Le 7 juin, je prendrai mon chemin pour 2-3 mois afin de faire le tour de la France. Mon but : récolter les fonds pour aider l’association Africalor dont je suis membre, à la construction d’une maternité à Moundou, au Tchad où les femmes accouchent dans des conditions déplorables.

 

Il y a 3 ans, je suis partie sur le chemin de Compostelle. Ca a duré 40 jours. Je suis partie dans des conditions difficiles, mais après plus de 1000 km à pied (de Lourdes en France au Cabo de Fisterra en Espagne), j’ai pris 7 kg de force, et pas seulement physique… Alors si j’ai pu marcher 1000 km, je peux bien en faire 2 ou 3000… Ce chemin a changé toute ma vie, mes yeux se sont ouverts sur différentes cultures et m’a donné l’envie de bouger dans ma liberté encore et encore et surtout de me lancer dans l’humanitaire.

 

Ce sont peut-être ces terres qui nous accueilleront et sur lesquelles nous pourrons nous nourrir quand les conditions climatiques auront tout chamboulé…

 

Je viens de passer une année sur le chemin de la maladie (mal a dit), alors je voudrais faire le chemin de bienadie (bien a dit), pour changer…

J’ai décidé de ne dire du mal de personne et de ne faire que des critiques objectives. Je voudrais n’avoir aucun mot négatif qui sorte de ma bouche, même si je suis fatiguée et que c’est dur…

 

Et surtout, j’ai vraiment envie de donner un coup de main à ces femmes. De notre époque, il est honteux d’accoucher dans ces conditions…

 

Voici l’extrait d’une conversation avec Christiane Pernet, présidente de l’association Africalor afin que vous compreniez un peu mieux la situation :

 

« La construction de la maternité est indispensable pour compléter le centre de soins Emmanuel à Moundou, mais il faut 38 900 euros et pour le moment nous avons 15 000 euros, ce qui fait qu’il reste à trouver 23 900 euros et qu’il nous faudra sans doute 2 ou 3  ans et beaucoup de petites actions: brocantes, repas, concerts, vente d’artisanat africain.. si nous ne trouvons pas un partenaire financier..le Conseil  Régional de Lorraine nous a donné une subvention de 10 000 euros  et le Conseil Général nous donnera peut-être 2 ou 3000 euros mais tout le reste, il faut que nous le trouvions… Nous avons quand même commencé à acheter le matériel pour faire les fondations cette année.

Une autre préoccupation d’Agnès est le manque de véhicule..Les femmes viennent accoucher au centre de soins, les malades graves arrivent aussi, bébés déshydratés,  et elle doit les laisser repartir chez eux à pieds, parfois avec de l’eau jusqu’aux cuisses et un bébé dans les bras  ou des chaleurs à 45 degrés..elle emmène chaque jour des malades sur sa mobylette, tu imagines comme c’est pratique… et ça, pour le moment, Africalor ne peut rien faire.

Ce serait bien aussi de trouver des soignants qui aillent quelque temps voir et aider sœur Agnès mais le Tchad  semble rayé de la carte humanitaire sauf ce qui concerne le Darfour, or la situation sanitaire est dramatique partout dans ce pays qui est un des plus pauvres au monde…

Je te confirme aussi que Africalor finance la venue de sœur Agnès du 5 juin au 20 août en France, dans l’espoir que de la voir et l’entendre parler de ses malades et de ses préoccupations, intéresse d’éventuels partenaires. Tu sais que grâce à elle qui est notre unique interlocuteur, pas un euro de notre aide n’est gaspillé !  Toute somme, même minime sera toujours la bienvenue..

Voici, chère Nathalie , le point de la situation..Dimanche 9 mai nous organisons un thé dansant à Jouy aux arches ; j’espère qu’il y aura de monde et que nous pourrons engranger quelques centaines d’euros..

Merci pour ton aide et gros bisous. Christiane »

 

Ca fait quelques semaines que j’ai l’idée en tête de repartir, et je me contrôle pour ne pas prendre la route aujourd’hui même…

 

Il me reste peu de temps. J’ai décidé de faire ce chemin dans des conditions un peu meilleure que la première fois. Sur les voies de Compostelle, je peux trouver des refuges, mais le tour de France que je veux faire ne me permettra peut-être pas de trouver un refuge à tous les coups. Et je n’ai pas les moyens financiers d’aller à l’hotel, ni  les moyens physiques de porter une tente en plus de mon sac. . 

 

Alors voilà : j’ai pensé vous tenir au courant de mes aventures régulièrement, aux lecteurs de C4N, à mes amis de Facebook et autre.

Nous pourrions créer une chaine de l’amitié à travers mon pèlerinage dans la France… Est-ce utopique ? Je suis sûre que non, Tout est possible !

Chaque jour que j’aurai une connexion internet, je vous dirais où je suis et l’appel sera lancé pour me guider vers un gîte et un couvert. Surtout pour les jours de pluie, sinon je dormirai dehors. (j’ai quand même un hamac que mon ami feu Thanh avait fait fabriquer à Saïgon pour moi. Il est ouvert sur un côté afin que je puisse m’y protéger en cas de pluie)

 

 Je voudrais écrire régulièrement des articles pour vous raconter mon chemin, mes rencontres, au fur et à mesure. Je vais essayer de me faire sponsoriser un tout petit ordinateur qui ne pèserait pas lourd dans mon sac (le mien est trop lourd) (C4N ?) et avec ma clé wi-fi, ça me permettrait de me connecter 1 fois par jour ou tous les 2 jours en fonction des endroits où il y a du réseau.

 

La première fois que je suis partie, une dame de 63 ans qui avait fait le chemin de Compostelle m’a prêté son sac à dos. Il était bien car il y avait une capuche spéciale sac en cas de pluie. Entre temps, je m’en suis achetée un autre, mais pas de la même qualité et sans cette fameuse capuche qui évite aux affaires d’être trempées en cas d’intempérie.

Pour mes chaussures de marche, je les avais brulé au couché du soleil avec le reste de mes vêtements afin d’accomplir une symbolique importante pour moi. Entre temps, je m’en suis aussi rachetée une autre paire mais à la taille normale de mes pieds : 39. Quand on marche autant de kilomètres, les pieds gonflent, alors il faut que les chaussures fassent 1 taille et demi en plus que la sienne, pour moi du 40,5. Je vais aller faire un tour chez Décathlon pour voir s’ils voudraient me « sponsoriser ». Et s’ils refusent, j’essayerai intersport etc, et on verra bien. S’ils savent que c’est pour une bonne cause, ils feront peut-être un geste…

 

Hier, j’ai été interviewé par le Républicain Lorrain qui va lancer un premier article pour parler de mon projet. Je leur ai parlé de C4N. L’article devrait paraître dans quelques jours.

 

L’adhésion à Africalor coûte 27€ à l’année, je vais faire de mon mieux pour trouver des participants. Je ne suis pas certaine de revenir avec 23900€ dans les mains, mais on ne sait jamais… Qui ne tente rien n’a rien. Au moins j’aurai essayé. Dans tous les cas, ça va me permettre de prendre un bon bol d’air et de visiter un peu mon pays.

 

Je partirai de Metz le 7 au matin, direction le sud (peut-être près de Marseille, ce n’est pas cinquième vitesse qui est dans ce coin ?) puis je remonterai direction le Finisterre (Mont Saint Michel).

 

 

Si vous avez des idées, vous pouvez m’en parler.

 

Voilà, ce sont toutes les informations grosso-modo que j’ai pour le moment. Je souhaite vraiment réussir.

 

A bientôt

 

Nathalie

 

P.S. : Pour ceux qui voudraient contribuer à la construction de la maternité, tout don, même minim, que ce soit 1 centime ou 1 €, sera le bienvenu. Voici le compte postal d’Africalor : CCP NCY 6 735 48 V

MERCI !