Les chiffres pour le mois de juillet tombent comme un couperet. Les vacanciers ont été moins nombreux, et ont moins dépensé que l’an dernier. La chute du pouvoir d’achat avec la crise, conjuguée à un temps hésitant au début du mois, a eu des effets négatifs pour tous les acteurs du secteur, des villages vacances jusqu’aux campings.



Fréquentation des hôtels, restaurants et campings en baisse

C’était à prévoir, mais le constat n’en est pas moins douloureux pour les professionnels du tourisme. Roland Héguy, président de l’Union des métiers et des industries du tourisme (Umih), le déplore : « nous sommes habitués à connaître de mauvais mois, mais, pour la première fois, cet été, nous nous attendons à ne pas rattraper en août un mauvais mois de juillet ». De fait, le taux de fréquentation des hôtels et restaurants français a baissé de 10% en moyenne par rapport à juillet 2012. Et cette chute peut atteindre les 30% dans les zones éloignées des littoraux.

Ce manque à gagner n’est pas propre aux hôtels et restaurants. Il touche également les campings et villages de vacances qui, en général, profitent grâce à leurs prix souvent modérés, des périodes de contraction budgétaire. Ces établissements de plein air enregistrent également une baisse de 10% des réservations par rapport à juillet 2012.

MKG Hospitality, cabinet d’études publiant chaque année des chiffres de référence sur le tourisme, estime que ce phénomène est dû à la crise économique. Les Français ont « tendance à sacrifier les budgets alloués aux vacances ainsi que les durées des séjours ». En outre, le mauvais temps du début du mois a conduit de nombreux voyageurs à bouder la France. Ces derniers ne souhaitent pas prendre de risque au sujet du soleil alors que leur portefeuille est déjà moins rempli.

Des pays comme la Grèce, la Turquie ou l’Espagne connaissent donc une saison réussie. Même le tourisme à Paris est en berne. Le taux d’occupation des chambres d’hôtel ainsi que les prix sont en baisse. Les vacanciers en provenance du Moyen-Orient ne viendront par exemple que plus tard, en raison du ramadan et pourraient ainsi contribuer à une embellie en août.

 

Pierre et Vacances également touché par la crise

Signe ultime d’un été de crise pour le secteur du tourisme : le groupe Pierre et Vacances, leader européen des résidences de tourisme accuse une baisse de revenus de 3,7% pour le deuxième trimestre 2013 et de 16,6% (819 millions d’euros) sur les neuf derniers mois. Si le groupe parvient à limiter le manque à gagner dans ses activités touristes – les domaines Center Parcs fonctionnent par exemple bien – ses activités immobilières connaissent d’importants soubresauts, venant ternir le bilan général de la société.

Une manœuvre qui semble donc bien risquée en cette période fort incertaine pour le commerce et le tourisme.