Pour tout un chacun, le volcan guatémaltèque Pacaya, surnommé le « Stromboli d’Amérique centrale », classé Parc national, n’est qu’un complexe volcanique actif qui s’est formé vers 21.000 ans Before Christ, – BC ou avant Jésus Christ – et qui est rentré au moins 23 fois en éruption depuis l’invasion espagnole du Guatemala. Situé dans la Sierra Madre du Chiapas, à cheval sur les territoires communaux de San Vicente Pacaya, d’Amatitlán et de Canales, en périphérie de la ville d’Antigua et à 47 kilomètres de celle de Guatemala, – capitale du pays éponyme -, son cône principal, le « Cono MacKenney », culmine à une altitude de 2,552 mètres. Après avoir été en sommeil durant un siècle, il est entré dans un violent processus éruptif du 04 Juillet 1965 au 10 Mars 1989, Indice d’Explosivité Volcanique VEI 3, un processus, entrecoupé d’épisodes de calme relatif suivies de périodes explosifs, – 04 Janvier 1990 au 01 Mars 2000, VEI 3 ; Août 2000 au 05 Juillet 2001, VEI 1 ; 31 Octobre 2001, VEI 1 ; 30 Mai 2002 au 17 Juin 2002, VEI 1 ; 19 Juillet 2004 au 28 Octobre 2010, VEI 3 -, quasi en continu depuis. Son activité est principalement strombolienne, mais des éruptions pliniennes, recouvrant d’épaisses couches de cendres les départements circonvoisins, se produisent aussi.
En réalité, le complexe volcanique Pacaya, se composant de plusieurs cônes éruptifs dont les principaux, le Cerro Grande ou Cerro de Agua, les deux Cerros Chiquitos, le Cerro Chino, le Cerro Patrocinio… et le Cono MacKenney, le volcan Pacaya propement dit, se localise à l’extrémité Sud d’une importante caldeira volcanique, formée au Pléistocène, d’environ 40 kilomètres de diamètre qui contient un lac de cratère, le Lago de Amatitlán, – 12 kilomètres de long, 3 kilomètres de large et profondeur maximale de 33 mètres -. Cette caldeira est à l’origine, au cours des derniers 300.000 ans BC, d’au moins neuf très grosses éruptions explosives qui ont produits environ 70 kilomètres cubes de magma. Suite à la dernière, vers 21.000 ans BC, de nombreuses bouches éruptives se sont implantées tant à l’intérieur qu’en périphérie de dite caldeira dont le complexe volcanique, post-caldeira, le basaltique et basaltico-andésitique Pacaya.
Vers 9.000 ans BC, l’édifice s’est effondré, provoquant un énorme glissement de terrain qui a généré une avalanche de débris sur 25 kilomètres de distance, en direction du Pacifique et atteignant la plaine côtière, et qui a formé un cratère de 5 à 7 kilomètres de diamètre dans lequel se sont implantés implanté l’actuel Cono MacKenney et le Cerro Chino donnant, tous deux, des éruptions se caractérisant par des Indices d’Explosivité Volcanique VEI 2 à 3, – pour les historiques : de 400 ± 50 ans, 880 ± 50 ans, 1160 ± 75 ans, 1360 ± 75 ans, Août 1565, 1623, 18 Février 1651, Juillet 1655, 1664, Août 1668, Août 1671, Août 1678, 26 Mars 1687, 1690, 1693, 29 Juin 1699, 01 Juillet 1775, 1805, Février 1846, Décembre 1885, et, pour un évent du Cono MacKenney, le Cachajinas, 11 Mars 1961 -. La présence d’une chambre magmatique, à faible profondeur, sous le complexe volcanique Pacaya signifie que la déformation permanente que subissent les cônes « Cono MacKenney » et « Cerro Chino » provoque une instabilité à l’instabilité et les plausibles glissements de terrain qui peuvent se produire, qui se produiront inexorablement, sont un danger pour les zones environnantes.
Dans un bulletin spécial, publié le 24 Juillet 2013, l’Instituto Nacional de Sismologia, Vulcanologia, Meteorologia, e Hidrologia, l’INSIVUMEH, informe que le processus éruptif du Pacaya a évolué au cours des jours précédents, en particulier le modèle sismique : explosions et éjections de matériaux volcaniques, séismes de basses fréquences et de longue durée, – Lps -. Le cône qui s’est implanté dans le cratère MacKenney, au début Juillet, a continué de croître et atteint 30 mètres de haut, le 21 Juillet, les rempart catéral. Au 24 Juillet il dépasse de 4 mètres le rempart cratéral du MacKenney et la sismicité est en constante augmentation. Le 25 Juillet des explosions, accompagnées de « grognements » et de « beuglements » et une incandescence sommitale sont constatées.
Le 29 Juillet une incandescence sommitale a été observée durant plusieurs heures et un panache de vapeur d’eau, de gaz et de cendre s’est élevé à plus de 100 mètres au-dessus du cratère et a dérivé vers le Sud. Une éruption d’une durée de quatre heures, le 30 Juillet, avec une coulée de lave sur le flanc Sud, a inclus une phase de haute énergie et un corps incandescent a été éjecté à plus de 250 mètres au-dessus du cône. En outre, un panache de cendres a été déporté, sur 2 kilomètres, en direction du Nord et a généré de chutes de tephras dans les zones sous le vent et un second panache a dérivé, sur 5 kilomètres, vers le Sud. L’activité vulcanienne, même si la présence d’un tremor éruptif a indiqué qu’un mouvement continu de fluides est persistant dans les conduits magmatiques, a diminué et la violence des explosions s’est atténuée.
En date du 31 Juillet le panache qui s’élève, sur plusieurs centaines de mètres, au-dessus de la zone cratérale est de couleur blanche, – vapeur d’eau et présence d’un milieu hydrique dans les conduits magmatiques -, et bleu, – présence à forte concentration de dioxyde de soufre -. Certes la station sismique en charge de la surveillance du Pacaya, n’enregistre qu’un nombre assez restreint d’explosions, mais le tremor éruptif et les séismes de basses fréquences et de longue durée sont quasi constants, ce qui permet d’admettre qu’une coulée de lave se produit à l’intérieur même du Cratère Mackenney, à moins que ce ne soit un dôme de lave qui achève d’en obstruer sa surface basale restante, et si tel est, une explosion du-dit dôme de lave ferait, en éruption de type plinien Indice d’Explosivité Volcanique VEI 2 ou 3, littéralement exploser, – nuées ardentes, avalanches de téphras, de roches et de débris, et chutes de cendres, sur un grand rayon de plusieurs de kilomètres, autour de l’édifice volcanique -, le cône en construction, d’une hauteur de plus de 40 mètres, en construction dans le dit-cratère.
01 Août 2013 © Raymond Matabosch
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