Le volcan Young Merapi.
L’activité du Old Merapi s’est achevée, il y a environ 2.000 ans, vers l’an 120 ± 75 ans, avec l’explosion et l’effondrement de l’édifice majeur donnant forme à une caldeira sur le bord de laquelle se situait le volcan de Batulawang, un volcan plus ancien et fort érodé.
C’est au Sud-ouest de cette caldeira, morphologiquement une grande dépression en forme de fer à cheval, qu’entre 120 ± 75 ans et 190 ± 200 ans, le Young Merapi, – ou Nouveau Merapi -, prenait naissance et, la comblant rapidement, asseyait la croissance de son cône aux pentes raides, abruptes et escarpées. En lui-même, le Mérapi est un volcan complexe. Stratovolcan aux colères meurtrières, aux catastrophiquesavalanches gravitaires et aux terribles nuées ardentes, accompagnées de séismes caractéristiques et de déformations importantes au sommet, avec un rythme d’éruption tous les deux à quatre ans, tout un ensemble d’édifices éruptif le complète : cônes du stratovolcan Merapi Batuwalang culminant à 2.551 mètres, du Gunung Bibi, 2.025 mètres,du Gunung Plawangan, 1.275 mètres, et du Gunung Turgo, 1.250 mètres ; cratère fissural du Pasarbubar ; dôme Batang, 2.600 mètres ; et bouches fumerolliennes et thermales Kawah Gendal et Kawah Woro.
Depuis des décennies, voire depuis des millénaires, tout comme ce l’était pour son prédécesseur le Old Merapi, son cratère sommital est engorgé par un dôme de lave basalto-andésitique et andésitique à forte teneur teneur pondérale en silice, riche en phénocristaux de feldspaths plagioclase et de minéraux ferromagnésiens, – hornblende brune, pyroxènes… -, pâteuse et de couleur gris-noir à noir, un dôme qui, tout comme un sporophore, pousse sans relâche. Sous le poids de la masse créant des brèches impressionnantes dans l’édifice instable, régulièrement, le dôme branle, chancelle, bascule et culbute dans le vide générant des avalanches incandescentes spectaculaires et, parfois, de monstrueuses et redoutables nuées ardentes qui dévalent les pentes du Merapi et détruisent tout sur leur passage. Les plus de 400.000 habitants vivant sur les flancs de la Montagne de feu, et à ses pieds, en connaissent les risques et les acceptent. Cette épée de Damoclés, suspendue au-dessus de leur tête, est, en quelque sorte, leur prix à payer pour pouvoir profiter de la fertilité des sols nourris par les cendres volcaniques émises épisodiquement par le volcan considéré, par les javanais, comme un lieu sacré demeure des maîtres spirituels protégeant le royaume.
L’activité du Volcan Young Merapi.
Depuis le début de son édification, entre 120 ± 75 ans et 190 ± 200 ans, et les temps présents, le Young Merapi a connu 87 éruptions explosives, toutes, exceptées celle de 410 ± 150 ans évent Plalangan, 940 ± 100 ans évent Selo, 1230 ± 200 ans évent Deles, 1380 ± 300 ans et 1480 ± 300 ans évent Sambisari, 2 Septembre 1846 sommet et flanc Sud-Est, 26 Janvier 1906 ± 5 jours sommet et flanc Est, 01 février 1909 Ouest du dôme de lave, et 12 Janvier 1967 brèche supérieure du dôme Batang, de type cratère central, dont 81 attestées scientifiquement, 5 incertaines et une, en 1006, bien que mentionnée au titre de « mahapralaya », – grande catastrophe –, sur la Pierre de Calcutta(3), discréditée et invalidée par les volcanologues.
Ces dernièrs se répartissent ainsi :
– 5 éruptions explosives du cratère sommital : le 19 Mai 2008, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; de Janvier 1971 au 26 Juillet 1971, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; de Septembre 1923 à Novembre 1923, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; Janvier 1918, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; en 1908, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; Janvier 1918, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; le 03 Février 1903, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1 ;
– 2 éruptions explosives du cratère sommital, avec coulées pyroclastiques et extrusion du dôme de lave : le 10 Septembre 1924, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; du 28 Mars 1915 au 15 Mai 1915, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1 ;
– 9 éruptions explosives du cratère sommital, avec coulées pyroclastiques, coulées de lave, extrusion du dôme de lave, lahars : du 20 Janvier 1992 au 19 Octobre 2002, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 11 millions de mètres cubes ; du 29 septembre 1948 à Décembre 1948, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1, volume de lave supérieur à 1 million de mètres cubes ; 30 Mai 1942 à Mai 1945, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 4 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 1,7 million de mètres cubes ; du 13 Décembre 1939 à Septembre1940, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 4millions de mètres cubes ; du 01 Octobre 1933 à Avril 1935, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 2,5 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 3,3 millions de mètres cubes ; en Novembre 1932, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1 ; du 18 Février 1922 au 08 Août 1922, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1, volume de lave supérieur à 1million de mètres cubes ; du 01 Février 1909 à Mai 1913, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 1, volume de lave supérieur à 8 millions de mètres cubes ; de Janvier 1905 au 01 Juin 1905, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 3,3 millions de mètres cubes ;
– 6 éruptions explosives du cratère sommital, avec coulées pyroclastiques, coulées de lave, extrusion du dôme de lave, lahars, évacuation des habitants, mort d’hommes et dégâts importants aux propriétés terriennes et aux habitations : du 10 Octobre 1986 à Août 1990, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 6,8 millions de mètres cubes, 60 victimes recensées ; du 11 Avril 1961 au 28 Novembre 1961, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 3, volume de lave supérieur à 11 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 13 millions mètres cubes ; du 3 Mars 1953 à Décembre 1958, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 9,5 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 15 millions de mètres cubes, 54 victimes recensées ; du 25 Novembre 1930 à Septembre 1931, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 3, volume de lave supérieur à 26 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 1,7 millions de mètres cubes, 1.400 victimes recensées ; du 25 Juillet 1920 à Février 1921, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de tephra supérieur à 900 mètres cubes ; de Décembre 1902 au 20 Juin 1904, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 2,5 million de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 3,3 millions de mètres cubes ;
– 1 éruption explosive du cratère sommital, avec coulées pyroclastiques, coulées de lave, extrusion du dôme de lave, lahars, avalanche de matériaux volcaniques, évacuation des habitants, mort d’hommes et dégâts importants aux propriétés terriennes et aux habitations : du 06 Octobre 1972 à Mars 1985, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 3 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 2,1 millions de mètres cubes, 26 victimes recensées ;
– 1 éruption explosive dans le cratère fissural du Batang, avec coulées pyroclastiques, coulées de lave, extrusion du dôme de lave, lahars, évacuation des habitants, mort d’hommes et dégâts importants aux propriétés terriennes et aux habitations : du 12 Janvier 1967 à 1970, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2, volume de lave supérieur à 11 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 13 millions de mètres cubes ;
1 éruption explosive au sommet et sur le flanc oriental, avec coulées pyroclastiques, coulées de lave, extrusion du dôme de lave, lahars, évacuation des habitants, mort d’hommes et dégâts importants aux propriétés terriennes et aux habitations : du 26 Janvier 1906 au 17 Février 1907, Indice d’Explosivité Volcanique (VEI) 2 , volume de lave supérieur à 10 millions de mètres cubes, volume de tephra supérieur à 5 millions de mètres cubes.
En cela le Young Merapi est considéré comme le volcan le plus actif et le plus meurtrier, au plan historique, d’Indonésie. Aussi est-il l’objet d’un contrôle continu et permanent par le Merapi Volcano Observatory, – le MVO ou Observatoire Volcanologique du Merapi -.
Notes.
(3)La pierre de Calcutta, trouvée à Java Est, en Indonésie, conservée au Musée Indien de Calcutta, porte une inscription et une date correspondant à 1041 après J.-C. L’inscription mentionne une mahapralaya qui serait survenue dans la région de Yogyakarta en l’an 928 de l’ère Saka, c’est-à-dire en 1006 de notre ère. Elle pourrait relater une éruption du Merapi.
Bonjour Raymond,
Quel plaisir de parcourir vos posts !
Des coulées pyroclastiques:
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Des coulées pyroclastiques mortelles, elles dévalent à plus de 40 kilomètres/heures, à des températures comprises entre 600 et 800° Celsius…
Merci à vous pour vos illustrations vidéos… elles complètent mes textes.
Un peu beaucoup de chiffres pour mois, mais je commence à m’habituer aux termes, cours, très agréable !
Par contre, je ne comprends pas purquoi les vulcanologues n’ont pas reconnu les infos de la pierre de Calcutta ?
C’est trop aléatoire comme décryptage ?
Les sources ne sont pas assez évidentes ?
En fait, la pierre de Calcutta ne comporte que des inscriptions très restreintes sur les événements… et comme, scientifiquement, il les faits ne sont ou ne veulent pas être attestés…
Même problème se pose avec le Krakatoa… 426 ou 535 ou 436 et 535… la aussi un manque d’éléments pour attester les faits d’un recueil incomplet…
La science est ainsi… du moins les hommes et nombre de pontes qui se refusent à certaines recherches… pour commodité…
N’empêche que si nos ancêtres avaient été aussi pointilleux avec les instruments auxquels nous avons accès maintenant, on ne sairait pas ce qu’on sait !
Les livres seraient bien vides !
Mais les livres contiennent, aussi, des kilomètres de mensonges éhontés… rien que pour se faire valoir… Mais là est une autre histoire…
Quant à la Préhistoire, n’est communiqué que ce que les pontes de la préhistoire et de la paléontologie veulent bien divulguer… en fait rien car ces hommes de la Préhistoire ne sont que des gens qui « vivaient vêtus de peaux de bêtes, dans des grottes », qui « mangeaient la viande crue » et qui « n’avaient, comme outils que des pierres… ». Bien restrictif comme portrait…
En fait, un SDF qui décéderait, au XXI° Siècle, dans une grotte… ses os étant retrouvés dans 20 à 30 mile ans… que restera-t-il de la civilisation du XXI° siècle… de la poussière et des pierres… et pour peu que quelques unes de ces pierres soient écalées… qu’elles conclusions seront donc émises ?
Une seule conclusion… Au XXI° Siècle, les hommes vivaient dans des grottes et utilisaient des outils en pierre… J’avais posé cette question à Henry de Lumley professeur émérite à l’Université de Paris XIII ou Paris XIV, je ne sais plus dans laquelle des deux universités il enseigne, un imposteur, imbu de sa personnalité, qui avait, en 1961, re-re-re…-découvert la Caune de l’Arago et l’Homme de Tautavel… lors d’une de ses conférences… 40 plus tard, j’en attends toujours sa réponse…
Ma question avait dû certainement le gêner aux entournures… Et puis j’avais agi de même avec Yves Coppens, lui aussi professeur émérite, plus le pseudo découvreur de Lucie… Lucie réellement découverte par un petit archéologue éthiopien, encore et toujours illustre inconnu, Coppens ayant tiré tous les draps de la gloire vers lui… réponse identique… toujours dans l’attente…
Dois-je continuer SibilleL
Oh oui, mais ceci vaut à lui seul un bel article!
Les afabulation de l’Histoire
Ou
Les petites histoires de l’Histoire !
Ce serait un formidable feuilleton!
Il faut rendre à L »héthiopien ce qui lui appartient!
En le faisant savoir !
Merci pour ces richesses…