Le cardinal hondurien Oscar Andrés Rodríguez Maradiaga condamne sévèrement les gouvernements socialistes de l'Équateur, de Bolivie, du Venezuela et d'Argentine, qu'il traite de "gouvernements totalitaires."
Lors d'une interview accordée à l'agence de presse de langue française du Vatican, i.Media, l'ecclésiastique a demandé au synode actuellement réuni au Vatican de condamner fermement l'autodénommé "socialisme bolivarien ".

Le cardinal, également archevêque de Tegucigalpa et président de Caritas international accuse le socialisme bolivarien d'être un capitalisme déguisé.

« Un capitalisme pour un petit nombre qui détient le pouvoir et qui utilise tous les instruments de l'État pour s'y maintenir : ce sont de nouvelles dictatures totalitaires. »

Le religieux admet qu'en condamnant ainsi ces gouvernements, l'Église risque de s'éloigner du vote populaire, mais il estime que c'est le rôle de l'Église de parler clairement et d'enseigner à tous, sans crainte, le vrai socialisme.

« Bien sûr qu'il y aura des persécutions, il y en a déjà, en certains endroits de ce continent l'Église est frappée et piétinée ! Mais nous devons être courageux, et poursuivre dans la paix. »

Pour Rodríguez Maradiaga la nouvelle Constitution approuvée récemment en Équateur « ne favorise pas les pauvres et sert uniquement de propagande à un gouvernement qui s'annonce comme totalitaire, car dissoudre le Congrès pour ne plus s'appuyer que sur le pouvoir exécutif, ce n'est pas de la démocratie. »

Je crains que ce cardinal hondurien ait raison, j'espère que le vote populaire continuera à protéger les démocraties latino-américaines et que nous ne verrons plus les curés prendre les armes comme ils l'ont fait en Espagne avant la dictature de Franco, ou comme ils l'ont fait en Colombie lors du Bogotazo qui initia la période de violence (1948 à 1960) et qui vit naître les guérillas toujours actives aujourd'hui, dont l'une, le ELN, fut même dirigée par un prêtre.

Les régimes totalitaires finissent presque toujours dans un bain de sang, restons vigilants et ne permettons pas à de nouvelles dictatures de s'installer sous prétexte de socialisme, mais empêchons également les régimes de droite de réduire les libertés sous prétexte de défendre l'ordre social.