Après avoir été l’un des premiers distributeurs à supprimer les sacs jetables aux caisses, le groupe Leclerc se lance dans un nouveau credo écologique tout à fait révolutionnaire dans notre société : arrêter progressivement d’ici 2020, l’envoi de publicités dans les boîtes aux lettres.

Quand on sait le nombre d’encarts publicitaires de tout genre qui remplissent nos boîtes aux lettres à longueur de semaine, ce défi semble tout à fait utopique ; mais après tout on avait dit la même chose avec les sacs plastiques et en définitive tout le monde a bien joué le jeu.   Ces prospectus et autres « flyers » sont depuis très longtemps les outils incontournables de la communication des grandes enseignes de distribution.   Que ce soit pour annoncer la période « du blanc », des arts ménagers, des vacances, de la rentrée scolaire, de la foire aux vins ou des fêtes de fin d’année, tous les prétextes sont bons pour inonder les clients de publicités contenant des offres toujours très alléchantes.   Sur le plan statistique, on recense en moyenne 40 kilos de prospectus par foyer, par an ; de quoi remplir les pièces d’une habitation. La plupart du temps, on les met rapidement à la poubelle et pourtant cela coûte très cher aux distributeurs sur une zone de chalandise définie.   Quel gâchis sur le plan écologique, quand on pense que depuis l’avènement de l’informatique on nous parle d’une société où l’on doit au maximum diminuer l’utilisation du papier !  

C’est un défi que lance Leclerc et le risque est grand pour lui, en matière de chiffre d’affaires s’il supprime cette forme de publicité bien ancrée dans les mœurs.

Il doit le faire très progressivement pour éviter d’avoir une baisse de ses ventes et il doit en parallèle mettre en place très rapidement une publicité consultable sur Internet, avec des applications ciblées sur iPhone et Smartphone.   Et puis il doit aussi, être attentif aux générations de personnes qui sont encore très attachées à leurs prospectus et qui n’ont pas la possibilité, ni parfois l’envie de consulter Internet.  

Il est vrai que s’il réussit ce pari, il sera très vite copié par les autres enseignes, mais le fait d’avoir été le premier à avoir  eu l’idée, ne lui donne pas le droit à l’erreur.