Le Tour de France pour une maternité : 3ième semaine (partie 1)

Bonjour à vous enfants du peuple ! Tellement de choses à vous raconter dans un temps si court et si plein en même temps ! Mais comme m’a dit Thanh à travers Jean, je suis maître du temps…

Je n’ai pas marché autant que la semaine dernière cette semaine, mais ça en valait le détour car elle aura été fructueuse… Non seulement j’ai appris, mais j’ai rencontré des gens formidables et tout aura été vraiment constructif ! Si vous m’aviez dis cela lundi, je ne vous aurais pas cru… j’étais en pleine déprime ce jour, snif, je vais vous raconter…

Mais avant je vais quand même vous annoncer que les dons sont passés à 500€ cette semaine, sans compter les virtuels que je ne comptabiliserais que lorsqu’ils arriveront sur le compte, mais il y a eu 1200€ de promesses de dons. Ce dernier paragraphe, je viens de l’écrire après avoir écris ma journée du lundi. Je me suis dis que si je fais comme ça jusqu’à la fin de la semaine, mon article va faire des pages ! Alors je vais vous l’envoyer en 2 ou 3 partie celui de la semaine 3, sinon ou vous allez vous endormir ou c’est moi qui n’arriverait plus à assumer. Si je pouvais parler et l’ordinateur taper mes paroles, ça serait plus rapide et surtout plus rapide !

Il était une fois, Nathalie M. perdue dans les bois, snif… C’était

Lundi : Je me rendais à Taisé. Apparemment, il y a 2 villes qui s’appellent comme ça, se prononcent de la même façon, mais s’écrivent de manière différente. La famille chez qui j’étais la veille me conseille de prendre la voie verte (Chalon sur Saone) et me dit « 25 km maxi »tout droit et tu seras arrivée. Ok, allons- y. Je marche, marche marche, j’arrive à une intersection, quand je vois un panneau indiquant « Prévoir eau etc car rien sur 27 km ! » Ohla ! Ca fait plus de 2 h que je marche, c’est quoi ça ? Ok j’aperçois des bouts de toits à droite, je bifurque ! Je marche une petite heure, je demande mon chemin et une dame me dit « Oh mais non, vous faîtes erreur ! Vous devez faire demi-tour et aller tout droit sur une quinzaine de kilomètres ! » Aaaargh ! Bon pas le choix, on fait demi-tour ! Je marche marche marche et j’arrive dans un petit village où je vois une dame et lui demande mon chemin. Celle-ci me réponds : « Encore au moins 20 bons kilomètres et vous y serez ! » Aaaaaaargh ! Oooh nooon, je n’en peux plus, où suis-je ? Bouhouhou, il est 13h passé, j’en ai marre de tourner en rond, tout le monde me dit vas là et pars par là, vas ici et patati et patata, bouhouhou et pourquoi Thanh n’est pas vivant et pourquoi il n’est pas avec moi et pourquoi je me suis lancée dans cette marche que je ne sais même pas si j’en ai la capacité, j’ai mal mon dos et mon bras et je suis fatiguée et nianniannian, snif, et nianniannian, bouhouhou, si Véritas il dit que son Jésus fait des miracles et s’il est capable de ressusciter des morts et bien il n’a qu’à me ressusciter mon Thanh pour au moins 1 h ou un peu plus, bouhouhou, snif snif. Tant pis, je m’asseois là et je ne bouge plus. Je vais écrire sur mon ordinateur et répondre aux commentaires jusqu’à ce que je n’ai plus de batterie et après et bien on verra, peut-être que je dormirai sur place et bouhouhou, snif snif… Une heure se passe… Je mange mon bout de pain et ma tomate, quand d’un coup, waouuuuuuuuum ! Une superbe bmw coupé sport 2 places, grise, se gare juste à côté de moi (mais d’où est-elle sorti ?) Un papi me sourit et sort de sa belle caisse… Il me dit revenir de Paris de chez ses enfants et se rendre chez son ami malade de 86 ans… Il m’annonce en avoir 80… Il me demande où je vais. Je lui explique et il va à sa voiture et me sort un big plan format papier et m’aide à trouver  Taisé. C’est là qu’on s’est rendu compte qu’il y avait 2 Taizé, aaargh, c’est lequel ? Mon ami saura nous répondre, c’est à une dizaine de kilomètres d’ici. Ok, je n’en pouvais plus, je n’ai même pas cherché à comprendre j’ai dit oui ! Nous sommes allés chez son ami qui m’a fait un thé après ½ de discussion asséchante pour nos palais. Je n’arrêtais pas de bailler et j’aurai rêvé emprunter son canapé… Apparemment, Taisé n’était plus qu’à 10km. Jean proposa de m’y emmener. Je dis oui l’esprit ailleurs emportée par les mots de château que son ami empruntait… Nous partîmes, et il s’arrêta à Cormentin car il me fallait visiter le château… si j’étais d’accord, si j’avais le temps. Je répondis que oui, que je n’étais plus à 1h près et que comme ça je pourrais dire que j’avais pris le temps de visiter quelque chose sur mon chemin…

Je passe tous les détails trop détaillant sinon je ne vais pas m’en sortir mais nous visitâmes quelques pièces du château ainsi que ses jardins. J’ai goûté à de la ciboulette géante, à du basilic mauve et à des framboises succulentes… Il y avait des photos magnifiques et Thanh, pardon Jean prenait pleins de photos. Surtout des fleurs. Il y avait des fleurs bleues magnifiques, d’un bleu éclatant  du ciel et des océans réunis… Je me retournais gaiement et Th… Jean me dit : « Allez, allez, c’est vous le maître du temps ! » Il m’a sorti cette phrase 2 fois. A la deuxième je l’ai regardé droit dans les yeux et lui ai demandé si lui c’était bien lui. Il m’a souri et ne pas répondu… A un moment je lui ai demandé pourquoi il s’était arrêté dans ce village où il n’y avait rien sinon 50 habitants disparus de la circulation, mais il a détourné la conversation et j’ai oublié… Quand il m’a dit au-revoir, il a mis ses mains sur mes bras et ses yeux se sont mouillés. Je lui ai demandé s’il était un ange incarné et il m’a répondu qu’il avait passé une merveilleuse journée (2h…).  Je lui ai dis que jamais je ne l’oublierai…

Taisé, ou Taizé, je ne sais plus… Endroit oecunémique. Entre 1000 et 2000 personnes. Une petite ville forteresse perdue dans les collines remplie de personnalités d’origines différentes, de religions différentes. L’heure du dîner : tous à la queue leuleu : l’armée du salut. Je suis végétarienne, je ne mange ni viande, ni poisson, ni oeufs. Ok, mettez-vous dans la file « NO MEAT ». Au bout d’1/4 d’heure, une fille m’adresse la parole. Enfin une qui parle français ! Hourra ! Elle vient du Danemark et est là pour une semaine. Elle avait besoin de repos (Oups ! Elle est venue du Danemark juste pour se reposer ?! Le Danemark est si bruyant ?) et était en quête spirituelle. Elle hésitait entre devenir comptable il me semble et pasteur… C’est mon presque mon tour pour avoir ma ration. Il balance une louche de quelque chose dans l’assiette tendue. C’est quoi que ça ? Ca m’a l’air d’être des pâtes, mais avec quoi dedans ? Du thon ? Je pose la question. Eggs ! Ce sont des œufs ! Berk ! Un coup à me faire vomir devant eux. Je leur explique que ça va me rendre malade si j’avale ça, que je n’y arriverai pas ! Mais ils me font comprendre (en allemand je suppose) qu’il n’y a rien d’autre… On me demande si je veux du gruyère (à défaut d’autres choses) et on me verse 2 cuillères à soupe (les autres n’en ont eu qu’une…) dans le creux vide de mon assiette… Et me voilà tête baissée à picorer quelques miettes… snif… j’ai donné mes 3€, il n’y a pas une boulangerie à la ronde et de toute façon il est plus de 19h30 et je suis loin du prochain village alors… snif… Et voilà que la fille du Danemark arrive avec le même problème que moi. 1 alliée ! Pas loin de 2000 personnes et 2 presque identiques, je n’étais plus seule à être différente ! Elle n’accepte pas et précise qu’un soir sans manger peut être possible, mais une semaine pour elle, ça ne va pas le faire ! Nous sommes restées jusqu’à 20h à tenter de trouver une solution. Les cuisiniers n’avaient pas l’air d’avoir envie de nous faire des pâtes natures, rien que pour nous… Et puis quelqu’un de magique nous a dit d’aller à l’infirmerie, que là-haut peut-être y aurait-il une solution… Alors nous fonçâmes là-haut car il ne nous restait plus qu’1/2 heure avant la prière du soir, évènement à ne pas manquer pour le solstice d’été ! Et miracoulos ! A l’infirmerie, il y avait une petite salle spéciale allergies ! Oui oui, nous sommes allergiques aux œufs, au poisson et à la viande ! Oooh il y a avait du vert et du rouge ! J’allais pouvoir manger de la couleur ! De la salade verte et des tomates !  Huuum ! Et en plus nous étions peu nombreux et vraiment tranquilles ici. Ouf ! Tout est bien qui finit bien ! Nous avons bien discuté à nous exprimer sur nos opinions différentes, sur nos non-croyances et notre foi et tout et tout.

20h30, on court, on est en retard ! On entre dans le temple et ouah, des dizaines de bougies, des centaines de personnes assises en tailleur, le silence complet. Puis d’un coup les chants méditatifs, tels des mantras. Quel impact pour mes oreilles ! Quelle vibration ! J’en ai pleuré. Il faut dire que je n’ai pas arrêté ce jour là. Demandez à Mécarryce, je l’ai eu au téléphone… Snif…

Après tout ça, j’ai voulu parler à un curé. Je parle un peu et puis il se sauve presqu’en courant en me disant d’attendre. Je pars. Il me rattrape dehors et me demande pourquoi je suis partie, qu’il était partie chercher un frère. Je lui demande pourquoi ? Il me répond que celui-ci pourra mieux répondre à mes questions. Je lui rétorque que c’est près de lui que je me suis arrêtée, que si Dieu m’a menée à lui, ce n’est pas pour qu’il aille chercher quelqu’un d’autre et puis je lui demande pourquoi il se sous-estime ? Au bout du compte, il a lâché l’affaire en me disant qu’il allait prier pour moi. Il repartait le lendemain pour le Bénin. Je lui ai dis d’aller dire bonjour à Sœur Anièce à Moundou s’il passait par là-haut…

Voilà, j’aurai voulu téléphoner à tout le monde ce soir-là, mais mon portable était déchargé et pas de prise dans la chambre. 3 à l’extérieur mais qui ne fonctionnait pas. Nous étions 6 dans la chambre. J’ai discuté avec 3 filles super sympa. A oui, j’ai oublié de vous dire que le hasard a fait que la fille du Danemark était dans la chambre 264, la même que moi !!! Quel hasard bizarre non ? Presque 2000 personnes et la seule fille avec qui je parle à l’autre bout de ce dispensaire-monastère-village dormait dans la même pièce !

Une des filles était une docteur de médecins sans frontière. Elle revenait du Burkina Faso et avait besoin d’apaiser son esprit après toutes les horreurs qu’elle avait vu… C’est elle qui m’a dit que le pire n’était pas de repartir avec un bébé dans le dos suite à un accouchement, mais de se faire tuer ou violer pour un bout de bois…

Cette nuit là, j’ai dormi moins de 4h car non seulement j’ai fait des cauchemards, mais en plus il y avait une ronfleuse dans la pièce… A bientôt  pour la suite…

5 réflexions sur « Le Tour de France pour une maternité : 3ième semaine (partie 1) »

  1. Bon, j’ai peut-être fait une erreur là… J’avais dis que je ne dirais rien de négatif et je n’ai fait que ça dans cet article. Désolée, je n’ai pas respecté ce que j’avais dis au départ.

  2. La Communauté de Taizé est fondée à Taizé en 1940 par frère Roger Schutz, avec pour but de « construire une vie commune dans laquelle la réconciliation selon l’Évangile serait une réalité vécue concrètement »[1].

    Pendant la guerre il aide les personnes en difficultés et accueille des allemands réfugiés. En 1942, la Gestapo menace d’arrêter frère Roger, qui fuit en Suisse jusqu’à la fin de la guerre. Après la Libération, il retourne à Taizé où le rejoignent des frères de différentes Églises.

    La communauté monastique et œcuménique vit de son travail et de son journal écrit. Elle accueille des milliers de jeunes chaque année qui viennent prier et méditer. Frère Roger dit de lui-même : « J’ai trouvé mon identité de chrétien en réconciliant en moi-même la foi de mes origines évangéliques avec le mystère de la foi catholique » [2].
    La Communauté de Taizé

    [img]http://www.pasaj.ch/IMG/jpg_stuttgart.jpg[/img]

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