ou l’Europe s’impose plus que les habituels thèmes nationaux.

Pour ceux qui ont regardé l’émission «vous n’êtes pas couchés» sur France 2 le samedi 10 décembre ou Laurent Ruquier recevait Manuel Valls porte parole et fidèle compagnon de François Hollande le suivant comme son ombre, ont bien senti, son embarras au travers de ses réponses aux deux femmes journalistes Natacha Polony et Audray Pulvar, dont la fonction est de mettre en porte à faux le personnage invité histoire de rire un peu, bien que celui-ci, parfois, rit jaune en devenant rouge. Position aisée quand l’on sait qu’une personnalité politique ne peut répondre à tout et plaire à tous, chaque parti à ses opposants et ses partisans. Il est évident dans la situation ou est l’Europe ses problèmes sont complexes et n’ont pas forcement de solutions toutes faites, prêtes à être mises en œuvre. Manuel Valls parle avec son cœur, sa franchise et ne peut répondre à tout immédiatement. La solution à chaque problème est le fruit d’une réflexion partagée entre les responsables politiques, et non d’un seul.

On assiste de la part de Sarkozy à des engagements qui placent la France dans plus d’intégration Européenne sans que nous soyons consultés, et sans même que l’opposition le soit. C’est contraindre l’ensemble des Français à sa politique alors qu’elle représente moins de 30 % des Français. Point important qui n’a pas été soulevé par ces charmantes personnes, leur problème était le PS qui lui aussi ne représente que 30 % du corps électoral.

C’était l’invité porte parole électoral du PS, il eut été judicieux de lui poser la question d’un référendum.

Si un référendum serait fait sur notre politique Européenne, nul doute que Sarkozy serait balayé. Cela signifie simplement qu’il engage la France dans une voie que la majorité des Français n’approuve pas. Quand aux autres participants à l’émission tel, Patrick Bruel, qui lui, se disant socialiste, et prétentieux, vote UMP en 2007, lamentable que l’on nous impose des gens d’aussi peu de convictions politiques dans une émission ou Manuel Valls est interrogé.

Manuel Valls à bataillé dur pour faire comprendre que toute la politique se trouvait actuellement confrontée au problème de la mondialisation, à la politique de l’Europe, à la règle d’or. Les grands problèmes se règlent aux niveaux international et Européen. Il place de ce fait la politique Française dans ce cadre qui régit le reste. Il parfaitement raison, même s’il déclare que Nicolas Sarkozy n’échappera pas à son bilan. En tant que Maire d’Evry dit-il je suis jugé sur mon bilan. Les dégradations des notes sur les banques, mais aussi les banques des collectivités comme la ville de Paris ou la région Centre qui ont des conséquences sur les taux d’emprunts, font que les collectivités territoriales ne peuvent qu’emprunter moins, ce qui se répercute sur la politique et la gestion sociale des villes et communes. Au niveau national cela a directement un lien sur les problèmes concrets du pouvoir d’achat et de salaires des Français.

Plus que tout cette crise mondiale pèse comme jamais sur la politique et Sarkozy l’a bien comprit. Ces efforts avec Angela Merkel n’ont d’autres buts que de placer l’opposition dans le carcan Européen qu’ils manœuvrent à leur guise. Ils se sentent forts par ce qu’ils ne rencontrent que des pays de même dogmatisme mais, de plus, prêts à admettre les orientations qu’ils avancent. Le chef de l’État est en position avantageuse, le calendrier de la crise est pour lui. Il peut montrer ainsi ses qualités martelant depuis des mois qu’il n’y a pas d’autres solutions que ce qu’il fait. C’est son thème principal de campagne, le bourrage de crânes par les critiques, lors de ses déplacements, sur la retraite à 60 ans sans préciser les conditions, les 35 heures qu’il a inhibées mais qu’il n’a pas supprimées n’ayant plus d’utilité , l’abandon du nucléaire qui ruinerait notre potentiel énergétique sans précisez les conditions, et le comble de tout, le renoncement du veto de la France au Conseil de sécurité, que François Hollande a formellement démenti. En fait, il n’a pas de politique autre que celle de l’Europe pour verrouiller son opposition.

Les Français sont un peu dépassés par ces problèmes, ce qui les intéresse c’est leur quotidien. L’opposition a un double objectif pour vaincre Nicolas Sarkozy en 2012, montrer que sur l’Europe elle a une politique qui évite l’érosion de la souveraineté, ce qui s’avère très difficile si le Merkozy obtient, avant avril 2012, la signature des 23 ou plus du traité intergouvernemental qu’ils préparent, la France deviendrait enfermée comme le fut Mitterrand par la 5ème république. Il dû batailler dur pendant plus de 20 ans pour s’imposer. L’autre objectif est la politique sociale que les classes populaires attendent, et qu’il faudra convaincre que tout n’est pas possible, que des priorités s’imposent.

La difficulté est immense tout dépendra de la sagesse des Français d’attendre que les problèmes majeurs, ceux de la crise, soient réglés. Que peut-il faire s’il gagne la présidentielle ? Tout dépendra de la marge qu’il aura devant Nicolas Sarkozy. Bien élu, il peut s’imposer pour renégocier le traité, seule solution pour ce défaire du carcan que Merkozy l’a mis. Il veut ajouter ce qui lui manque,

«je ferai en sorte qu’on y ajoute ce qui manque, c’est-à-dire l’intervention de la Banque centrale européenne, les eurobonds, et un fonds de secours financier, c’est-à-dire ce qui va répondre à ce qu’est aujourd’hui la pression des marchés, et enfin, il faut qu’il y ait de la croissance». Il ajoute, «je ferai voter avec le Parlement qui sera lui-même nouveau, une loi de programmation des finances publiques extrêmement précise sur le retour de l’équilibre de nos comptes à la fin de 2017. Je prendrai cet engagement à la fois devant nos partenaires européens et devant les Français».

Il aura contre lui l’Allemagne et probablement d’autres. Or l’agence de notation Moody’s, deux jours après ce sommet, qui devait tout résoudre a prévenu qu’elle réexaminera les notes souveraines au cours du premier trimestre 2012. Elle juge insuffisantes les mesures prises «pour stabiliser les marchés du crédit sur le court terme signifie que la zone euro, et l’Union européenne plus largement, restent sujettes à de nouveaux chocs». De plus les doutes sur la solution envisagée font chuter les bourses. Les Sarkophyles feraient bien de réviser leur opinion.

Ce n’est donc pas gagné, ces contraintes avec la pusillanimité de la BCE à s’investir davantage dans le soutien des dettes font que la solution à la crise de la zone euro pourrait être obtenue par une dévaluation de l’euro ou par une souplesse, permettant aux pays les plus atteints, de se dégager momentanément du carcan, afin de revenir à leur ancienne monnaie, quitte ensuite à s’intégrer à nouveau une fois l’équilibre retrouvé.

Mais que deviendrons-nous dans cette l’Europe si François Hollande ne s’impose pas dans un traité renégocié ? Nous risquons d’être seuls avec l’Angleterre. Réflexion qui rejoint celle de Sarkozy quand il dit dans une interview au Monde.fr qu’il y a désormais deux Europes. Je note que, dans cette interview, que l’on peut lire ici, qu’il raconte des sornettes quand il dit:

«certains pays ont été accueillis au sein de la zone alors qu’ils n’y étaient pas préparés. Cela a eu pour conséquence de fragiliser tout le système, comme une pilule empoisonnée, en raison de l’interdépendance des réseaux bancaires et financiers. Ces pays ont dû imposer à leurs peuples des souffrances auxquelles ils ne s’attendaient pas».

En quoi l’Espagne et l’Italie n’étaient pas préparés ? Un amalgame à la sauce Sarkozy qui, une fois de plus ment. De plus, il a une vision de la souveraineté que je ne partage pas quand il dit,

«on ne déléguera pas à d’autres notre souveraineté économique. Il s’agira d’un exercice partagé de la souveraineté par des gouvernements démocratiquement élus. On conforte sa souveraineté et son indépendance en l’exerçant avec ses amis, ses alliés, ses partenaires».

Mais en quoi un exercice partagé de la souveraineté par des gouvernements n’est pas une perte de souveraineté ?……On «la» conforte avec ses amis, ses alliés, ses partenaires ?

Et les Français alors ? L’Europe sera bien le thème principal de la campagne présidentielle.