lesbienne avec Gabrielle de Polignac (Virginie Ledoyen).

Et c’est à travers les yeux subjugués de sa lectrice, Sidonie Laborde (Léa Seydoux), personnage principal, constamment présente tout au long du film, que nous serons amenés à vibrer en revivant cette période tragique de la fin de l‘ancien Régime. Face à cette attraction maladive pour sa maîtresse, cette malheureuse «servante» ne récoltera en échange que mépris cinglant qui atteindra son paroxysme à la fin du film.

Ce type de comportement désinvolte émanant de ces dames haut perchées semble toujours d’actualité et qui mieux que Suzanne Moubarak ou Leila Ben Ali, toutes deux corrompues jusqu’à la moelle pour nous les illustrer.

Asma el Assad aussi serait dans le collimateur car devenue soudainement à la Syrie d’aujourd’hui ce que fut Marie-Antoinette à la Monarchie de 1789 avec son goût immodéré pour le luxe ! En effet, alors que la Syrie est le théâtre de violence depuis déjà un an et sans de sérieuses nouvelles cartes de sortie de crise, la première dame ne rechignerait pas à se livrer à des achats compulsifs, haut de gamme, en ligne.

C’est le fameux piratage des mails du couple présidentiel qui en attesterait et ses péchés mignons se déclineraient en chandeliers, colliers de diamants, d‘améthyste, escarpins Louboutin, vêtements haute couture, œuvres d’art venues tout droit de Paris, meubles de Londres, etc…

Ce serait la raison pour laquelle figureraient sur la liste des nouvelles personnes ciblées par l’UE, les noms de la mère, femme, sœur, belle sœur de Bachar el Assad lesquelles devraient écoper d’une série de sanctions fraichement adoptées hier. Concrètement, ces dernières se traduiraient par le gel de leurs avoirs, l’interdiction de se déplacer au sein de l’UE… 

Et pourtant, il n’y a pas si longtemps de cela, surnommée affectueusement la Rose du désert, cette première dame au grand cœur, si proche de son peuple avec une si forte propension pour les œuvres caritatives était acclamée par tous avant d‘être livrée en pâture à la communauté internationale. Serait-ce pour les besoins de la cause pour laquelle certains se sont ligués que de telles habitudes propres à tout ce beau monde seraient exhumées ou serait-elle véritablement frappée du virus de l’indifférence comme nombreuses de ses homologues ?

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