Ce fringant jeune homme se nomme Frédéric Lacave. Il est le sous-préfet de la région Île-de-France. Le lundi 22 octobre 2007, il est dépêché, dans le cadre de la "Commémoration du martyre de Guy Môquet" décrétée par le nouveau président de la République, pour rendre hommage au jeune fusillé à la station du métro parisien qui porte son nom. Des élèves du lycée Carnot voisin manifestent ce jour-là contre une récupération politicienne : Guy Môquet fut moins "victime de la barbarie nazie", selon la formule du conseiller de Nicolas Sarkozy Henri Guaino, qu’exécuté parce qu’il était communiste. Lorsque les Allemands exigent en effet la mise à mort de 27 otages en représailles à l’assassinat d’un officier de la Wehrmacht par la Résistance, ils ne choisissent pas les futurs suppliciés. Ceux-ci sont désignés par le ministre de l’Intérieur de Pétain, Pierre Pucheu, ancien du Comité des forges, l’ancêtre du MEDEF, qui en profite pour faire le ménage parmi communistes et syndicalistes. Comme le résume notre ami le député des Bouches-du-Rhône Michel Vaxès (PCF) : les fusillés "avaient été désignés par le ministre français de l’Intérieur de l’époque. Il s’appelait Pucheu, on lui a apporté une liste d’otages qu’il était possible d’exécuter. Il y avait 200 noms et il a décidé de choisir 27 communistes". C’est cette réalité-là que le Pouvoir veut gommer, présentant Môquet comme un résistant alors que, fils de Proper Môquet, député communiste élu en 1936, il était emprisonné non pour un acte de résistance mais pour avoir distribué des tracts du PC, activité illégale sous Vichy.
Aussi Frédéric Lacave, en grand uniforme, est-il accueilli par les copieuses huées des lycéens de Carnot lorsqu’il se présente pour faire son allocution au métro Guy Môquet. Il avise alors la mère d’une élève dans la foule et lui lance : "Attention, je représente la République !" C’est à partir de là que les versions divergent. Maria Vuillet, la citoyenne interpellée par le sous-préfet, affirme lui avoir répondu : "Pas celle que voulait Guy Môquet". Mais Lacave se rebiffe ( !) : il jure qu’elle l’a traité de "facho". Il fait donc arrêter la mère de lycéenne par deux policiers, l’un d’eux la menaçant d’ "expulsion immédiate" – elle est d’origine colombienne et typée – d’après le témoignage d’un agent de la RATP. Elle est menottée dans le dos, conduite au commissariat et mise en examen au terme de quelques heures de garde à vue. C’est ainsi que Maria Vuillet comparaît devant le tribunal en ce jeudi 4 septembre. Pour appuyer ses dires, le sous-préfet présente le témoignage de… son chauffeur. Outre le fait que la déposition de celui-ci soit fortement sujette à caution, à cause du lien hiérarchique entre les deux hommes, un autre problème se fait jour : produisant une main courante signée par un officier de police judiciaire présent sur les lieux, l’avocat de la défense, Maître Thierry Lévy, fait établir que le chauffeur, au moment de l’altercation, n’était… pas présent aux côtés du sous-préfet ! Maria Vuillet est donc relaxée du chef d’outrage. Tant mieux.
Reste que le nombre de plaintes pour "outrage" explose : selon RMC, il est passé de 17 700 faits en 1996 à plus de 31 000 en 2007. "La grande majorité de ces plaintes est émise par des policiers", précise l’article. "Un collectif de citoyens créé il y a peu demande d’ailleurs à changer la loi, car cette infraction est particulière : c’est en effet le policier qui constate le délit mais c’est aussi lui qui se déclare victime. Difficile pour un citoyen de se défendre face à un citoyen assermenté, les magistrats reconnaissant qu’il s’agit d’audiences délicates. Moins de 5% des cas se terminent d’ailleurs par une relaxe comme ce fut pourtant le cas pour l’affaire Marie Vuillet". L’organisation en question s’est baptisée CODEDO (Collectif pour une dépénalisation du délit d’outrage). Elle est notamment animée par Jean-Jacques Reboux, co-auteur de l’ouvrage Lettre au garde des Sceaux pour une dépénalisation du délit d’outrage, qui s’explique ainsi : "le policier qui se dit victime d’un outrage, et donc va pouvoir bénéficier de dommages et intérêts, est aussi celui qui, en tant que représentant des forces de l’ordre, décide de l’existence de cet outrage". Ajoutons que cette accusation est commode pour justifier toutes les bavures. Lorsqu’on malmène un citoyen, on se justifie a posteriori en le prétendant coupable d’outrage et de rébellion, et la victime se soit ainsi deux fois punie : après avoir subi un abus de pouvoir policier, elle est ensuite condamnée par le juge ! "Profitant d’être assermentés, les policiers abusent-ils d’accusations mensongères pour criminaliser la contestation sociale ? C’est ce que dénoncent les syndicats de l’Education nationale, stigmatisant un "acharnement répressif" contre le mouvement lycéen", écrivions-nous en introduction de notre article L’arbitraire policier en question. Entre les plaintes pour "outrage" et celles pour "injures publiques", qui valent à trois militants de la cause des sans-papiers d’être traînés en justice, en passant par la poursuite d’un fabricant de tee-shirts pour un slogan hostile au président, contester le Pouvoir en Sarkozie s’apparente de plus en plus à un sport de combat !
merci et bravo pour cet article très minutieux concernant cette affaire dont je n’étais
pas au courant.
Faut-il faire attention à ce qu’on dit ? comment on le dit ? où on le dit ? à qui on le dit ?
couacondit ! une chose est sûre :
on ne va pas sûrement pas mourir d’avoir trop ri
en Sarkozie !
très crispé… le pays…
😉
Olivier Bonnet, VICHY est une ville et non le chef d’un Gouvernement
[b]Olivier Bonnet[/b], je viens de prendre connaissance de votre article : «[i] Le sous-préfet traité de « facho » l’a-t-il inventé ? »[/i]…
Or, en le lisant avec attention, j’ai été désagréablement surpris par cet amalgame que vous faites toujours sur le simple nom de ma ville : [b]Vichy[/b] !
Or, lorsque vous écrivez, et je vous cite : « « [b][i]C’est cette réalité-là que le Pouvoir veut gommer, présentant Môquet comme un résistant alors que, fils de Proper Môquet, député communiste élu en 1936, il était emprisonné non pour un acte de résistance mais pour avoir distribué des tracts du PC, activité illégale [u]sous Vichy[/u]. »[/i][/b], vous commettez une erreur historique majeur…
En effet, il y a, comme le précise [b]« Le Petit Larousse illustré »[/b] ou tout autre dictionnaire de langue française, une énorme différence entre :
– [i][b]« de »[/b][/i], qui est une préposition servant à marquer l’origine (ex : [b][i]«[/i][/b][i][b] Je suis de Vichy »[/b][/i], [b][i]« Je reviens de Paris »[/i][/b]),
– [b][i]« à »[/i][/b], qui est préposition utilisée pour exprimer un rapport de tendance (ex : [i][b]« aller à Paris »[/b][/i], [b][i]« le Gouvernement Pétain installé à Vichy »[/i][/b]…), de situation (ex : [b][i]« être à la campagne »[/i][/b], de provenance (ex : [b][i]« boire à une source »[/i][/b]).
[b][u]Donc, comme vous le constaterez, tout est affaire de sémantique[/u]… [/b]
De ce fait, et j’espère que vous daignerez le comprendre aisément :
[i][b]- Il n’y a jamais eu de « Gouvernement de Vichy »,
– il y a eu un Gouvernement collaborationniste installé à Vichy,
– il n’y a jamais eu de « Vichystes », les habitants de Vichy étant des Vichyssois,
– le terme « République française » ayant été banni par le Maréchal Philippe Pétain lorsque les pleins pouvoirs lui furent accordés en juillet 1940, il convient de parler, dans ce cas précis, de l’« Etat français », vocable officiel pour désigner la France,
– le nom « Vichyste », étant, bien qu’accepté par les dictionnaires français, le terme inexact adapté pour désigner les partisans de la Collaboration entre le Gouvernement français du Maréchal Philippe Pétain et le Régime nazi, il convient de parler uniquement de « Pétainistes » ou de « maréchalistes ». [/b][/i]
D’ailleurs, vous vous apercevrez, si vous vous intéressez à l’Histoire de la IIè Guerre Mondiale,
[i][b]- qu’on a jamais parlé des « Londristes » pour désigner les partisans du Général de Gaulle appelés, à l’époque : « Gaullistes »,
– qu’on n’a jamais parlé du « Londrisme » pour disserter sur le « Gaullisme »,
– qu’on n’a jamais parlé du « Gouvernement de Londres » pour disserter sur le Gouvernement de la France Libre, en exil à Londres ! [/b][/i]
[b]De plus, vous semblez faire partie de ces gens qui rendent une ville et sa population responsable des crimes commis au nom de la Collaboration, au prétexte que Vichy fut la Capitale de l’Etat français, donc de la Collaboration avec l’Allemagne nazie [/b]!
Je dois vous signaler que [b]Pierre-Victor Léger[/b], à l’époque : Maire de [b]Vichy[/b], a profité de son mandat pour travailler dans la Résistance !
De plus, jamais le drapeau nazi ne flotta sur [b]Vichy[/b], la seule ville de France à refuser cet « honneur », ce, grâce à [b]Pierre-Victor Léger[/b] et grâce à un officier allemand anti-nazi amoureux de cette ville !
Puis, l'[b]Hôtel de Ville de Vichy[/b] fut la seule Mairie à refuser de recevoir les officiels collaborationnistes, le Maréchal Pétain et les ministres de son Gouvernement : jamais le livre d’or de la Ville ne fut signé par ces traîtres !
[b]Alors, cessez cet amalgame récurent pratiqué au nom de la Mémoire !!!![/b]
[u][b]Pour vous en convaincre, il faudrait[/b][/u]
1°) – Que vous lisiez mes articles : [i][b]« Lettre ouverte à Antoine de Gaudemar, Editorialiste à ‘’Libération’’ »[/b][/i](1), [b][i]« La Ville de Vichy ne doit pas servir de bouc émissaire lors des commémorations de la Shoah »[/i][/b](2), et [b][i]« Vichy, Capitale de l’Intégration européenne»[/i][/b](3)
2°) – Que vous vous penchiez sérieusement sur la Proposition de Loi de [b]Gérard Charasse[/b], [i]Député de l’Allier[/i], [b][i]« visant à substituer dans les communications publiques invoquant la période de l’État français, aux références à la ville de Vichy, l’appellation « dictature de Pétain » »[/i][/b](4).
Pour conclure, il aurait été préférable que vous écriviez : [b][i]« C’est cette réalité-là que le Pouvoir veut gommer, présentant Môquet comme un résistant alors que, fils de Proper Môquet, député communiste élu en 1936, il était emprisonné non pour un acte de résistance mais pour avoir distribué des tracts du PC, activité illégale [u]sous Pétain[/u]. »[/i][/b].
[b] ————-
(1) http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=11943
(2) http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=4959
(3) http://www.come4news.com/index.php?option=com_content&task=view&id=18845
(4) http://www.assemblee-nationale.fr/12/propositions/pion0729.asp [/b]
HISTOIRE DE DEMONTRER QUE VICHY EST UNE VILLE ET NON LE CHEF D’UN GOUVERNEMENT !!!!
[i][b]Déjà, alors que tout le Territoire français venait d’être libéré de l’occupation nazie, des hommes politiques, qu’on ne pourrait guère soupçonner de collaboration avec l’ennemi, ainsi qu’avec le Régime de l’Etat Français, s’en émurent en ces termes[/b][/i](1) :
[b]« Vichy n’est pas le siège d’un gouvernement traître à la Patrie, mais la ‘’Reine des Villes d’Eaux’’ »
« Le Conseil Municipal de VICHY, réuni en session ordinaire le 20 novembre 1944,
– observant que la Radiodiffusion Nationale et la Presse continuent d’user des termes ‘’Le Gouvernement de Vichy’’, ‘’La Politique de Vichy’’ pour désigner l’ex-gouvernement Pétain-Laval et la politique qu’il a suivie,
– Emu de constater que le nom de VICHY est ainsi dénigré en l’associant à un régime condamné par l’ensemble de la population française.
Proteste avec énergie contre ce discrédit immérité infligé à notre ville et à ses habitants.
– VICHY s’est vue imposer la résidence du Gouvernement de l’Ex-Etat Français et a dû subir sa présence et celle de nombreux fonctionnaires civils et militaires souvent avides de places, d’avancement et de prébendes.
– VICHY a vécu pendant quatre ans sous un régime policier où s’est manifesté sans retenue le zèle de fonctionnaires traîtres à leurs Pays, la cruauté des miliciens de DARNAND et des hommes de la Gestapo.
– VICHY, devenue malgré elle capitale provisoire de notre Pays, ne s’est jamais laissé griser par ce titre et a su conserver, au milieu des malheurs de la FRANCE, sa dignité et son honneur.
– VICHY a eu, elle aussi, ses prisonniers, ses déportés, ses héros, ses martyrs. La liste en est imposante.
Les Vichyssois n’ont donc point failli à leur devoir et ils ne méritent pas d’être déshonorés par l’abus qui est fait du nom de leur Ville et de celui de ses habitants.
– VICHY, par l’efficacité de ses eaux, le résultat de ses cures, par l’ampleur de son organisation thermale, par la valeur artistique de ses spectacles et de ses concerts{2}, par sa réputation d’accueillante hospitalité s’est classée au premier rang des stations thermales du monde. Elle est et veut demeurer « La Reine des Villes d’Eaux ».
– VICHY veut continuer cette mission de messagère de la FRANCE, elle veut continuer à faire connaître et aimer notre Pays car elle en est toujours digne.
Les habitants de notre Ville n’ont cessé d’affirmer leurs sentiments républicains et patriotiques. Ils ont, à maintes reprises, proclamé leur dévouement au Général de GAULLE. Ils ont manifesté l’admiration et la reconnaissance qu’ils éprouvent à l’égard de notre magnifique jeunesse qui s’est battue dans tout le Pays et continue à refouler l’ennemi hors de nos frontières. Ils savent tout ce qu’ils doivent à nos fidèles alliés Anglais, Russes, Américains.
– Mais, en retour, ils réclament pour eux compréhension et justice.
– Ils ne veulent plus que leur nom soit associé à la politique néfaste qui a été conçue et réalisée à l’intérieur des murs de leur Ville malgré eux et contre eux.
– Ils demandent qu’un effort soit fait par tous ceux qui écrivent dans la Presse ou parlent à la Radio pour que cesse cet état de choses qui ne porte pas seulement préjudice à la réputation de leur Ville, mais aussi à l’intérêt bien compris de la FRANCE toute entière.
Au moment où les pays voisins se préparent à équiper leurs stations thermales avant d’entreprendre la propagande qui attirera chez eux baigneurs et touristes, la Municipalité de VICHY demande à toutes les Autorités Françaises de lui apporter leur appui dans la campagne qu’elle entreprend pour effacer définitivement la souillure répandue sur la Ville par quatre années d’un régime détesté, de l’aider à redonner à « la Reine des Villes d’eaux », honneur de notre Pays, un rayonnement conforme aux intérêts du thermalisme Français. ».[/b]
—————————–
[b](1) – La copie fidèle de cet « appel en faveur de VICHY » m’a été remise, par Monsieur Gérard Charasse, [i]Député de l’Allier[/i], lors de son colloque, [i]« Vichy : une mémoire à construire »[/i], qu’il a organisé, le 22 juin 2000, à l’Assemblée Nationale.[/b]
Sous Vichy = sous le régime installé à Vichy.
Désolé, Olivier Bonnet
Je ne suis pas d’accord avec vous !!!!!
« Sous Vichy », [i]si on écrit correctement et si parle bien en langue française,dans le respect de la grammaire française[/i], veut dire « sous une personne qui se nomme Vichy » !
[i][b]Or, dans mon commentaire, il est bien expliqué qu’aucun Président du Conseil des Ministres, aucun ministre, aucun chef d’Etat ne s’est appelé Vichy pendant la période de l’Etat français ![/b][/i]
Donc, les seules personnes dont il faut parler sont :
[b][i]- Le Maréchal Philippe Pétain, Chef de l’Etat français,
– Pierre Laval, Président du Conseil des Ministres…[/i][/b]
Donc, attribuer le nom d’une ville à un gouvernement au lieu de lui donner le nom de son chef est une faute de français…
[u]C’est pourquoi j’ai laissé ce commentaire[/u] !
@ Olivier Bonnet
Donc, par rapport à mon dernier commentaire, [i]et, pour démontrer le bien-fondé de mes précédents commentaires[/i], il n’y a jamais eu de [b]Gouvernement de Vichy[/b], de [b]Police de Vichy[/b], de [b]Crimes de Vichy[/b]…
Ce qui veut dire que le Régime de Vichy n’a jamais existé ! CQFD !
[u]
[u]Il y a seulement eu le Régime de l’Etat français installé [i]à[/i] Vichy[/u][/u] : prétendre le contraire est une erreur au plan historique !