Je me suis plongée dans un roman, attirée par le titre, l’auteur et sa critique:
"Tahar Ben Jellon nous lance dans une aventure incroyable, mystérieuse, qui semble sortie tout droit des Mille et Une Nuits… Conte philosophique, roman, incantation, poème de l’amour fou et du désir, critique de la morale traditionnelle, L’enfant de sable nous rappelle aussi le commencement de toute littérature qui est l’ivresse de la parole." Le Clézio, Le Monde.
Je ne fus pas déçue par cette histoire, qui pourrait paraitre révoltante, mais qui pourtant nous enchante et nous chante des mélodies d’un autre monde.
C’est l’histoire d’une fille de trop: la huitième d’une longue, trop longue liste dans le désir de garçon de ses parents. Alors, avant même sa naissance, elle est déclarée "garçon" par son père, puis par sa mère, complice forcée.
Un père devenu père car il a enfin un garçon, une mère devenue "princesse" car elle enfante enfin un garçon, une fille qui est désignée garçon et qui l’accepte pour éviter la condition féminine difficile.
Cette histoire est racontée par des conteurs, sur la place d’un village. Différents conteurs qui nous donnent chacun leur version de l’histoire, de sa chute… Notre imagination peut alors se mêler aux mots de l’auteur pour trouver la fin qui nous convient le mieux, dans laquelle on est rassuré, ou choqué, mais conquis.
L’héroïne/héros est tantôt soumis à la folie des siens, à sa solitude, à des questionnements sur sa féminité, sur le désir, à sa propre folie… Chacun se cache derrière un masque.
Etre femme et lire ce livre, c’est une fois de plus être confrontée à la condition féminine si compliquée, si révoltante !
« Être femme est une infirmité naturelle dont tout le monde s’accommode. Être homme est une illusion et une violence que tout justifie et privilégie. Être est simplement un défi. »
Chaque ligne est d’une poésie sans pareil. Chaque mot est imagé, et nous fait voyager dans 1000 et 1 univers différents. Ce fut une lecture dépaysante à souhait: une bonne idée passe-temps intelligente pour ses futures vacances !
Dés que j’ai vu le titre dans les infos du jour, ma curiosité s’est éveillée.
D’anciens souvenirs, sensations, sont remontés à la surface.
En effet Fata, un livre magnifique que j’ai lu il y a plus de 15 ans.
« Ahmed », est un être d’amour qui assume la révolte de son père face au destin, qui épouse une fille, qui elle aussi est délaissée, niée dans son existence.
Tu me donne envie de le relire.
Merci
Ps: un autre livre de Tahar Ben Jelloun qui vaut le détour: « L’homme rompu ».
Merci pour l’autre référence !
j’ai plus qu’à le trouver sur une broc 😉
Bon WE.
Bises