Les 10 années de l’euro,

que n’ont-elles apportées ?

 

En tant que moyen de paiement des difficultés, sa valeur est trop élevée, et les pièces de un centime d’euro et de deux centimes sont trop petites, les personnes âgées ne les distinguent pas. En outre, on confond souvent les 20 centimes d’euro avec la pièce de un euro, elles ont presque le même diamètre. L’euro en tant que tel, n’est donc pas un succès. Mais le plus grave c’est ce que nos dirigeants en ont fait, en acceptant tout pays pour le seul commerce sans regard pour les peuples pour une Union Européenne à 27, une faute impardonnable. Il fut le créateur de l’Europe monétaire, pour faciliter les échanges, les voyages inter communautaires, favoriser le mélange des genres, harmoniser les politiques, nos manières de vivre, développer la croissance, être le rempart au dollar, nous placer au premier rang mondial, enfin beaucoup de perspectives encourageantes, il n’est pas un exemple de réussite, puisque d’aucuns n’hésitent pas à entrevoir un éclatement de cette Union monétaire qui leur coûte, plutôt qu’elle ne leur apporte. Il a soulevé un grand espoir, enfin nous allions nous entendre, finies les guerres, vives les relations entre nous Européens, pas besoin de change, ni ni, il y a quand même des taxes bancaires, les échanges ne sont pas pour autant simplifiés. De déceptions en déceptions, personne ne pensaient à cette époque aux délocalisations qui ruinent notre économie, aux difficultés de contrôle de l’espace Schengen, à l’afflux massif d’émigrés et aux difficultés de nos pays qui se sont lancés dans l’aventure sans vue croyant au père Noël. Mais de plus, il a favorisé la mondialisation de notre économie, la finance s’est de suite mise à l’œuvre pour prendre le contrôle de nos moyens d’existence. L’Euro n’est vraiment pas une réussite, mais le pire c’est que nous allons y perdre notre souveraineté.

 

Il fut créé en 1999, et au journal de 20 heures Claude Sérillon interrogeait Jacques Delors, ancien président de la commission Européenne, «les financiers sont contents, les hommes politiques pro-européens aussi, mais vous hommes de gauche, ça ne vous gène pas que ce soit l’Europe de l’argent que l’on fête aujourd’hui ?» Delors répondit, «la monnaie unique c’est plus de liberté pour la France, plus de marge de manœuvre en matière monétaire à condition que l’Union monétaire réussisse», du Monde diplo par Antoine Schwartz. Jean-Claude Trichet alors gouverneur de la banque de France «évoqua une joie non dissimulée en voyant ce qui se tramait à ce moment là». C’était vraiment une duperie de croire qu’il pouvait être un bienfait. Il est bien évident au terme de ces dix années écoulées, que ce sont, plus les puissances de l’argent qui ont été les bénéficiaires de cette Union monétaire, que les peuples qui eux souffrent.

 

Que dit Jacques Delors le père de l’Europe, l’un de ceux qui ont été pour la monnaie unique, «l’Europe est au bord du gouffre», Le Figaro.fr du 18/08/11.

L’Europe voyons ce n’est pas moi !

Dénonçant l’attitude de l’Allemagne, document Le Figaro.fr

 

Delors est partisan des euro-obligations tout comme François Hollande qui sont refusés par l’Allemagne et la France, les euro-obligations consistent à une mutualisation des dettes c’est à dire en instituant un taux d’emprunt égal pour tous. Évidement les pays les moins endettés qui ont des taux bas, ne veulent pas être pénalisés par ceux qui n’ont pas su maintenir leur économie et faire les réformes qui appauvrissaient encore plus leurs concitoyens. Alors on instaure cette fameuse règle d’or d’équilibre budgétaire qui n’est d’ailleurs pas la même pour tous les États membres qui l’ont instituée verrouillant ainsi sous la conduite des États du nord Allemagne, Autriche, Finlande, Pays-Bas, ceux du Sud Portugal, Espagne, Grèce, Italie. C’est l’Europe de la schlague, plutôt que celle de la fraternité. En fait tous ces dirigeants ne savent comment faire, soit c’est une coopération renforcée comme Delors le préconise soit, c’est l’intégration c’est çà dire une perte encore plus importante de souveraineté, car une coopération renforcée ne dit pas ce qu’elle représente. C’est également la politique du Merkozy ou le sommet à 27 du 09 décembre 2011 a montré une fois de plus que la démocratie des peuples n’est pas le souci des responsables Européens, voir L’Europe se rétrécie.

 

Mais aucun d’eux ne conçoit qu’un pays puisse sortir de ce carcan mal ficelé. On se heurte donc à quelque chose d’impossible, l’abandon souverain des États pour sauver l’euro, ce qui était loin d’être envisagé il y a 10 années, sans une intégration plus engagée elle est condamnée à l’éclatement. La Grande Bretagne dont l’économie est très influencée par la zone euro, s’y prépare activement.

 

En fait Mitterrand, Delors, Kohl, les fondateurs du traité de Maastricht ne se sont pas souciés des divergences économiques des États que cette monnaie unique avait implicitement comme absurdité en les engageants dans une même politique qu’ils ne pouvaient tenir, d’où, leur cycle infernal d’endettement. Il faut se rappeler que nombre de pays tels que le Portugal, l’Espagne, la Grèce, l’Italie, l’Irlande avaient une monnaie dévaluée par rapport au Deutsche Mark et même par rapport au Franc. Si leur monnaie avait une parité inférieure c’est qu’il y avait des raisons, et ce n’est pas par ce que la monnaie unique s’instaurait qu’elles disparaitraient. Ils sont donc aussi responsables de la situation actuelle, même s’ils n’ont forcés aucun État à y souscrire. La dessus, si vous ajoutez le second traité de Lisbonne qui instaure une banque Européenne la BCE totalement indépendante des pouvoirs politiques, par son l’article 123 reprenant l’article 25 de la loi de N° 73-7 du 03 janvier 1973 sur la Banque de France qui interdit d’emprunter aux banques centrales faisant la richesse des banques privées, vous avez le malheur de la zone euro, voir, Ou est la gauche à l’heure de la tourmente économique. Comme l’écrit Bernard Cassen professeur émérite à l’université Paris-VII et secrétaire général de Mémoires des luttes dans le Monde diplo, «la cause de la dette souveraine, dont la cause profonde est la transformation de la dette privée en particulier celle des banques en dette publique à la charge des contribuables, a offert des possibilités illimités de spéculation et de gains à l’oligarchie de la finance».

 

Les dettes souveraines se sont donc envolées au profit des banques qui bien que coupables s’en mettent plein les poches. Donc l’euro n’est pas pour tous un mauvais machin, ces banques, qui par leurs agences de notation, que l’on connait, nous notent au mieux pour leurs profits.

 

17 pays utilisent cette monnaie sauf le Royaume-Uni et le Danemark, et on pourrait presque se demander s’ils se sentent mieux que nous ? Pour la Grande Bretagne ce n’est pas mieux, voire pire que nous, quand au Danemark, petit pays, 5,5 millions d’habitants aux cultures différentes s’en sort mieux que nous, mais rien n’est comparable. Le premier janvier il prend la présidence de l’Union Européenne et il a la prétention, c’est un gouvernement de centre gauche social démocrate dont le premier ministre est Helle Thorning-Schmidt, d’être le secours de la zone euro tout en n’y étant pas, par le lien qu’il pourrait constituer. Pour l’histoire, le Danemark a rejeté le traité de Maastricht, mais en 1993 a signé un traité allégé posant quatre réserves qui excluent sa participation dans des domaines clés tels que la défense ou la monnaie unique, c’est dire sa confiance en cette zone euro. En fait les peuples du Nord n’ont rien à voir avec ceux du Sud.

 

Outre le fait que la mise en service de l’euro, provoquant une augmentation du coût des produits, la conversion abracadabrantesque de 6, 55957 de notre Franc en Euros, contribua à des arrondissements plus au centime supérieur qu’inférieur, voire largement au décime, un coup de pouce et hop! Notre porte-monnaie en souffrit. 86 % des Français pensent que c’est vrai. l’INSEE dit oui et non, ce sentiment que ces Français ressentent ne serait pas dû au changement des Francs en Euros, mais à la grande distribution qui aurait augmenté ses prix quelques mois avant son passage. En d’autres termes, si les prix n’ont pas ou très peu augmentés à son passage effectif, ils l’ont été par anticipation ce qui revient au même. Le graphique de la perte du pouvoir d’achat d’après Le Monde.fr

 

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Quel avenir pour la zone euro.

 

Tout d’abord il faut attendre le résultat de l’élection présidentielle d’avril 2012. Nous sommes un partenaire incontournable et si François Hollande parvient à l’Élysée, il est probable que le traité concocté par la chancelière Angela Merkel et Sarkozy le 09 décembre 2011 soit remis en question par l’exigence des euro-obligations de François Hollande. François Hollande fraîchement élu aura-t-il le poids pour faire infléchir la chancelière qui rencontrait avec Sarkozy un appui favorable au refus des euro-obligations. Cela s’expliquait par le fait que nos taux d’emprunts sont faibles, mais, eu égard, à nos conditions économiques, notre chômage ne nous donne pas de marge pour une croissance positive, il est probable comme beaucoup le clament que notre cotation triple A sera abaissée. La conséquence portera sur la hausse de notre taux d’emprunt, faisant revoir cet aspect des euro-obligations. En outre, un préaccord sur le projet de nouveau traité a été approuvé seulement par 23 pays de la zone, la Hongrie, la République Tchèque, et la Suède devront attendre la décision de leurs concitoyens. La Grande Bretagne ayant décidé de ne pas s’engager. Si le projet du nouveau traité prend jour, il faudra l’accord des parlements ou pour certains le recours au référendum obligatoire en Irlande, il faut donc être téméraire pour avancer un pronostic sur l’avenir de l’euro. Il est fort probable dans ce schéma que deux Europes se forme. L’Europe des États du Nord qui deviendrait la zone euro autour de l’Allemagne, et celle des États du Sud qui ne pourront suivre dont on ne sait dans quelle condition pourrait se faire leur sortie de la zone actuelle. L’éclatement de la zone euro paraît inévitable au moins en deux morceaux. Il fait parti de scénarios puisque des grandes entreprises, mais également la finance et les États en regardent les conséquences. Certains banques centrales on commencées a établir des plans d’urgence pour supporter le choc de leur pays à sa sortie de la zone. C’est dire l’incertitude actuelle sur l’avenir de la zone euro.

 

Les perspectives ne peuvent être que mauvaises, trop de fautes ont été faites pour le seul profit de l’argent, mais cela ne nous empêche pas en cette nouvelle année 2012 d’espérer un mieux, lorsque que l’on est en bas, on ne peut que se relever, bonne année à tous.

 

6 réflexions sur « Les 10 années de l’euro, »

  1. [b]Pourquoi être exclusivement à charge, dénigrer dans tous les cas l’€uro, n’en considérer que les aspects négatifs en forçant le trait ? Vous êtes absolument certain que ce sont les « puissances de l’argent » qui mènent le bal ? n’y aurait-il pas l’addition de toutes les lâchetés, combines, paresses, planques, arnaques des uns et des autres citoyens d’Europe, tous confondus? C’est un peu facile de désigner le baudet d’où nous vient…, n’oubliez pas qu’un nombre important de petits et moyens boursicoteurs avides et trouillards tout à la foi, portent la majeur part de responsabilité(aidés par les banques félonnes)du marasme qui risque de nous accabler.[/b]

  2. [b]zelectron[/b] bonjour

    Et bonne année.

    Bien entendu, c’est un tout. Vous avez oublié l’hypocrisie, le discours du président le 31 au soir, qui porte sur l’emploi n’est-il pas hypocrite quand on connait ce qui a été fait.

    La moindre des choses aurait été de faire son bilan au terme de ce dernier discours de son mandat.

    Comment se détacher de ses dix années de droite dont les cinq dernières ont été cruelles.

    Est-ce que vous prenez le métro, il est un remarquable reflet des Français, il en dit plus que tous les discours.

    Alors je parle de ce qui me choque et me fait mal.

    Les puissances de l’argent sont à la base de nos difficultés, puisqu’elles sont arrivées à tout contrôler.

    Quand les banques s’enrichissent c’est que le pays est mal. Pour s’enrichir il faut prendre l’argent aux autres c’est un transfert qui est basé sur le crédit.

    Mon papier porte sur l’Euro, et je crois avoir écrit ce que beaucoup ressentent, comment écrire autre chose ?

    L’Europe est majoritairement à droite, la droite est donc responsable de l’état dans lequel nous sommes, ce n’est pas le facteur du coin mais les dirigeants qui depuis dix ans la gouverne, il ne faut pas prendre les Français pour des imbéciles, la crise c’est eux.

    Ce qui manque voyez-vous, c’est de la responsabilité.

    Lorsque je travaillais, j’étais responsable, et si mes objectifs n’étaient pas atteints c’est moi qui en subissait les conséquences pas mes subordonnés, mon patron n’aimait pas perdre de l’argent, peu lui importait les difficultés auxquelles j’avais eues à faire face. Il m’avait embauché pour gagner de l’argent.

    C’est un raisonnement de droite et il avait raison.

    Notre président a été embauché par les Français, il a échoué et dans la philosophie de droite il doit être évacué.

    Le reste est de l’élucubration.

    Bien à vous,

    Anido

  3. Ce président n’a pas manifestement pas la capacité [i] »et dans la philosophie de droite il aurait du être évacué depuis belle lurette » ;)[/i] sauf que les « lois démocratiques 😉 » ne le permettent pas. Nous sommes pris entre deux feux car l’équipe de Hollande comporte aussi ses illusionnistes d’un autre genre, ses petits malins et fourbes, quelques uns sortent du lot mais ne sont pas en grâces, la partie va être difficile voire insurmontable (comme cela le serait si Sarkosy l’emportait, ce qui n’est ni souhaitable ni probable).
    Pour en revenir à l’€uro vous savez comme moi que ce n’est qu’une sorte d’appareil à mesurer comme toutes les monnaies, sauf qu’un certain nombre d’imbéciles faussent la balance en + ou en – selon leur intérêt d’acheteur ou de vendeur, à partir de ce triste constat et je l’ai écrit moult et moult fois je ferais goûter aux geôles européennes les argentiers indélicats, mais il semble que personne n’ose.
    [i]Il m’avait embauché pour gagner de l’argent.[/i] dans un système socialiste un directeur embauche pour perdre des sous 😀 ?
    Je vous adresse pareillement de bons vœux
    Cordialement
    Yves
    nb. [i] »Ce qui manque voyez-vous, c’est de la responsabilité »[/i]: 100% d’accord et plus encore.

  4. [b]zelectron [/b],

    On ne peut qu’avoir les présidents qui sont élus, ce n’est pas forcément les meilleurs, mais y en a-t-ils qui seraient meilleurs ?

    La situation est complexe, le monde change, les médias sont puissants, la finance domine tout, un président actuellement n’a plus les coudées franches de ceux d’il y a des décennies.

    En fait son pouvoir est très petit.

    Quand à écrire que la gauche embaucherait pour perdre des sous, je vous laisse ce propos.

    La gauche a une charge que la droite refuse, c’est d’aider les plus faibles et il faut donc de l’argent. Elle ne s’en met pas plein les poches contrairement à la droite bien souvent.

    C’est toute la différence, si vous réfléchissez.

    Ne pas s’occuper des malheureux c’est facile, et accusez la gauche de dépenser alors qu’elle prend en charge ce que la droite ne veut pas, c’est de l’hypocrisie et du bourrage ce crâne dans lequel, ceux qui ne veulent rien voir tombent dans le jeu.

    Au niveau gouvernemental, la gauche a bien géré, et quand elle s’est trompée, elle a corrigé sa politique, c’est loin d’être le cas de Sarkozy.

    La grande différence entre les deux idéologies, c’est que l’une préserve la richesse et l’accentue, et que l’autre la distribue sans trop la réduire. C’est un choix politique.

    Bien à vous,

    Anido

  5. [i]Il m’avait embauché pour gagner de l’argent. dans un système socialiste un directeur embauche pour perdre des sous ? [/i] vous l’avez pris au 1er degré ?
    D’autre part caricaturer les 2 systèmes ne rapporte rien, les gens de droite ont aussi un cœur et donnent (quand ils le font, hélas) La gauche choisit la voie de la loi, c’est obligatoire d’aider les pauvres… ce n’est pas mieux car comme je l’écrivais plus haut un bon nombre de profiteurs, de paresseux avérés, de faux-culs émargent indûment.
    La gauche est une salle d’attente pour le fascisme, c’est Leo Ferré qui disait ça.
    « petit détail » les socialistes allemands ont abjuré toute relation et/ou soumission à quelqu’écrits que ce soit issus de Marx/Lénine/Staline et ce officiellement (SPD allemand au congrès de Bad Godesberg en 1959)

  6. [b]zelectron,[/b]

    Votre référence à Léo Ferré en bon anarchiste qu’il était n’est pas ce qu’il y a de mieux comme argument.

    Il chantait bien, de belles chansons, mais il ne faut pas se référer au reste.

    Je l’est pris au premier degré certes, par ce que c’est l’argument de ceux qui ne font rien pour les pauvres gens et qui critiquent ceux qui font en disant qu’ils dépensent.

    Les gens de droite ont aussi un cœur, c’est bien vrai, je ne parle pas de ceux là, mais de ceux qui disent que la gauche n’est pas capable d’une bonne gestion.

    Il faut simplement se rappeler la période de Jospin ou notre déficit était dans les 3 % et la sécu positive.

    Dès le gouvernement de Raffarin, les déficits ont commencés à croître.

    La gauche choisi la loi c’est vrai, c’est mieux que la charité l’apanage des seigneurs.

    Bien à vous,

    Anido

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