Au début du siècle dernier, on les appelait « Les Apaches » (évoqués dans le film de Jacques Becker "Casque d’or"). Ils terrorisaient les rentiers en se déplaçant en bandes dans les faubourgs ouvriers de Paris. Ils avaient le couteau facile. Puis il y eut les « blousons noirs » dans les années 60 au temps du rock’n’roll. Cédric Klapisch en 1995 nous montre « le péril jeune »

Comme on le voit, les jeunes font peur et ce n’est pas d’hier.

Mais on veut nous expliquer que ceux d’aujourd’hui, c’est pire que tout ça et c’est de plus en plus jeunes qu’ils sont dangereux. Il va falloir donner encore un tour de vis. Place à la sanction, la tolérance zéro : on abaisse la majorité pénale à 16 ans et on abandonne progressivement une justice spécifique pour les mineurs. Allons-y pour les fouilles de cartables, les portiques de sécurité à l’entrée des lycées, le fichage de 13 ans, le couvre-feu pour les mineurs de 13 ans entre 23 et 6 heures (même si la police trouve que ce n’est pas applicable).

On a perdu de vue l’ordonnance de 1945 dont les objectifs prioritaires étaient la prévention, l’éducation et la réinsertion. Moins de profs, moins de surveillants, de travailleurs sociaux, de police de proximité, voilà le problème.

En fait, d’après le sociologue français Laurent Mucchielli, il n’est pas vrai que la délinquance des mineurs ne cesse d’augmenter tandis que celle des majeurs baisse ni que les mineurs délinquants sont « de plus en plus jeunes ». Je vous invite à lire cet article qui s’intitule « Note statistique de (re)cadrage sur la délinquance des mineurs »

Je terminerai par un petit clin d’œil à un reporter de C4N qui me disait en commentaire d’un article de Sophy que pour elle, droite ou gauche, elle ne voit pas la différence. Et bien pour moi, c’est à ce niveau que se fait la différence.