Comment se manifeste le mal-être à l’école ?

        Généralement, les premiers signes sont la baisse des résultats scolaires, le refus d’aller à l’école, les plaintes, les pleurs, la volonté de changer d’école, l’isolement…L’inverse peut se produire, un niveau scolaire correct, mais mutisme, crainte, endurance des évènements, l’enfant s’enferme dans un monde de silence social. Il répond aux questions mais se ferme aux autres dans ses idées.

         D’autres signes peuvent apparaître comme les troubles du comportement, l’apparition de troubles physiologiques tels que l’énurésie nocturne, même à 14 ans.

          Ensuite, c’est le recueil d’indices qui permettent de déceler que quelque chose ne va pas.

         Une source relativement révélatrice : le dessin. Dessiner des scènes de violence, des enfants sans sourire, les couleurs, absence de Soleil, de Lune ou d’étoiles dans le ciel…Il y a quelque chose d’illogique si ce n’était pas la consigne.

L’apparition d’objets insolites, de violence (armes, couteau…) dans le dessin.    

Quelles conséquences ?

        Etant petit les conséquences directes on déjà été dites : isolement, malaise, etc.

       Cependant ne pensons pas que l’instant présent. Il faut aussi se projeter dans l’avenir si on n’y change rien.

        Si on parle de conséquences directes, il y en a forcément des indirectes. Ce sentiment d’insécurité, de violence, d’angoisse peut se manifester chez l’enfant par une baisse de l’estime de soi, d’autant plus s’il a été victime d’humiliation.

       La confiance en soi peut être énormément altérée car l’enfant au lieu de vivre dans la sérénité sera sans cesse sur la défensive à prévoir les éventuelles agressions.

Petit à petit on peut trouver des enfants dans un état dépressif avec des idées noires et échafaudant ses premières idées de fugue ou de suicide.

Selon l’enquête et ce que j’ai pu observer personnellement, ces situations devenant invivables peuvent amener sur la perte de confiance dans le rôle protecteur de l’adulte et en première ligne : LES PARENTS et les PROFESSEURS !

En gros : A quoi bon écouter ses parents ? Ils ne me protègent pas !

« Les leçons de morales, ça sert à rien car je me fais tabasser dessus tout les jours… »

Cette perte de confiance en l’adulte, finalement peut aboutir dans l’esprit de l’enfant qu’entre l’école et l’extérieur finalement c’est la même chose….donc pourquoi y rester ?

« Je serais autant en danger dehors voire plus en sécurité car je ne me ferai pas taper dessus. »

Ce sont les prémices d’un type d’absentéisme scolaire ou de fugue.

       Cela ne s’arrête pas là ! Ne plus avoir confiance ou se sentir rejeté par son/ses professeurs, c’est se dire que l’on est moins considéré…c’est se dire que l’on ne vaut rien, donc un risque de décrochage scolaire précoce. En bref un spirale infernale…études insuffisantes, emploi précaire etc.

       Ceci bien évidemment n’est pas systématique, mais l’étude démontre cette tendance.

 « Oulah, tu n’éxagères pas un peu là ? »

        Je l’entends déjà. C’est pour cela que j’avance en particulier un point primordial. Il est vrai, cette étude a été faite sur une période donnée. Pourtant n’oublions pas que ces élèves en souffrance généralement poursuivent leur scolarité au sein du même établissement, tout comme leurs camarades persécuteurs. Et par réputation, les harcèlements divers recommencent d’une année sur l’autre…

       Désormais imaginons : CE2, CM1 et CM2…trois années scolaires ou l’enfant peut se sentir mal à l’école. Aura-t-il confiance dans le système scolaire plus tard ?

       Car envisageons le fait suivant : avec les divers textes relatifs à l’organisation des collèges, l’enfant sortant de CM2 va vers le collège le plus proche de son domicile. Et il en résulte que ses persécuteurs également.

        Sa « réputation » de supporter les violences sera malheureusement ancrée, et perdurera dans le temps, et se reproduira probablement au collège…

        D’où le paramètre important qu’il ne faut pas négliger : l’étude a été menée sur 13 000 enfants de CE2, CM1 et CM2 ; quels auraient été les chiffres en y incluant des collégiens ? Cela est d’ailleurs mentionné dans le rapport de l’UNICEF, « Toutefois, cette enquête ne couvrira pas l’ensemble du second degré, ni le premier. Il y a donc un déficit de connaissance à combler ».

       Le résultat aurait peut être été effrayant, j’espère alors qu’une autre équipe va s’atteler à étudier ces autres secteurs.