Le problème vient d’être relancé avec la sanction faîte par la Caisse primaire d’assurance maladie des Deux Sèvres à l’encontre d’une pharmacienne qui n’avait pas suffisamment délivré de médicaments génériques.

Cette condamnation faîte à titre d’exemple, est une grande première qui une nouvelle fois attise le débat sur la vente des génériques. On reproche à cette pharmacienne de n’avoir pas suffisamment vendu de médicaments génériques, elle était à 50 %  de ventes, alors que l’objectif national est fixé à 85 %.

La conséquence immédiate pour cette petite officine est de ne plus pouvoir pendant un mois, appliquer le tiers payant à ses clients, ce qui  a eu pour effet direct d’empêcher la pharmacienne de pouvoir travailler, dans la mesure où pour de nombreuses personnes il sera impossible de faire l’avance des frais médicaux.

La caisse d’assurance maladie fait donc une chasse active aux professionnels qui ne se soumettent aux quotas imposés. Mais en réalité, cette pharmacienne n’est qu’un maillon de la chaîne et ce sont généralement les patients ou les médecins récalcitrants qui rejettent ces génériques en mettant sur les ordonnances délivrées "NS" , signifiant médicament non substituable par un générique.

L’objectif de cette mesure est purement économique, dans la mesure où c’est avant tout le budget de la santé qui prime sur celui des patients.

Car quelles que soient les raisons invoquées, un médicament est avant tout un ensemble très complexe qui associe plusieurs molécules actives auxquelles on ajoute d’autres substances appelées, excipients, qui sont avant tout destinées à garantir la bonne absorption du médicaments par le tube digestif.

Or on sait très bien que les génériques ne sont pas toujours la copie conforme d’un médicament d’origine, dans la mesure où ils ne sont pas soumis aux mêmes normes de qualité et de sécurité. De plus, la plupart des excipients sont choisis au moindre coût, ce qui a pour effet dans de nombreux cas de provoquer des intolérances ou des allergies avec les génériques.

C’est une chose que j’ai pu constater par moi-même et il a été très difficile de pouvoir convaincre mon médecin qui m’affirmait qu’ils étaient pratiquement identiques.

On peut donc comprendre que cette pharmacienne qui exerce dignement son métier comme beaucoup des ses confrères, serve essentiellement de bouc émissaire, dans une société où la pharmacologie est devenue un véritable business et cela au détriment des malades.