L'affaire Olivier Martinez alimente la chronique et finalement ne fait que démontrer l'ambiguité du web 2.0. L'acteur est lynché, donnant l'impression de l'instauration d'une démagogie nauséabonde, pour ne pas dire de poujadisme sous-jacent.

Internet est rattrapé par le droit, et ce n'est pas le bloggueur Eric Dupin qui est en cause, mais bel et bien le chef d'entreprise de Fuzz.com qui est en cause, et cela change radicalement la donne.

 

En parcourant la Toile, on ne peut que rester pantois devant une telle animosité. Les forums dégueulent des propos injurieux, sans savoir réellement le fond de l'affaire. Je ne trouve pas la démarche d'Olivier Martinez trés élégante, il y avait d'autres moyens pour ne pas soulever cette polémique, un lien se retire..Un simple mail aurait pu mettre fin à cette spirale de non-sens.

L'offensige se généralise. Aprés la condamnation de "lespipoles.com", celle de MySpace et n'oubliant pas Googlenews, dans le procés l'opposant à la presse belge. Le web 2.0 est en train de montrer ses limites, la responsabilisation n'est pas à l'ordre du jour.

Le role de l'hébergeur n'est-il pas technique, et non pas éditoriale ? Il devrait se limiter au stockage et à l'aspect purement technique (bande passante, serveurs, etc…).On devrait finalement le comparer à un imprimeur. Les véritables éditeurs d'Internet ne sont-ils pas les agrégateurs ?

Comme je le soulignai, ce n'est pas le bloggueur de Presse-Citron qui est en cause, mais c'est en qualité entreprenaute, via Fuzz.com, qu'Eric Dupin est appellé à comparaitre. Malgré toute ma sympathie envers le bloggueur, il faut bien se plier à l'évidence, que cela modifie radicalement les choses.

Les plates-formes d'agrégateur de contenu en ligne sont devenus les véritables éditeurs de tout ce qui circule sur Internet. La question que je me pose, pourquoi ne pas partager également les risques, et les bénéfices. Ce n'est pas au bloggueur d'assumer toutes les responsablités.

Il ne faut pas se tromper, les avocats procéduriers vont se lancder dans une offensive générale, et le verdict de cette affaire pourait bel et bien remettre en cause la loi sur l'économie numérique, et ferait alors jurisprudence, ce qui ouvrirait bien des brèches…

Les sites communantaires sont-ils responsables des contenus générés par leurs utilisateurs ?

Le web 2.0, à force d'ambiguïté, se retrouve au banc des accusés. Le droit pénal fait irruption sur la Toile, et nul besoin d'être prophéte pour annoncer que cela n'est que le début des festivités. Sans une forme de responsabilisation, le web 2.0 est en péril. Olivier Martinez ne fait que soulever les limites à ne pas dépasser, et dans ce cas précis, le verdict sera sans surprise. Que l'on juge la démarche manquant de courtoisie, tout à fait d'accord….Mais que cela tourne au lynchage, tout à fait consternant, car il ne faut pas oublier que cette démarche est tout à fait légitimée, n'en déplaise aux détracteurs demagogues. En refusant de comprendre le dilemne, se persuadant que l'acteur est la cause de tous les malheurs, il serait temps de vous pencher sur le facteur juridique, qui a entrainé cette riposte. Le web "poubelle" devra rendre des comptes, et cela pour le bien de tout le monde.