(Capture d’écran sur le site LH2)
Selon un sondage LH2 – Le Nouvel Observateur, « ils ne sont que 37% à juger que le président a réussi son entrée en campagne. Ils sont 56% à répondre négativement ». (Ce sondage a été réalisé entre le vendredi et el samedi 18 février)
Pourtant le Président-candidat avait soigné son entrée en campagne. Le soir une émission télévisée sur TF1 pour répondre « oui je suis candidat ». Le lendemain un meeting à Annecy. Une page Facebook relookée, un compte Twitter, sans oublier la réapparition médiatique de Carla Bruni-Sarkozy.. Mais cela n’a visiblement pas suffit à convaincre les Français !
Le slogan était fort « Une France forte ». Mais les Français sont-ils en accord avec la capacité de Nicolas Sarkozy à parvenir à ce résultat ? Non, si on en croit les sondés. « Les deux tiers des Français (64%) "ne font pas confiance à Nicolas Sarkozy pour rendre effectivement la France plus forte s’il est élu" pour un second mandat. 33% pensent le contraire », toujours selon le Nouvel Observateur. L’organisme de sondage LH2 analyse aussi les effets sur l’électorat du centre et du FN, que le Président essaie d’attirer. "Politiquement, l’enthousiasme de son camp par rapport à ce début de campagne se propage légèrement au centre (41% des sympathisants du MoDem jugent qu’il fait une bonne entrée en campagne) mais peu du côté du Front National (31%)."
Sur la confiance que les Français feraient à Nicolas Sarkozy pour un second quinquennat, les résultats ne sont pas très bons non plus. « Si les 65 ans et plus (45%), les retraités (44%), les ruraux (38%) et les foyers aux revenus supérieurs à 3000 euros (39%) sont un peu plus optimistes que la moyenne des Français, els employés (28%) et les salariés du secteur public (24%) sont particulièrement critique face au réalisme de la promesse du candidat Sarkozy. (données LH2 sur le site nouvelobs.com)
Donc, Nicolas Sarkozy espérait rattraper son retard par quelques mesures fortes d’entrée en campagne, mais le résultat est le même qu’il y a quinze jours ! Il y a donc une rupture historique qui voulait que jusque là, les Présidents sortants avaient droit à « une embellie » lorsqu’ils se représentaient (Giscard d’Estaing en 1981, Chirac en 2002). L’effet était aussi bénéfique pour les Premiers Ministres qui se portaient candidats (Balaldur en 1995, Jospin 2002). Tous ont réussi a grappiller quelques points après leur annonce d’entrée en campagne ! Mais cette fois, aucun impact pour Sarkozy, semble-t-il, après le retrait de deux de ses anciens ministres qui, il est vrai, avait du mal à totaliser 1 % à eux deux dans les sondages !
Un autre signe inquiétant est que lorsque on demande aux Français qui ils souhaitent voir élu à la tête de l’Etat, le 6 mai prochain – sans qu’on leur donne des noms – 30 % répondent : François Hollande et ensuite 22 % : Nicolas Sarkozy. Une partie des troupes du Président-candidat ne semble plus y croire ! A deux mois de l’élection le rapport des forces entre les deux principaux adversaires semble donc se stabiliser.
Cependant, On ne peut pas dire que « les jeux sont faits » et on s’en gardera bien. Les sondages ne sont que des "photographies de l’opinion" à un moment donné. On sait qu’ils ont une marge d’erreur importante et que souvent l’élection qui suit apporte des surprises. malgré cela, rien n’interdit d’observer les tendancesvqui se dessinent et on peut toujours espérer qu’elles se confirment. Des évolutions sont notoires. Avant l’entrée en campagne du Président-candidat, certains voulaient encore croire à un « match à quatre ». Cette hypothèse semble s’éloigner. Marine Le Pen ne semble pas devoir tirer profit de ses coups médiatiques (bal de Vienne, 500 signatures, viande Halal, etc…)
La menace pour François Hollande serait peut-être que M. Mélenchon fasse un très bon score, mais sans doute ce ne serait pas assez pour l’éliminer du premier tour et surtout 87 % des électeurs de M. Mélenchon sont prêts à voter pour Hollande au second tour (toujours d’après Le Monde)
Il faut bien reconnaître aussi que les sondages ne sont pas faits avec les même méthodes et qu’un autre sondage (d’Opinion Way) donnait il y a deux jours des résultats sensiblement différents. Le candidat socialiste arrivait toujours en tête des intentions de vote avec 29 % des intentions de vote et restait stable, alors que Nicolas Sarkozy recueillait 27 % des intentions de vote, soit dans son cas une progression de 1,5 point. Il y aura donc d’autres sondages dans les jours qui viennent et on verra alors si « la tendance » de ce jour se confirme.
Sources : Le Monde, site LH2,Le Nouvel Observateur,Le Parisien