Le Tour de France de l’Emploi

En France, il y a une particularité : dès qu’on atteint la cinquantaine, on se retrouve exclus du marché de l’emploi… D’ailleurs, l’ANPE fait en sorte que les Quinquagénaires ne soient plus obligés de faire de recherche d’emploi.

Cette discrimination, aussi grave que celles liées à la race, la religion, le sexe, a un coût certain : sur le Territoire français, près d’un million de personnes étant bénéficiaires du RMI, donc ayant droit à la CMU, il convient d’imaginer qu’une autre politique pour combattre le chômage serait la bienvenue…

Alors qu’un sondage réalisé dans la semaine du 8 août 2007 par CSA pour le compte du quotidien, ‘’Le Parisien/Aujourd’hui’’ a démontré que « 63 % des Français étaient prêts à travailler après 65 ans », des quinquas sont mis en retraite forcée, ce, malgré la réforme des retraites mises en place par François Fillon, à l’époque Ministre des Affaires sociales sous le Gouvernement Raffarin. Selon cette loi, qui a déclenché une véritable levée de boucliers de la part des syndicats et des Partis de Gauche, « la durée des cotisations a été portée à 42 ans au lieu de 37, 5 ans ».

 « Si la France avait un taux d'emploi des 55-64 ans égal à la moyenne des pays de l'OCDE, les déficits sociaux seraient réduits de 10 milliards d'euros, d'après le Conseil d'Analyse Economique. Donc, supprimons l'exclusion des Quinquas et nous sauvons la sécurité sociale ! », Déclare à juste titre l’Association des Quinquas Citoyens[1]

Aussi, pour rappeler cet adage et pour combattre à sa manière cette forme particulière de discrimination et pour sortir de l’isolement du chômage, Eric Fournier, un Rmiste âgé de 46 ans et en recherche d’emploi s’est mis en tête de faire une grande boucle à vélo. Pour cela, il partira, le 14 août prochain de Saint-Guilhem le Désert pour arriver à Paris le 22 septembre 2007. Lors de son périple long de plus de 2350 km, il passera par Narbonne, Carcassonne, Castres, Toulouse, Montauban, Agen, Marmande, Bordeaux, Blaye, Angoulême, Limoges, Aubusson, Clermont-Ferrand, Saint-Flour, Le Puy en Velay, Saint Etienne, Lyon, Bourg en Bresse, Mâcon, Châlons-sur-Saône, Dole, Dijon, Vesoul, Epinal, Nancy, Saint-Dizier, Châlons-en-Champagne, Reims, Château Thierry, Soissons, Compiègne, Senlis, Cergy, Montigny le Bretonneux, Saint-Quentin en Yvelines, Paris et le Palais de l’Elysée…

Pendant tout son trajet, Eric Fournier rendra visite au Bureau d’Emploi de chaque municipalité traversée, ce, afin d’échanger les expériences avec les associations locales pour l’emploi. Son espoir : rencontrer les élus de chaque ville étape, ce, afin d’obtenir des encouragements et de la reconnaissance.Prévoyant de médiatiser son évènement, Eric Fournier[2] a décidé de tenir un journal de son voyage sur son site Internet, ‘’Le droit d’agir’’[3], sur lequel il a prévu de relater les relations qu’il aura avec les élus, les associations et les médias…

Il est à espérer que ce « Tour de France de l’Emploi » fera prendre conscience à celles et ceux qui nous gouvernent, ainsi qu’à nos parlementaires ou élus, qu’ « on ne devient pas Rmiste par plaisir : on le devient parce que rien n’est entrepris pour éradiquer cette forme perverse de précarité et de pauvreté ! ». 

14 réflexions sur « Le Tour de France de l’Emploi »

  1. Whaou!
    Bravo Dominique, oui, c’est vrai!!! Le système est mal fichu, et bien des quinquas souhaiteraient travailler encore…

    Merci cher ami de cet article…

    Blaise

  2. @ Blaise
    Merci beaucoup….

    Maintenant, il convient d’appeler tous les rédacteurs pour qu’ils lisent ce papier et pour qu’ils en fassent des commentaires…

    J’espère que VAUTIER viendra lire ce papier et donner son avis… 🙂

  3. Parlons-en
    Oui en effet ,et c’est mon expérience: Le sixagénère que je suis,
    apres avoir baroudé toute sa vie dans diverses entreprises, connait bien le monde patronal français (un peu le suisse et un peu l’allemand). Ce que je peux vous dire, c’est que les patrons français veulent rapidement des résultats sans souvent donner les moyens. Et surtout ils font rarement confiance à leurs cadres. Depuis qq années, ils préfèrent travailler avec des cabinets d’audit qui leur coutent très cher et qui n’ont aucun objectif de developpement à long terme. Il faut que la machine crache tout de suite. Ce n’est pas la vision du patronat allemand qui voit plus loin. Hervé Novelli va pouvoir s’arracher les cheveux !
    Pour le sixagénère, le stress et les angoisses, c’est fini !
    Merci JESUS, MON SAUVEUR !!!
    Je peux me préparer dans la paix à le rencontrer non pas comme juge, mais comme avocat et frère !
    [« il n’a pas honte de nous appeler frère » Epitre aux Hébreux]

  4. @ VAUTIER
    Si vous voulez rencontrer cet RMiste, Eric Fournier, vous pourez,comme je l’ai écrit dans mon article [que je vous remercie d’avoir lu] l’appeler directement sur son portable : 06 79 83 27 33

    Sur son site Internet : « Le Droit d’Agir » [ Cf. http://www.ledroitdagir.com/fichiers/parcours_2.asp ], vous pourrez lire quotidiennement son journal de bord….

    En ce qui concerne les sexagénaires qui, comme tous les quinquas, veulent travailler pour ne pas continuer à rester dans la spirale du RMI, il y a une association active qui s’occupe d’eux : « Quinquas Citoyens » [ Cf. http://quinquascitoyens.hautetfort.com et http://www.quinquascitoyens.net ].
    Grâce à cette Association, qui a tout fait pour que cela arrive, l’Administration ne peut plus imposer de limite d’âge dans ses concours de recrutement. De plus, dans les annonces émanant d’entreprises privées, il est maintenant interdit d’indiquer un âge limite sur des annonces d’offre d’emploi…

    Pour en revenir à ce que vous écriviez, il faudrait interdire formellement les licenciements, les restructurations, les plans sociaux ou les délocalisations dès lors que les entreprises sont bénéficiaires !¨
    Puis, il faudrait instaurer de nouveau les allocations chômages décentes, versées par les ASSEDIC (après paiement des charges sociales, tout en concervant le bénéfice de la CMU), jusqu’à ce que le chômeur ait retrouvé du travail…

  5. programme
    Merci du renseignement Dominique !
    Personnellement je crois que la société allemande a un esprit de corps beaucoup plus développé (qui provient sans doute du processus historique de leur unité) que la société française où l’esprit républicain est malheureusement atrophié – sous les coups de la synarchie anglo-saxonne ?
    Je pense que oui – depuis le départ du pouvoir du Général – ça s’est vraiment dégradé.
    Les français n’ont jamais réussi à vraiment liquider leur esprit individualiste.
    Vaste programme pour: LIBERTE EGALITE FRATERNITE !
    « Sans Moi, vous ne pouvez rien faire » dit Jésus !!!

  6. excellent article Dominique.
    La constance de la mise à l’écart des seniors est une atteinte au droit du travail. Pour nombre de retraités forcés, cela équivaut à une exclusion de la société de consommation, l’impression d’être obsolète et l’installation pernicieuse de ne se sentir plus utile, perdre de son pouvoir d’achat….
    La démocratie, la liberté d’exercer une activité, il faut revendiquer notre désapprobation à cette discrmination latente.

  7. @ Michel
    Justement, Michel, le fait d’écrire cet article est, pour moi, un engagement, puisque je suis absolument opposé à cette sélection par l’âge…

    Ce que je trouve grave, dans nos sociétés actuelles, c’est que des forcenés du Cac4O, que j’appellerai : « bras cassés », prônent d’abord la rentabilité avant de s’occuper de la personne humaine…
    Non contents de délocaliser, de licencier, de concocter des plans sociaux, ils en veulent toujours plus avec du personnel -de préférence : « jeune », donc, moins payé- corvéable à merci, tout en réduisant le nombre de salariés ! Qui en pâtit ? La clientèle, qui n’obtient pas ce qu’elle réclame ou qui obtient le produit de ses transactioons avec retard ! Mais, la société elle-même, qui, pour cause de rentabilité « mal organisée », fait moins de bénéfices…

    C’est pour cela qu’il faut se mobiliser pour que les choses changent !

    Puis, comme le rappelle si bien VAUTIER, « le travail est un droit et non un devoir »… Vivre selon ses moyens aussi !

  8. Si un jeune quinqua au chômage…
    Si un jeune quinqua au chômage doit faire à vélo un tour de France pour espérer trouver un emploi, que doivent faire les vieux quinquas forcés dans un chômage anéantissant ?
    Une moitié des chômeurs non seulement sont rejetés des emplois mais aussi, en fin de droit, ne touchent rien ni ASS ni RMI.
    Continuellement rejetés depuis des années, ayant dépassé les 57 ans, ils s’émeuvent de voir les employeurs mettre les congénères préservés du chômage en retraite dès les 57 ans, alors qu’aucun employeur ne répond être disposé de les embaucher .
    Merci de participer à l’enquête participative sur http://action.antichomage.free.fr

  9. @ JT
    Je vous remercie de m’avoir lu…

    J’espère que la démarche de ce quinqua sera utile à tous les chômeurs… Cela dit, il y aurait tant de mesures à mettre en place… Je ne vais pas me répéter, puisque tout est écrit dans mon article et dans mes commentaires…

    J’ai participé à votre enquête participative

  10. Le délire des quinquas chômeurs
    Alors qu’en vertu de la loir retraite de 2003, les congénères préservés du chômage sont mis en retraite dès les 57 ans par les employeurs, il n’en existe pas à ce jour qui acceptent d’embaucher des chômeurs âgés de plus de 57 ans même avec les 2 CDD de 18 mois. Des plus jeunes ou d’autres d’ailleurs continent d’être préférés.
    Pour privilégier les « uns », on sacrifie les autres; c’est inique.
    En 2008, j’aurai 60 ans et 12 années de chômage, ne touchant plus d’ASS depuis l’année 2000 (ni RMI), forcé de casser en 2 chaque mois le salaire du conjoint pour survivre avec un fils de 27 ans également au chômage.
    Voila une réalité de l’amputation durable de mes revenus qui spolie famille et vie.
    La grave désinvolture de quinquas encore jeunes à laisser croire qu’en prétendant faire changer les attitudes des recruteurs, porte un lourd préjudice aux vieux quinquas forcés dans un chômage anéantissant.
    A sur http://action.antichomage.free.fr

  11. @ JT
    Non, les quinquas chômeurs ne délirent pas… Ils luttent tout simplement pour leurs droits (déjà reconnus par l’Administration, qui embauche sur concours ou sur titre sans imposer de limites d’âge !). Alors, il faudrait veiller à ce que la loi, qui existe déjà [grâce à François Fillon, à l’époque Ministre des Affaires Sociale sous le Gouvernement Raffarin et grâce à l’Association « QUINQUAS CITOYENS ( http://quinquascitoyens.hautetfort.com et http://www.quinquascitoyens.net )], soit respectée dans toute sa rigueur !

    Aussi, au lieu de récriminer -ET JE NE VOUS ACCUSE NULLEMENT DE LE FAIRE : LOIN DE LA !-, il convient d’interdire toutes les formes de discriminations (et les lois existent déjà : il suffit de les appliquer !), interdire (dès lors qu’un groupe ou une entreprise serait bénéficiaire) tous licenciements boursiers, toutes retrusturactions, toutes délocalisations, tous plans sociaux…

  12. si on n’en arrive là c’est bien la faute du gouvernement en favorisant il y a 30 ans
    les gens au chômage et qui en profitaient pendant 1 an. Maintenant les caisse sont vides

  13. @ piter héléna
    Certes, il y a 30 ans, les gens profitaient pendant un an d’une allocation chômage à 90 % du salaire ; certes, il y avait une seule et unique dégrissivité après, leur octroyant une allocation chômage plus basse (celle-ci, versée jusqu’à ce qu’ils aient retrouvé du boulot)… Mais, on oublie trop souvent qu’ils payaient leurs charges sociales [Sécurité sociale, Caisse de retraite… et… UNEDIC (pour le chômage)]…
    Bien sur, il y en a qui ont profité du système… Je ne le nie pas !
    Mais, il y en a d’autres qui ont cherché du travail : parmi eux, il y avait certainement des quinquas…
    Malheureusement, il y avait trop de contrôles « tatillons » au détriment de contrôles beaucoup plus sérieux, ceux-là : je me souviens que, pour l’ANPE, seuls comptaient les gens qui venaient pointer tous les 15 jours… Je me souviens aussi que beaucoup de chômeurs n’étaient pas aidés dans leurs démarches pour trouver du travail !

    Il ne faut pas non plus oublier que le Gouvernement d’y a trente ans a inventé les pré-retraites : c’est cela qui a pompé durablement les caisses de l’UNEDIC : pourtant, il y avait moins de chômeurs qu’actuellement, et, les délocalisations n’étaient pas d’actualité !

    Actuellement, on a trop tendance à oublier que cette politique, qui consiste à mettre une personne au RMI après trois ans de chômage, est dangereuse !

    Ensuite, les allocataires du RMI [dont bénéficiaires de la CMU, et, de la gratuité, tout au moins en région parisienne, dans les transports publics] ne paient pas leurs charges sociales [Sécurité sociale, Caisse de retraite… et… UNEDIC (pour le chômage)], alors que les allocataires des ASSEDIC continuent à les payer…

    Alors, que faire ?
    Comme le Chef de l’Etat l’a proposé, il faudrait unifier l’ANPE et l’UNEDIC et donner à ce nouvel organisme plus de pouvoirs d’aide et de contrôle…
    Il faudrait réformer le RMI en augmentant immédiatement tous les minimas sociaux : je pencherais pour une allocation de base de 1400 € nets (après paiement des charges sociales pour tous les allocataires, même s’il convient de conserver la CMU) !

    Puis, dès lors que les entreprises ou les groupes sont bénéficaires (après paiement des impôts, taxes et charges sociales), il faudrait interdire les délocalisations, les restructurations, les fusions, les plans sociaux, les licenciements boursiers…

    Enfin, il faudrait qu’il y ait plus de contrôles, aussi bien des chômeurs, que des entreprises !

  14. Dominique une fois de plus un article très intéressant :

    63 % des Français étaient prêts à travailler après 65 ans »,

    Certains n’ont peut être pas le choix: coût du logement, petite retraite, famille recomposée donc enfants en bas âge, enfants à charge, les raisons peuvent être multiples.

    En France comme dans le dessin animé de Babar, lorsque l’on n’a pas de solutions, on créé une commission, un forum, une caravane, une concertation.

    Pendant des années la France a favorisé la grande entreprise tout comme elle favorise actuellement une politique de gros contrats pour l’exportation.

    Or cette politique est dangereuse par sa fragilité.

    Lorsqu’on gagne un gros contrat on peut gagner beaucoup mais à l’inverse le manque à gagner est important lorsqu’on ne l’a pas.

    Ne croyez vous pas que nous devrions revenir à un principe de petites structures ou entreprises?

    Mais pour cela il faudrait mettre en adéquation la formation professionnelle (et scolaire) avec les besoins du marché. Il faudrait simplifier les actes administratifs. Il faudrait rénover le principe de protection sociale des artisans et commerçants.

    Et seulement après cela nous pourrions aider des personnes à s’installer, à se mettre à leur compte.

    Le gisement est immense notamment dans l’immobilier (la rénovation). Il est quasiment impossible dans certaines régions de trouver une entreprise pour un petit chantier. Ainsi mon père attend depuis deux ans qu’une entreprise vienne lui faire un dizaine de mètres carré de crépis.

    Nombres de personnes sont capables de s’installer à leur compte mais ne le font pas en raison des contraintes administratives et des risques compte tenu de la mauvaise protection sociale des artisans.

    Par ailleurs ne croyez vous pas que ces personnes seraient plus heureuses professionnellement?

    Ne croyez vous pas que si elles travaillaient pour elles même leur rendement serait meilleur?

    Un autre élément, en règle générale, dans une petite structure, un patron ne licenciement pas aussi facilement un ouvrier que dans un grand groupe.
    Pourquoi? Parce qu’il le connait?
    Parce que l’élément humain rentre en ligne de compte.

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