J’aurais bien aimé titrer « Sarkozy timbré vient de Montcuq », par exemple. Parce que je ne recule jamais devant une gauloiserie de très bas étage. Avant de procéder à l’extraction de l’omniprésident (son surnom du Canard enchaîné), savez-vous qu’on peut le propager partout ? Ainsi de celui-ci, caricaturé par Delambre (le Canard encore) pour la version revue et augmentée, « remastérisée » du Chacun pour soi de Charles Duchêne…
Et attention, ceci n’est pas plus un « canard » (ou un montage) que Charly Duchêne ne l’est… D’ailleurs, Charly est davantage fine calva que fine champagne…
C’est dans son Amis privés, écrit à deux mains avec Norbert Dekeister pour les éditions BTF Concept, que Charles Duchêne conte ses démélés avec La Poste pour faire réaliser, via la page des « offres de courrier en ligne » du site de La Poste, ce timbre à l’effigie de Sarközy en tenue de brigade d’intervention de la police, maniant le bidule modèle 1968. Comme on le sait, on peut se faire son timbre ad hoc, à « soi », tel son propre verre, moyennant sans doute un pas si petit supplément (je n’en sais rien, et franchement, je finis par considérer qu’oter la valeur faciale des timbres est surtout conçu pour que des entreprises consentent des avances de trésorerie à La Poste et que le pékin ne sente pas autant passer les augmentations d’affranchissement courant que celles de l’électricité et du gaz ; et on ne me fera pas jeter la pierre à un ministre qui ne connaîtrait pas le prix d’un timbre modèle rouge, moi non plus, je n’utilise que des verts).
J’imagine que, puisque le livre Chacun pour soi est en vente libre, La Poste n’a pas pu s’opposer juridiquement à la propagation de sa couverture miniature sur des timbres. Imaginez que l’éditeur d’un Goncourt, d’un Femina, d’un Renaudot fasse de même ? Pourquoi l’autoriser, lui, et non point les éditions BTF Concept ? Il y aurait eu matière à procès et perception de dommages et intérêts…
Je soupçonne que le facétieux Charles Duchêne serait allé jusqu’à Montcuq afin d’y déposer ses cartes postales promotionnelles ainsi affranchies afin de les faire oblitérer avec la flamme locale. La flamme était un motif voisin de la marque d’oblitération, propre à chaque bureau postal, qui vantait généralement les particularités touristiques de la commune, ou d’un lac, d’un château à proximité. Je ne sais si l’épicière ou le boulanger qui remplaceront le bureau de poste (destiné sans doute au Carlyle Group où officie le demi-frère Sarközy, groupe immobilier ayant raflé la mise avec l’ex-Imprimerie nationale, devenue SA grâce à Nicolas) vont créer leurs propres flammes. Une flamme postale du style « Un jambonneau ? Pensez boucherie Sanzot ! » serait fort sympathique…
En tout cas, avant les présidentielles de 2012, je sens que je vais consentir un léger effort financier pour faire confectionner un timbre autant à moi que dédié à lui. Après le « tout sauf tout » (de la préparation au mariage bourgeois) de mes copines d’adolescence, la devise « tout sauf lui » me semble tout indiquée.
Vous l’avez peut-être deviné, cette évocation numismatique a aussi pour but de vous signaler de nouveau la version dite « remastérisée », soit revue et surtout augmentée, du Chacun pour soi de Charles Duchêne. Cette réédition étoffée pousse la chronique cinglante du quinquennat jusqu’à fin septembre 2009. Soit à forte proche de la période du mi-mandat. Je ne vais pas vous bassiner avec ce bouquin. Ce sera sans doute l’un des meilleurs argumentaires, en 2012, pour faire comprendre à votre voisin de comptoir, à votre voisine d’accoudoir, à quel point ils se sont fait couillonner, gruger. Mais je crois qu’en fait, la meilleure chose à faire, c’est de vous en extirper un extrait.
Il est question du ministre Escrosi, bac minus faïve et motodidacte…
« Dans le milieu des années 1970, l’un de ses amis motards, Alain Renouf (…) l’avait pris sous son aile… Estro racheta la boutique (…) devenant ainsi concessionnaire Kawasaki. Début 1976 [Ndlr, quelques mois plus tard, donc), lorsque j’entrais dans le bureau de Xavier, pdg de la société importatrice de Kawa, rue de l’Église à Paris, il était en discussion avec Christian… Les impayés de Christian dépassaient le million de francs, ce qui pénalisait les comptes de la jeune société… Les impayés le resteront et seront le plus gros gadin financier de la marque… La suite, tout le monde la connaît, comme les longues relations très amicales entre le couple Estrozy et Christian Sarkosi. » Faire d’une affaire saine un tel désastre en quelques exercices comptables, c’est gratiné. Cela étant, il faudrait vérifier si la faillite avait ou non été estimée frauduleuse, et si elle ne l’avait pas été, pourquoi… En effet, les tribunaux de commerce, souvent, c’est peu dire qu’ils pourraient être sous influence, voire influences…
Comprenons-nous bien. Je suis – modérément, mais tout de même – pour le libre échangisme et j’estime que le triolisme relève de la seule vie privée. Que Carlita et Nicolas et Christian soient comme « Sarkopé et blanc bonnet » (autre expression de Charly au sujet de Copé, cette fois), peu me chaud. Que Christian Estrosi ne connaisse pas le prix d’un timbre – comme le montre une vidéo trainant sur le ouaibe – ne me choque nullement. J’estime en revanche que couler une société assez florissante en moins de deux ans approximativement (si c’est trois, ou quatre, cela ne change guère la donne), c’est se comporter en aigrefin, en escroc. Et qui se ressemble, s’assemble. Pour les positions et le kama soutra, la vie sexuelle du couple présidentiel avec Christian Estrosi ne me regarde absolument pas. Si tel était le cas, d’ailleurs, et que se soit électoralement payant, on peut être sûr que les vidéos seraient déjà sur le blogue-notes de Sarko, mais c’est une toute autre histoire.
Pour le moment, si vous n’avez pas, comme beaucoup, envie d’oublier tout cela et de vous abrutir avec une série télévisée pour y contribuer, vous pouvez vous plonger dans ce Chacun pour soi. Et trouver le blogue de Charly et son site pour essayer de recevoir une carte postale de Delambre affranchie avec le timbre de Delambre. Mais, chut ! Je ne vous ai rien dit !
P.-S. provisoire : l’image ne « monte » pas, « restricted access » kidizait. Et j’ai un train à prendre… Ce sera pour plus tard, ou pour lundi… L’image sera placée et j’espère que ce post scriptum ne sera pas oublié.
Par ailleurs, quand je vois Michel Charasse se poser la question du patrimoine immobilier de La Poste, je songe de nouveau au Carlyle Group (dirigé par un frère Sarközy, comme quoi le prince Jean aurait eu de bons conseillers en matière d’immobilier) et à l’Imprimerie nationale privatisée et dépecée sous l’égide de Nicolas. Son siège, rue Gutenberg à Paris, a été repris par Kouchner avec nos sous de contribuables et après défiscalisation de l’opération au Luxembourg, pour en faire, pour en faire… Quoi au juste ? Un immeuble à rebrader au Carlyle Group de Sarközy frère ?
Charasse va-t-il servir d’intermédiaire pour brader les futurs anciens bureaux de poste ?
Peut-on faire un timbre avec une photot (voire un montage) de Charasse fumant le cigare en plein Sénat ?
En tout cas, tout comme un avion renifleur, il semble que Michel Charasse ait humé les bonnes affaires…