En France aujourd’hui, l’emploi est très précaire. Il l’est notamment pour les jeunes diplômés. Etre jeune n’est plus un critère de vitalité pour un employeur. On avance désormais l’âge et l’expérience! Ah l’expérience !! Comment un jeune fraîchement diplômé peut avoir de l’expérience dans le monde professionnel si on ne lui a pas donné cette possibilité?
Laissons de côté les écoles privées et les secteurs économiques. Les étudiants ayant été à l’université et rentrant sur le marché du travail se trouvent complètement dépassés par les attentes des employeurs. En effet, l’université est encore trop centrée sur l’apprentissage théorique et littéraire. Actuellement, un employeur recherche un salarié prêt à l’emploi, qui connait son métier, ses problématiques et qui est à même d’y répondre. Peut-on l’en blâmer? Il y a donc un grand décalage entre l’apprentissage dispensé à la faculté et le marché de l’emploi.
Bien que peu à peu les stages font leur entrée au sein des cursus universitaires, les étudiants n’acquièrent pas une expérience assez significative pour l’obtention d’un emploi. Nous sommes donc face à un cercle vicieux rythmé par l’expérience professionnelle.
Certains diront que quiconque peut obtenir l’expérience nécessaire par la voie des stages. Or, ces denriers sont pour la plupart non rémunérés (conventions de courte durée renouvelées dans la majorité des cas). Pendant ce temps, comment l’étudiant peut vivre ou survivre? Quels sont ses revenus? Il ne faut pas oublier que le jeune est également consommateur dans la société.
Acquérir une expérience professionnelle ciblée n’est donc pas chose facile pour un jeune entrant sur le marché du travail.
A l’heure où, dans la fonction publique, on ne remplace pas un départ en retraite sur deux, où les entreprises privées délocalisent leurs usines dans les pays émergents, où l’emploi des seniors est tout aussi problématique (alors qu’ils ont une solide expérience!), comment à 20, 23, 25 ou 27 ans, les jeunes peuvent-ils se positionner? Comment peuvent-ils envisager leur futur?
Nous sommes actuellement face à un paradoxe grandissant: les jeunes n’ont pas assez d’expérience, les séniors en ont une conséquente mais ces deux tranches d’âge connaissent un taux de chômage important.
L’année 2011 devrait être axée, pour les syndicats et les organisations patronales, sur cette question afin de sortir la tête de l’eau de cette crise.