La terre tremble en Sarkozie

Décidément, la monopolisation des médias (en particulier la télé) n'arrive plus à convaincre les Français. Les promesses tous azimuts, à droite pour contenter la droite et l'extrême-droite, à gauche pour continuer à saborder une gauche en décomposition, les mesures en trompe l'oeil et trop populistes pour être honnêtes, Nicolas Sarkozy, seul maître à bord, ne tient plus la barre.
 
À courir trop vite et dans tous les sens, on finit par perdre la trajectoire, nous sommes plongés dans la fable du lièvre et de la tortue à un détail près, il ne s'agit pas de gagner un course mais de l'avenir d'un pays (la France) et des 27 pays membres de l'UE… L'Élysée peine à dissimuler la fracture entre Nicolas Sarkozy et François Fillon, ce dernier ayant eu un peu de lucidité en admettant que l'État est en faillite. Le Réveil des Marmottes préfère dire "en banqueroute", en fait, la France est totalement ruinée.
 
Étrangement, aucun média ne souligne l'exception française (n'existant nulle part dans aucune démocratie): Les grands privilèges, ceux des ministres, des députés, des sénateurs, des hauts fonctionnaires et du président lui-même. Un gouffre dont personne ne veut parler et pour cause, à gauche comme à droite, tout le monde en profite. Or, la France ne peut plus se permettre d'entretenir ses "personnalités hors normes" à vie comme sous la royauté et l'Empire. Un pays en ruine ne peut pas continuer à faire payer les plus démunis, c'est une bombe à retardement.

Et puis, il y a Galouzeau de Villepin. Décidément, le Réveil des Marmottes commence à apprécier l'ex-Premier ministre. Si seulement Villepin avait le courage de tout déballer sur Clearstream. Si Dominique de Villepin s'est planté sur la politique intérieure, il aura été un bon ministre des Affaires Étrangères en s'opposant à George Bush en 2003, en refusant d'engager la France dans la guerre en Irak, ce que Nicolas Sarkozy aurait fait.

Laissons à Bonaparte ce qui appartient à Napoléon, notre Galouzeau a été très courageux. Villepin ne s'arrête plus on dirait. Il dénonce la «frénésie de Nicolas Sarkozy» et lui conseille «maîtriser son ambition». Selon l'ancien Premier ministre, «Les français de supporteront pas de vivre dans un tourbillon permanent…» C'est surréaliste. L'opposition en France incarnée par un UMPiste… Notre canard le sentait depuis un certain temps déjà. Galouzeau et le Réveil des Marmottes sur la même longueur d'ondes ? L'eusses-tu cru ! Même Noutnoute en tombe à la renverse…

Et les sondages baissent. Nicolas Sarkozy perd 8 points selon un sondage IFOP et Fillon 7. Il y aurait non seulement les mesures décrétées à la chaîne mais aussi les aventures du président. Cécilia Sarkozy n'a guère convaincu dans l'affaire de la libération "miracle" des infirmières bulgares en Libye ni les ventes d'armes à Kadhafi ni la vente d'une centrale nucléaire au même Kadhafi pour dessaler la mer.
 
L'ouverture à tout va alimente les ambitions personnelles. Pourquoi Robert Hue ne serait pas nommé ministre des Nains de jardin pour récupérer l'électorat communiste ? Les alertes viennent du camp rapproché de Sarkozy lui-même: «Combien de temps encore le pays supportera-t-il sans broncher cet état de révolution permanente dans lequel il est plongé depuis la dernière présidentielle ?…»
 
Henri Guaino, un conseiller de Nicolas Sarkozy, prévient lui aussi. Dans une interview accordée au Parisien ce dimanche, il juge "absurde" le niveau actuel de l'Euro par rapport au Dollar et au Yen: «Cela ruine tous les efforts de compétitivité et de productivité que s'imposent nos entreprises et nos salariés… Cela ne peut plus durer. On ne peut pas rester les bras croisés et se taire devant cette absurdité…»
 
Henri Guaino (rédacteur de nombreux discours de Sarkozy) ajoute: «La France continuera à nourrir le débat sur la politique monétaire de la BCE (Banque Centrale Européenne)». Si, comme de nombreux spécialistes l'affirment, nous sommes à l'aube d'un crash financier sans précédent, il ne restera plus qu'à déclencher une petite guerre pour éviter une révolution. Voilà où Nicolas Sarkozy a mené la France et l'Europe. Le Réveil des Marmottes l'écrit depuis 1994 (en version imprimée à l'époque).