Selon le dernier numéro de la revue en ligne PLoS Pathogens une simple modification d'un aminoacide du virus H5N1, mieux connu sous le nom de virus de la grippe aviaire, pourrait augmenter significativement sa virulence pour l'espèce humaine.

Même s'il y a déjà eu transmission de l'infection entre membres d'une même famille, le virus n'a pas encore évolué au point qu'il puisse s'étendre rapidement parmi les êtres humains, mais les chercheurs signalent qu'ils ont observé une série de modifications dont la combinaison rend le virus potentiellement plus dangereux pour l'homme.

À l'heure actuelle, aucun médicament miracle ou vaccin vraiment efficace n'est disponible, mais les récentes études sur le virus permettent d'avancer dans cette direction. Or le temps presse, car les dernières observations ont montré que, si les premières variétés du virus H5N1 ne survivaient pas à la température du corps humain, les souches que l'on relève actuellement en Europe et en Afrique sont capables d'infecter les fosses nasales et la gorge les rendant à même de se reproduire dans le système respiratoire supérieur, ce qui augmentait drastiquement les possibilités de contamination par la toux ou les éternuements… rendant la pandémie plus proche de jour en jour.

Tout cela nous rappelle la grande épidémie de grippe espagnole qui, à la suite de la mutation d'un seul acide aminé présent sur une seule protéine du virus, protéine présente dans le virus de l'époque et dans l'actuel H5N1, tua entre 20 et 40 millions de personnes dans le monde en à peine deux ans ! On pense que l'origine de l'épidémie devait se situer en Asie centrale – comme celui de la grippe aviaire -, où la maladie s'est attaquée aux porcs avant de subir la fameuse mutation qui lui permettra de se transmettre aux humains. Ce sont ces similitudes qui font craindre le pire aux spécialistes qui surveillent de près toute modification de la protéine en question.

Étant donné l'absence de tout type de vaccin et de tout traitement réellement adéquat, les autorités sanitaires mondiales sont en alerte et traque toute variation du virus H5N1.