La leçon de morale grâce à Luc Chatel revient sur le devant de la scène. Au vu de certaines réactions, je souhaitais partager avec les reporters de ce site mes impressions.
Dès que l’on parle d’une réforme dans l’éducation nationale, il y a un tollé. Nous le savons, nous y sommes habitués mais pour une fois, celle qui concerne les leçons de morale est bien accueillie. Beaucoup disent que c’est une idée ringarde, école d’autrefois, de grand-papa etc…
Certains exemples pris dans les articles traitant de la « leçon de morale » me font bondir savoir :
"L’oisiveté est mère de tous les vices" résonne différemment à l’heure du chômage de masse. Certes, j’en conviens. Mais qui a dit que le chômeur était un fainéant, la recherche d’un travail n’est-elle pas un travail à part entière. Si vous le faites bien, cela prend du temps. Lecture des annonces sur plusieurs sites, envoi de c.v., entretien, démarche ANPE et Assedic. Le temps qui vous reste peut-être employé à approfondir vos connaissances en telle ou telle matière.
Cessons donc d’avoir des idées reçues.
Ils ont donc avant tout et indépendamment de leurs études besoins de repères expliqués. Ma question et mon inquiétude est la suivante : saurons-nous le faire ? Les maîtres, les parents, les éducateurs de rue le sauront-ils ? Ce que j’entends et hélas trop souvent c’est ceci : « ce que tu viens de faire est une connerie ». Oui, mais expliques-moi pourquoi c’est une connerie sinon l’adolescent concerné recommencera quelques temps plus tard.
Nul doute que l’on pourrait encore développer ce sujet, car il y a beaucoup à dire. Je suis heureuse que cela soit remis au goût du jour et ne me sent pas ringarde ou vieux jeu pour autant.
Je suis heureuse de partager ces valeurs appris tant en classe qu’en famille avec mes petits-enfants et voire que ceux-ci sont attachés aux mêmes valeurs que moi. Pourtant ils sont modernes, partagent les activités des jeunes de leur âge, font des études en fac et sont loin d’être en marge de la société.
[quote][b][i]Dominique, je suis opposée au lever des couleurs comme au chant de l’hymne national. L’école n’est pas l’armée et lorsque l’on voit les massacres causés par le patriotisme dans le monde et dans l’histoire de l’humanité, j’estime qu’il y a des valeurs bien plus essentielles qu’un drapeau!La déclaration des Droits de l’Homme, par exemple![/i][/b][/quote]
[b]Siempre[/b], bonjour… Le lever des couleurs n’a jamais posé aucun problème, tout au moins, pour moi, puisque j’ai, dès mon plus jeune âge, appris ce qu’étaient les droits de l’homme… Cependant, comment comptez-vous apprendre la discipline républicaine et démocratique à des enfants ? Il y a des valeurs. Et, j’estime qu’on peut inculquer le patriotisme à un enfant, tout en lui inculquant les principes du respect de l’être humain, le respect des droits de l’homme, tout en lui faisant détester les guerres, les massacres…
Amitiés,
[b]Dominique[/b]
Vous avez raison, le lever de drapeau n’est pas nécessaire pour apprendre le respect de l’autre et notamment des droits de l’homme. Il ne faut pas non plus le supprimer sous le pretexte qu’au nom d’un certai patriotisme, des actes dramatiques ont été posés.
Bonjour Dominique.
Rien à faire, le patriotisme, le drapeau, l’armée, l’hymne national…tout cela est à mes yeux archaïque. Avons-nous besoin de ces symboles (agressifs, vous ne me persuaderez pas du contraire!)
pour éduquer nos futurs citoyens ? Le patriotisme accentue les clivages entre les hommes. Et indépendamment du régime soviétique qui n’avait de communiste que le nom, le SEUL hymne acceptable reste pour moi L’INTERNATIONALE.
Je me définis pour ma part comme un anti-patriote.
D’abord pour les raisons avancées par Siempre.
Et surtout par crainte de ce que j’appelle l'[b]effet de groupe[/b]. Le patriotisme consiste à défendre un drapeau, et non plus à défendre des idées et des principes. Ce qui est évidement dangereux, et c’est ce travers-là qui a abouti aux actes dramatiques évoqués par Colombine, pas le simple fait qu’on chante la Marseillaise.
L’acte à mon sens le plus grave est la première guerre mondiale. Entretenue par le patriotisme dans le seul but de servir les intérêts des parasites de l’époque.
Le bourrage de crâne patriotique a été tel que, [b]90 ans plus tard, les Français pensent encore que cette guerre était nécessaire pour défendre la liberté[/b] contre la dictature, la barbarie, la tyranie.
Que nenni !
La première guerre mondiale était une guerre impérialiste, la France contre l’Allemagne, une guerre pour des territoires, une guerre pour de l’argent.
Les victimes ne sont pas « mortes pour la France », comme on l’entend lors du ridicule coup de trompette du 11 novembre, ils sont morts pour défendre les intérêts des parasites, et non par choix, mais par obligation. Autrement dit, [b]ils sont morts pour rien.[/b]
Contrairement à la guerre suivante, il n’y avait aucun camp plus vertueux que l’autre.
L’exemple de la grande guerre montre bien qu’au nom du patriotisme, [b]on peut faire admettre aux gens n’importe quoi[/b], en l’occurrence : [i] »le drapeau bleu blanc rouge est le drapeau des gentils, de la liberté, des droits de l’homme, le drapeau d’en face est le drapeau des méchants, des tyrans, des dictateurs »
[/i]
Ce qui me gêne dans le patriotisme, c’est qu'[b]il peut toujours engendrer les mêmes problèmes[/b]. Vous serinez un bon coup : [i] »le drapeau bleu blanc rouge est le drapeau du bien, nous devons le défendre en travaillant plus et en gagnant moins pour financer la guerre en Afghanistan »[/i] et ils vont le faire sans se poser de questions.
Je suis au regret de vous informer que, pour moi, ce drapeau ne représente rien.
Cette même logique me conduit à me méfier plus largement de toute forme d’embrigadement : partis politiques (sans distinction), religions, entreprises.
Explication pour le « entreprises » : Nombre d’entreprises, dont la mienne, font en sorte de faire adhérer leur salariés à un groupe. C’est une manière de les motiver sans les payer. Naturellement, il faut faire semblant d’adhérer à ce truc, tout en gardant les pieds sur terre (à savoir que l’objectif est le pognon, l’intérêt du travail, et les soirées/WE libres… L’entreprise, on s’en fout).