Il y a quelque chose d’indécent à considérer que l’affaire DSK est de l’information.

Il suffit qu’on apprenne que celui-ci va faire une déclaration à la télé pour que tous les commentateurs de la vie publique se retrouvent à palabrer sur cette « actualité brûlante ». Certes, les commérages font partie intégrante de la nature humaine et l’on peut toujours arguer qu’un personnage de « l’ampleur » de ce monsieur nécessite un traitement médiatique hors du commun, mais quand même !

Quelle énergie dépensait pour si peu.

Pendant ce temps,  d’autres sujets, autrement plus importants comme par exemple le fait que certains juges d’instruction n’arrivent pas à faire leur travail d’enquête sous prétexte qu’ils se heurtent au secret défense  ou aux intérêt premiers de la France, sont traités avec distance voire passés carrément sous le tapis parce qu’on les estime moins « sexy « ou parce qu’il existe toujours dans ce pays « des bastilles qu’on ne doit pas prendre ni investir». Nous ne sommes pas le pays de Coca-cola et pourtant, ici tout fait pschitt !! À partir du moment où les faits impliquent des personnalités dirigeantes, vous comprenez, Messieurs, Dames, il ne faut pas les déranger avec des chicaillas bonnes pour la plèbe.

Circulez, Citoyens, il n’y a rien à voir !

 Je regardais une émission fort édifiante sur LCP concernant le fonctionnement de la justice, et plus précisément le rôle et le travail des juges d’instruction dans notre beau pays des droits de l’homme. Ces juges,  et non des moindres, parlaient de leur métier, de la difficulté qu’ils avaient ou avaient eu à juger des affaires et à mener des enquêtes impliquant des personnalités sur des dossiers importants de notre pays.  

Ces juges dont Joly (affaire ELF), Halphen (HLM de Paris), Van Ruymbeke (Frégates de Taïwan) s’étaient heurtés au mur lisse et impénétrable de la basse politique française. Ils avaient eu droits à tout, humiliation, pression, menaces sous-entendues, coups tordus d’une police parfois chargées de les aider dans leur perquisition, mais souvent plus pressées d’alerter leur hiérarchie. Ils nous expliquaient combien la justice, et notamment le parquet, était malheureusement aux ordres directes du gouvernement, et que l’indigence dans laquelle œuvrée la justice n’encourageait pas à être optimiste sur la qualité des instructions.

Alors, les histoires de Mr DSK et leur incidences possibles sur la politique française, ça ferait un peu rire si ça n’était pas si dérisoire. Mais bon, loin de moi l’idée d’apprendre leur travail à nos journalistes ….

Eric Halphen : http://www.marianne2.fr/Eric-Halphen-denonce-l-inertie-du-Parquet-dans-l-affaire-des-sondages-de-l-Elysee_a185163.html 

Eva Joly : http://www.lexpress.fr/actualite/societe/justice/chronologie-de-l-affaire-elf_492561.html

Van Ruymbeke : http://www.lemonde.fr/sujet/5d6b/van-ruymbeke.html