Le Singe Nu, de Desmond Morris

Desmond Morris est né en Angleterre en 1928. Après avoir reçu son diplôme en zoologie, il travailla avec le groupe de Niko Tinbergen sur l’étude de l’évolution biologique (1951 à 1956). En 1959, Morris fut nommé directeur du département des mammifères du zoo de Londres, où il poursuivit ses recherches sur le comportement animal.

En 1967, il écrivit le best-seller Le singe nu, qui le fit connaître à travers le monde entier. Dans cet ouvrage, il étudie les comportements vitaux des singes en comparaison avec ceux des homo sapiens, c’est-à-dire nous.

L’expression «Le Singe Nu» provient du fait que sur 193 espèces vivantes de singes et gorilles, les homo sapiens sont les seuls qui, avec l’évolution, se sont débarrassés des poils qui recouvraient entièrement leur peau.

Depuis longtemps, nous sommes familiers avec l’idée que l’homme descend du singe. Cependant, nous avons pris l’habitude de les considérer comme un ancêtre très lointain. Morris bouleverse complètement l’idée selon laquelle l’homme serait une société supérieure. Il argumente en comparant les comportements vitaux animaux et humains typiques à leur espèce.

Il divise son raisonnement sur les 6 aspects suivants:

Les origines, l’éducation, le combat, le confort, l’alimentation et, bien entendu la sexualité.

Les origines, le combat le confort et l’alimentation

On estime que l’australopithèque daterait d’environ 3 millions d’années. L’homo sapiens aurait suivi à 100 000 années et par la suite, l’homo sapiens sapiens, c’est-à-dire nous, est une espèce vivante depuis environ 35 000 ans.


On doit nécessairement prendre considération de ces faits lorsqu’on s’interroge sur les origines humaines.

L’être humain est chronologiquement et physiquement semblable au singe. Il le dévoile d’ailleurs par une multitude de comportements semblables.

À l’aube de l’évolution, le singe vivait dans la forêt, celle-ci étant sa seule et unique source d’aliments. Bientôt, il fut contraint de sortir de sa forêt, celle-ci ayant vu son territoire réduit de sa moitié. Ces singes se déplacèrent donc vers les plaines désertées. Ils ont inévitablement du s’adapter, notamment sur le plan nutritionnel, mais aussi sur leurs moyens de défense.

Ils commencèrent bien vite à adopter une position plus verticale, une queue plus courte pour améliorer le sprint en cas de menace quelconque.

Leur intelligence se développant à un rythme plus tôt rapide leur donna un avantage considérable sur tous leurs persécuteurs, la ruse. Ils se mirent à fabriquer leurs propres défenses au fonctionnement de plus en plus complexe, dominant tout autre espèce osant s’attaquer à eux.

Bien entendu, le fait de vivre sur les plaines a eu d’autres répercussions, entre autres, le partage des rôles entre le mâle et la femelle ; l’homme part pour de longs séjours à la chasse alors que la femme s’occupe des petits. On assiste là aux débuts de l’esprit familial.

L’éducation

Avez-vous déjà entendu le proverbe suivant : «L’enfant apprend par l’exemple. » ? C’est exactement ce dont il est question. Non seulement chez les animaux, mais aussi chez les humains, il dit vrai. Peu importe à quelle époque on fait allusion, il en restera toujours ainsi. Bien entendu, il n’est pas question ici de l’école ou tout autre chose du genre, on parle plutôt des réactions et du jugement.

La sexualité

Dans «Le singe nu», la sexualité est le thème le plus approfondi par l’auteur. Il passe par l’attirance physique jusqu’à la copulation, et cela sans aucun tabou. Il est intéressant de savoir à quel point les singes nous ressemblent sur ce point. Il s’attaque par la fait même au langage corporel du mâle lorsqu’il veut séduire, conquérir la femelle. Aussi invraisemblable que cela puisse paraître, l’humain est le seul mammifère, mis à part la baleine, qui copule pour le plaisir. Les singes, eux, la font uniquement pour s’assurer une descendance. Après tout, l’être humain est bien sur Terre avec la mission de se reproduire. Voyons le cheminement plus en profondeur.

Chez l’être humain, on ne peut évidemment pas dire que le partenaire provient d’une sélection naturelle, il s’agit d’abord et avant tout d’attirance sexuelle. Plus l’humain évolue et plus la variété d’activités sexuelles se développe.

En Amérique du Nord, où l’on retrouve certains des pays les plus industrialisés, des spécialistes on effectué des tests sur les habitants. La copulation se définit en trois phases distinctes : la formation du couple, les activités pré-copulatoires et la copulation en tant que tel. Il est à noter que ces dernières ne se retrouvent pas toujours dans cet ordre chronologique.

De son instinct animal, l’homme cherchera à tout prix à plaire à l’être désiré. Chez les singes ainsi que chez les humains, le mâle bombe le torse afin d’exposer sa «puissance» à la femelle. Il fera ensuite toutes sortes de petites actions pour susciter son attention, la divertir. Il s’adressera a elle avec une tonalité de voix différent, notamment beaucoup plus douce. Ces agissements font partie de la formation du couple. Les deux «partenaires» chercherons à établir de légers et discrets contacts physiques tels main à main et bras à bras. Cette phase se reconnaît par le comportement hésitant et parfois timide d’un des deux personnages. Cette période peut se dérouler décemment en public.

La seconde phase se reconnaît à la recherche d’intimité par les deux individus. La posture est fréquemment horizontale ce qui favorise le corps-à-corps, qui soit dit en passant, est sans pénétration. On utilise plus souvent les signaux tactiles pour communiquer. Parfois même, dans un élan d’excitation, un des partenaire peut stimuler la muqueuse sensible dans la bouche de l’autre en y incorporant sa langue, ce qu’on appelle plus communément french kiss. Dans cette phase, on dénote aussi une quantité considérable de contacts oraux avec plusieurs parties du corps de son partenaire. On remarque une tension musculaire tant l’excitation est grande, tant le désir se fait ressentir. On assiste parfois même au frottement rythmé du sexe contre le corps de son partenaire (simulation de la copulation).

La dernière phase est la copulation en tant que tel. La position de base étant le face-à-face horizontal alors que le mâle est sur la femelle. Cependant, d’autres positions sont possibles, mais cette dernière est caractéristique. Après que l’homme eut éjaculé, l’épuisement se fait sentir, un repos est nécessaire.

Pour conclure, on peut affirmer que l’auteur traite de fond en comble le sujet de l’humain. Ses raisonnements nous font constater que nous ne sommes pas si différents des autres animaux, notamment du singe, et que certains de nos agissements sont semblables pour ne pas dire identiques à ceux de nos ancêtres. Ils ne sont pas aussi lointains que l’on aurait le croire. L’humain ne s’est-il pas que créé un piédestal pour paraître supérieur ?