L’éclisse ferroviaire dans le déraillement du train de Brétigny-sur-Orge, analyse.

La grande erreur technique est que l’éclisse fut montée dans l’aiguillage.

 

L’éclisse à quatre trous.

 

 

 

L’éclisse montée dans l’aiguillage.

 

 

Support Wikipedia Beaucoup de choses furent dites sur cette catastrophe ferroviaire, causant la mort de six personnes et faisant trente blessés dont huit graves, avec des conséquences humaines et matérielles énormes en termes de souffrance et de coûts. Il me semble inutile de revenir sur ce drame qui toucha des innocents qui firent confiance à notre SNCF, qui jouissait d’une réputation de sécurité et de sérieux. Ce n’est plus le cas, et cela se paye cher et lourd. C’est toujours comme cela, pour que l’on prenne conscience qu’il faut entretenir, moderniser, il faut un choc médiatique, mais là ce choc est trop grave pour ne pas accuser la SNCF de négligence, voir même d’inclairvoyance, et aussi d’incompétence. Cet accident, même si la maintenance n’est pas en cause au niveau de l’aiguillage, il aurait été visité quelques temps avant, je dis bien visité, c’est à dire vu à l’œil, mais non ausculté !

Le problème de l’entretien du réseau ferré ne serait donc pas en cause dans cette catastrophe, ce qui est en cause, c’est le fait que c’est la première fois qu’une éclisse se libère, alors, on n’est pas incité à approfondir si tous les boulons sont bien serrés. C’est donc la routine la principale responsable. Il est vrai aussi que la clairvoyance de la SNCF aurait été de ne pas négliger le réseau ferré depuis tant d’années au profit des trains modernes à grande vitesse. Ces trains circulent sur les mêmes voies que celle des trains de banlieue et à une vitesse bien supérieure à celle des trains inter-cités. La voie ferrée souffre et se dégrade d’autant plus vite que nos banlieues se développent par rapport à la ville, et que le nombre de voyageurs ne cesse de croître. À cela, vient s’ajouter ceux qui ont délaissés leur voiture trop coûteuse pour se rendre à leur travail avec un carburant et des assurances qui ne cessent d’augmenter. Les parkings de gare sont remplis à bloc.

On accuse l’éclisse de s’être desserrée mais comment ne pouvait-elle pas l’être ayant été montée dans l’aiguillage ? Tout était qu’une question de temps. Un train produit des vibrations dans le rail qui peuvent desserrer les boulons d’autant plus que l’éclisse se trouve sollicitée par l’aiguillage qui introduit des contraintes de déviation dans l’attelage rail-éclisse lorsque celui-ci change de direction. Si l’attelage prend du jeu, la liaison éclisse rail se dégrade jusqu’au point de ne plus exister, et les extrémités de rail deviennent libres.

Si l’on se reporte à l’image ci dessus, on constate que la joue de droite est sur le ballast avec les écrous, on n’en voit d’ailleurs un qui apparaît. Par contre on ne voit pas les boulons de l’autre coté, mais seulement l’autre joue qui s’est encastrée dans l’aiguillage faisant en quelque sorte dérailler l’arrière du train. En regardant de façon approfondie cette joue gauche dans l’aiguillage on constate qu’elle reste maintenue à un boulon dont on, voit apparaître l’extrémité libre filetée. De même, on voit le filetage d’un second boulon près de celui de l’extrémité. La question est donc comment la joue de droite de l’éclisse a-t-elle pu se libérer de ce boulon pour venir «pivoter» en quelque sorte autour du dernier boulon ? La tête de ce boulon aurait-elle été sectionnée ? Si la tête de ce boulon est sectionnée, la rotation de la joue autour du dernier boulon n’est pas entravée et l’hypothèse de son pivotement est plausible. On ne voit pas d’autre explication eu égard au fait que la joue gauche de l’éclisse montre qu’elle «pivota» autour du dernier boulon !

La grande erreur technique est que cette éclisse fut montée dans l’aiguillage, c’est manifestement de l’inclairvoyance frisant l’incompétence.

Regardons l’éclisse de la figure ci dessus.

Du coté des têtes de boulons, celles-ci de forme carrée ne peuvent tourner, mais l’épaisseur de la tête en forme de pyramide tronquée, à base carrée, apparaît bien mince. Du coté des boulons on remarque une rondelle entre l’écrou et la joue, mais pas dispositifs anti rotation du boulon, et là c’est très grave. Cela reviendrait à dire que la SNCF n’envisageait pas de desserrage de boulons et se reportait à un serrage par période ? Une folie, dans aucun système mécanique soumis à des vibrations les boulons restent libres de se dévisser ! Il existe des tas de dispositifs pour éviter le desserrage des écrous et le plus simple est le contre écrou, la rondelle d’acier anti dévissage dont les aspérités pénètrent dans le métal du boulon, mais également des dispositifs plus élaborés.

Autre point qu’il faut souligner. Nous avons vu à la télévision des cheminots serrez les boulons avec une grande clé. Mais, là aussi c’est de l’inconscience par ce que la contrainte dans le boulon n’est pas maîtrisée au serrage. De cette manière, on peut très aisément mettre le boulon dans un état proche de la rupture qui se produit quelques temps après. Il est invraisemblable que les boulons ne soient pas serrés au moyen d’une clé dynamométrique.

Il faudrait ausculter les boulons pour conclure définitivement à la cause du déraillement du train. Une triple enquête est diligentée peut être qu’elle apportera des compléments à mon analyse qui se veut contributive.

Ce qui vient de se produire à la gare de Brétigny-sur-Orge rassemble un maximum de négligences frisant l’incompétence ou tout au moins de l’inconscience. Il est aisé de critiquer après, mais toute critique à son avantage de faire avancer la réflexion. Dans le cas présent; ce sont des morts, et des souffrances quant-on sait qu’avec plus de lucidité ils auraient pu être évités.

 

17 réflexions sur « L’éclisse ferroviaire dans le déraillement du train de Brétigny-sur-Orge, analyse. »

  1. [b][u]Je pense qu’il y aurait une mesure à prendre [/u]: [i]tout train, qui entrerait en gare sans s’y arrêter, devrait avoir l’obligation de rouler à vitesse réduite (entre 15 et 20 km/h) pendant la traversée de ladite gare.[/i][/b]

  2. [b]Bonsoir à tous[/b],

    Merci de vos commentaires,

    mais Dominique une vitesse de 20 k/h si elle permet de limiter des catastrophes de cette importance, elle ne résout pas le problème.

    Quant aux scènes de vol ou de caillassage Liberti(n)us ce n’est pas le problème qui est la sécurité du rail.

    veritas que vient faire l’UMPS dans cette catastrophe ?

    De même que l’obédience politique zelectron !

    Bien à vous tous,

    Anido

  3. [quote][b][i]… mais Dominique une vitesse de 20 k/h si elle permet de limiter des catastrophes de cette importance, elle ne résout pas le problème… [/i][/b][/quote]
    C’est vrai, [b]Anido[/b], mais, je pense que cela serait une mesure de séucrité en plus et bien utile à mettre en application.
    Amitiés.

  4. L’UMP$ , puisque tu aimes bien les points sur les « i » (!),
    est aux affaires depuis plus de 40ans et a adopté une
    politique libérale pour la gestion du réseau ferré
    compatible aux thèses de Milton friedmann, avec une
    libéralisation partielle, (moins poussée que celle de
    « Margaret » en Angleterre tout de même!!!):
    EN ANGLETERRE, ÇA A ÉTÉ UN DÉSASTRE !!!!!
    Heureusement, il y avait encore des empécheurs de tourner
    tout rond avec les syndicats français.

    la preuve ?

    [b]une lettre produite par un habitant conscientieux de Brétigny:[/b]
    http://www.leparisien.fr/transports/accident-de-bretigny-le-troublant-constat-d-un-usager-18-07-2013-2990575.php
    http://www.leparisien.fr/transports/accident-de-bretigny-le-troublant-constat-d-un-usager-18-07-2013-2990575.php

    [b]UMP$ , LE CHAOS A TOUS LES ÉTAGES !!![/b]

  5. Z-electron :
    [i]De quelle obédience politique sont les responsables de ces négligences ?[/i]
    Veritas :
    de l’UMP$ !!! RESPONSABLES, MAIS JAMAIS COUPABLES !!!!!!!!!

    ….
    « Je connais l’exigence de la SNCF sur la qualité des pièces
    métalliques qu’elle commande. A l’époque, les produits étaient
    régulièrement et minutieusement contrôlés en laboratoire.
    Pour moi, s’il y a eu défaillance, il faut regarder du côté
    de la maintenance des voies. Il y a eu négligence et le courrier
    de la SNCF montre que c’était même assumé. »
    Christian Brochet , 77 ans.

  6. [b]SAbotage[/b]

    Une éclisse en partie déboulonnée a entraîné vendredi le déraillement partiel d’une locomotive sur un site du groupe nucléaire Areva en Haute-Vienne, le même jour que l’accident de Brétigny, a-t-on appris mercredi auprès de la SNCF, qui privilégie la piste du sabotage. Une enquête a été ouverte à Limoges, notamment pour « mise en danger de la vie d’autrui », selon des sources concordantes.

  7. [b]V.
    très instructif[/b]
    [url]http://www.leparisien.fr/transports/accident-de-bretigny-le-troublant-constat-d-un-usager-18-07-2013-2990575.php [/url]

  8. [quote][i][b]L’UMP$ , puisque tu aimes bien les points sur les « i » (!),
    est aux affaires depuis plus de 40ans et a adopté une
    politique libérale pour la gestion du réseau ferré
    compatible aux thèses de Milton friedmann, avec une
    libéralisation partielle, (moins poussée que celle de
    « Margaret » en Angleterre tout de même!!!):… [/b][/i] [/quote]
    [b]Veritas[/b], qui a créé Réseau Ferré de France (RFF), au risque de mettre en péril la solidité de la SNCF ? Eh bien, si mes souvenirs sont exacts, c’est [b]Monsieur Lionel JOSPIN[/b], Premier Ministre de ce gouvernement socialo-communiste et vert, [i]dit [b] »Gouvernement de la Gauche Plurielle »[/b][/i], qui a créé cette structure bien inutile !

  9. [b][b]De toutes façon la SNCF a toujours fait la part belle aux cheminots y compris au détriment des voyageurs qui ne sont à ses yeux que les vaches à lait pour toujours et encore protéger le « statut » érigé en dogme d’inamovibilité (emploi garanti « à vie » grâce au CNR* truffé de kamarades nomenclaturistes.[/b]
    CNR aux ordres de Moscou à l’époque d’après guerre.[/b]

  10. En 2012, l’assistance informatique des députés
    a coûté près de 530 000 €:
    C’EST AUTRE CHOSE QUE LES CHEMINOTS !!!!

  11. « La probabilité qu’une telle pièce
    se retrouve là est infinitésimale »,
    confie un cheminot !
    Impossible qu’un écrou se retrouve
    « posé » sur le rail avant l’eclisse
    bloquée, 15 cm plus loin
    après le passage d’untrain qui deraille !!!!!!

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