Le Soudan a affirmé mercredi qu’il utiliserait « tous les moyens légitimes » pour s’opposer à ce qu’il a qualifié d’agression par le Sud-Soudan sur une région frontalière productrice de pétrole, et disputée entre les deux pays longtemps marqués par les affrontements.
Les deux anciens ennemis de la guerre civile se sont mutuellement accusés de provoquer des affrontements dans la zone frontière litigieuse autour de l’État du Soudan du Sud, pays qui a déclaré son indépendance en Juillet, puis a été enfermé dans un différend avec Khartoum sur les paiements de pétrole, ainsi que d’autres problématiques.
L’Armée populaire de libération du Soudan (APLS) a confirmé qu’elle avait repoussé une attaque le mardi, et a poursuivi des troupes soudanaises dans la zone contestée de Heglig, vitale pour l’économie du Soudan, car elle renferme un champ de pétrole qui produit environ 115 000 barils par jour.
« Le mardi matin et après-midi, les zones du Sud, notamment Heglig, ont été brutalement attaqués par l’APLS, soutenue par l’Etat du Sud-Soudan, à l’aide des forces mercenaires et les groupes rebelles », a confirmé le ministère soudanais dans un communiqué.
« Le gouvernement du Soudan annonce qu’il va s’opposer à ce comportement agressif de façon flagrante par tous les moyens légitimes ».
Al Jazira a cité une source du gouvernement de Khartoum disant que l’armée du Sud-Soudan avait pris le contrôle sur la zone pétrolière de Heglig, mais le porte-parole militaire Philip Aguer ne pouvait pas confirmer le rapport.
La violence dans les régions frontalières a entravé les négociations sur les questions liées à la partition, y compris la démarcation de la frontière, la détermination du statut des citoyens dans un autre territoire et la division de la dette.
Le sud-Soudan a arrêté sa production d’environ 350.000 barils par jour en Janvier après que Khartoum a commencé à prendre de l’huile pour compenser ce qu’il a appelé des frais non payés. Le pétrole a représenté environ 98 pour cent des recettes de l’État du Sud-Soudan.
Environ 2 millions de personnes sont mortes dans la guerre civile au Soudan, menée depuis des décennies sur l’idéologie, l’origine ethnique, la religion…