Le cas « Mélenchon » est intéressant. Le personnage en lui-même l’est, d’ailleurs. Politique à la verve remarquable, prompt aux bons mots et doté d’une bonne dose d’humour, c’est un merveilleux tribun. Il n’est que voir la manière dont il remplit les salles de ses meetings. Pour un peu, il lui faudrait programmer une « deuxième date ».
On ne peut que lui conseiller, le jour où il cessera la politique, de ne pas quitter les planches. Succès assuré dans le spectacle.
Mais je ne voudrais pas passer pour un méprisant, et le ton de mon texte n’est pas ironique. Mélenchon est un vrai homme de gauche. Et très certainement un homme de cœur, chose rare par les temps qui court, ou le député et ministre moyen ne pense qu’à sauver son maroquin, quitte à avaler son chapeau et à manier la langue de bois jusqu’à plus soif.
Populiste ? Bah, pas plus ni moins que les autres. Parfois traité de « représentant de la pensée négative », moqué pour son « doigt vengeur », accusé sur sa franc-maçonnerie, Il ne fait pourtant que révéler des évidences telles que la Bérezina des « zélites ». C’est un révolté, un des derniers à la sauce Jaurès, perdu au milieu d’un centrisme affligeant et tellement informe que ses excroissances s’allongent tantôt à gauche, tantôt à droite. Un truc mou et poulpeux !
Mélenchon ? C’est le poil à gratter nécessaire. Pas à la mode Le Pen, bien que certains n’hésitent pas à assimiler ses diatribes à une dérive extrémiste.
Philosophe de formation, le personnage est pourtant issu d’une famille relativement modeste.
Et son parcours professionnel n’est pas banal : professeur, il fut aussi ouvrier d’entretien et journaliste.
Puis c’est une carrière politique fulgurante au PS qu’il finit par quitter.
Il représente une vision lucide et consciente des enjeux qui nous attendent, des crises à venir. Il n’est pas le seul, du reste, à s’élever pour dénoncer le curieux chemin qu’emprunte la politique et la démocratie, dans notre pays, mais aussi en Europe, et qui trouvent peu de relais pour exprimer ce courant de pensées. Lui, le peut, grâce à son succès médiatique. Mais il n’est probablement pas homme à composer avec ce système.
Il ne sera donc pas président.