Au moment où l'Union Européenne s'élargit et que la mondialisation nous place dans un contexte de plus en plus concurrentiel, le "Monde" Arabe persiste dans la voie de sa désintégration et se contente de slogans pour droguer les peuples occupés dans leurs quotidiens faits de misère et de rêves d'immigration.

Le Sahara Marocain n'est qu'un exemple parmi d'autres de conflits hérités du colonialisme et qui permet aux anciens colonisateurs de maintenir une division régionale pour mieux la contrôler quitte à y développer un foyer de tension où les marchands d'armes y trouvent leurs comptes. […/…]


Depuis 33 ans, ce conflit marocco-algérien né d'une décolonisation inachevée du Maroc pèse lourd dans les économies des 2 pays; Si une étude approfondie des conséquences économiques et sociales de ce conflit était faite, elle aurait évalué ce coût à plusieurs centaines de milliards de dollars de pertes et à plusieurs centaines milliards de dollars de manque à gagner.

Dés 1912, le Maroc a été divisé en 5 zones : le Nord et le Rif ont été placés sous protectorat espagnol, le Centre sous protectorat français, le Sud, plus les zones de Tarfaya sous colonie espagnole, Tanger enfin avait un statut international. L'Algérie quant à elle était colonie française depuis 1930 et pour la France, l'Algérie était française et devait le rester éternellement, ce qui l'amena à grignoter sur le territoire marocain et à l'amputer des zones orientales les plus riches : Tindouf dans le Sud où sont aujourd'hui confinés les séparatistes armés par l'Algérie est une ville marocaine.

A l'indépendance du Maroc, le problème des provinces du Sud (Sahara marocain et Mauritanie), de Sebta et Melillya et de la frontière orientale était posé par le Parti marocain de l'Istiqlal, mais la monarchie marocaine, confrontée aux problèmes d'infrastructures ne donna pas suite aux demandes des populations du Sud (Sahara et Mauritanie) d'engager des négociations en vue de leurs intégrations au Maroc et du parachèvement de son indépendance.

L'Algérie promettait au Maroc de lui rétrocéder Tindouf et les territoires annexés par la France dés son indépendance acquise. Et son indépendance acquise en 1962, elle a bien entendu retourné sa veste et déclenché ce qu'on a appelé "la Guerre des Sables", qui se solda par un statut quo de ni vainqueur, ni vaincu et une promesse d'élargissement et d'intégration que le Maroc jugeait naïvement bien plus bénéfique que la simple rétrocession d'un territoire.

Le Maroc n'a à aucun moment cessé de réclamer l'indépendance pour ses territoires du Sud et en 1975, fort du jugement de la Cour Internationale de la Haye reconnaissant les "liens d'allégeance" des chefs de tribus du Sahara Marocain à l'égard des Rois du Maroc, il entama une Marche Verte pacifique avec 350 000 personnes, hommes, femmes de toutes régions et de toutes nationalités et à leur tête le Roi Hassan II, et qui aboutit aux accords de Madrid et à la rétrocession du Sahara au Maroc.

L'Algérie ne l'entendait pas de cette oreille et c'est dans un contexte de guerre froide USA/URSS – le Maroc pro Occidental et l'Algérie pro Russe – qu'est né le Front du Polisario, mouvement indépendantiste crée de toutes pièces par l'Algérie avec le soutien logistique russe pour avoir une ouverture sur l'Atlantique et y placer des missiles directement orientées vers les Etats-Unis. Le comble est que les dirigeants de ce front sont tous marocains nés à l'intérieur du Maroc indépendant et dont les familles vivent toujours au Maroc. Ces "dirigeants" ont été formés et entrainés aux armes et à la guérilla à Cuba: le conflit démarra aussitôt et fit des milliers de morts des 2 cotés, une zone est encore à ce jour minée et continue à faire des victimes. Fort de son droit, le Maroc accepte d'accorder aux populations du Sud le droit à l'autodétermination mais les négociations perdurent pendant des années pour déterminer l'origine des votants et de plans de l’ONU en plans de l’ONU, le contexte a évolué de telle manière que l’autodétermination telle qu’elle a été conçue au départ se trouve vidée de son sens : Aujourd’hui les provinces du Sud abritent plus d’un million de personnes dont plus 90 % son nées dans un Sahara Marocain et non plus Espagnol, demanderons nous aux marocains de s’autodéterminer ou bien demanderons nous au Polisario et à l’Algérie de nous dire qui devra voter ? En 33 ans le Maroc, au détriment de son économie a investi plusieurs milliards de dollars dans les infrastructures, transformant un désert de sables en villes modernes, Comparez le Sahara Algérien au Sahara Marocain et vous aurez une image des réalisations colossales entreprises par le Maroc pour nourrir, loger, soigner, éduquer et transporter une population intégrée et que les belligérants cherchent à séduire par des slogans et un langage datant du plus haut de la guerre froide.

Face à la pression de la communauté internationale, le Maroc a proposé une 3 ème voie : la voie politique, celle d’une large autonomie de ses provinces sahariennes ne conservant que les symboles de l’autorité : le drapeau, la monnaie, le timbre, en fait l’armée et la sécurité et laissant aux populations le soin d’élire un parlement autonome d’où sera issu un gouvernement autonome destiné à gérer l’ensemble des secteurs productifs.

Au gré des relations, qui avec le Maroc, qui avec l’Algérie appui tantôt une position, tantôt son opposé. Les pays Africains sont divisés et volatiles dans leurs positions. Les pays arabes sont traditionnellement opposés à toute balkanisation de tout territoire arabe. L’Europe bascule entre la position française pro-marocaine et la position espagnole tantôt pro Polisario et algérienne, tantôt pro marocaine au gré des gouvernements libéraux ou socialistes et au gré des intérêts conjoncturels (gaz algérien ou contrats avec le Maroc, terrorisme, immigration clandestine, enclaves de Sebta ou Ceuta et Mlillya, avancées démocratiques du Maroc, stabilité du régime monarchique marocain). Les américains ont eux même basculé d’une position pro algérienne à cause de son pétrole à une position pro marocaine à cause de sa lutte contre le terrorisme. Les américains disposent désormais d’une base militaire dans le Sud du Maroc, ce qui ne les empêchent pas d’appeler à la négociation, négociation qui d’ailleurs se déroule depuis 6 mois à Manhasset, aux Etats-Unis entre marocains, algériens et le Polisario sous la houlette des Nations Unies. Ces négociations – 3 rounds à ce jour – débouchent sur des impasses devant l’intransigeance de l’Algérie et du Polisario à maintenir l’option du référendum et la fermeté de la position marocaine de projet de "large" d’autonomie, ouvrant la voie à toute négociation.

Le projet marocain d’autonomie est un projet ambitieux, courageux et sincère
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C’est un projet politique qui peut à lui seul enclencher une véritable dynamique d’intégration de l’ensemble des pays du Maghreb (Algérie, Maroc, Mauritanie, Libye et Tunisie) ; c’est un projet qui reconnait les spécificités sociales des populations marocaines sahraouies et leur en accorde les droits y afférents de gestion des ressources et d’administration du territoire tout en reconnaissant au Maroc son droit historique sur ses provinces du Sud et lui conserve la responsabilité de sa défense et de sa sécurité.

Le projet d’autodétermination Algéro-Polisario est irréaliste et irréalisable
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– il est irréaliste car il ne tient compte ni des liens historiques et juridiques entre le Maroc et ses provinces du Sud colonisées et libérées par l’Espagne, ni de la réalité sur le terrain où les populations, à l’exception d’une minorité active de séparatistes, sont complètement intégrées au Maroc. Le Maroc avance d’ailleurs que les manifestations des séparatistes entrent dans le cadre de l’Etat de Droit, le droit de manifester pacifiquement et sans troubler l’ordre publique, et des avancées du Maroc dans le projet démocratique.

– il est irréalisable car on ne s’entendra jamais sur les modalités d’application du référendum, quelle question poser aux populations et quelles populations sont intéressées par ce vote ? Leur recensement a donné du fil à retordre à la Minurso, Mission des Nations Unies pour le Sahara Occidentale, mise en place pour veiller à l’application du cessez le feu à tel point qu’il était question à un certain moment de faire voter les 150 000 Sahraouis vivant au Sahara lors de la décolonisation Espagnole en 1975; Mais que sont ils devenus 33 ans plus tard et dans une province transformée économiquement, socialement, politiquement et militairement. L’armée marocaine y campe depuis 1975, et ce campement n’a pas toujours été vu d’un mauvais œil par la monarchie marocaine, surtout sous Hassan II, qui y voyait un bon moyen d’occuper l’armée tout en la dissuadant de toute tentative de politisation; rappelons pour mémoire qu’elle fût, contre lui, à l’origine de 2 coups d’Etat, en 1971 et en 1972.

Pour l’Algérie, les slogans d’ »indépendance des peuples » datant des années 50 et 60 ont été utilisés pour affirmer sa propre identité de pays indépendant et d’Etat Nation. L’Algérie, contrairement au Maroc a été colonisée de 1830 à 1962, soit 132 ans, l’Algérie a été française, le Maroc a été sous protectorat de 1912 à 1955, soit 43 ans et le Nord du Maroc n’a été désarmé qu’en 1925 et dés 1944 la question de son indépendance a été posée, le Maroc n'a jamais été "français"; Avant d'être française, l'Algérie était Ottomane, le Maroc n'a jamais été Ottoman. Le Maroc est une nation millénaire, constitué depuis l’avènement du Roi Idriss 1er à Volubilis en 789, lorsqu’il rejette l’autorité du calife de Bagdad. L’Algérie n’a jamais été une nation et l’Algérie a un problème avec son histoire; Le Maroc n’a pas de complexe vis-à-vis de son ancien « protecteur », l’Algérie a un complexe à l’égard de son ancien colonisateur et elle met un point d’honneur à lui faire reconnaitre « le fait colonial » et à lui soutirer des « excuses ».

Toutes ces raisons constituent des divergences « idéologiques » entre le Maroc et l’Algérie. Les algériens n’aiment pas la monarchie marocaine et le font savoir sans détours, les marocains ne comprennent pas le régime algérien, tantôt ami, comme lors de la création de l’Union du Maghreb Arabe, instance censée conduire à l’intégration des 5 pays de l’Afrique du Nord et tantôt ennemi, comme aujourd’hui avec la fermeture des frontières, alors que l’ABC d’une intégration est justement l’ouverture des frontières et la libre circulation des hommes et des marchandises. Comment négocier à Manhasset dans ces conditions ?

La communauté internationale, l’Europe en tête joue le jeu de la division en soutenant officieusement les 2 pays à la fois. La France ne cache pas ses positions pro marocaines car ses intérêts et la stabilité à la fois de la région et de la monarchie y sont liés mais cette position n’est pas de nature à faciliter tout rapprochement du Maroc avec l’Algérie, alors que la position la plus sage aurait été celle qui aboutit non à l’idée d’Union Méditerranéenne destinée à stopper l’immigration africaine mais à l’idée d’Unions Régionales ( Maghreb, Moyen Orient) destinées à constituer des ensembles homogènes à l’image de la CEE à sa création.

L’Union du Maghreb Arabe (UMA) devrait être la réponse de la communauté internationale à toute séduction d’une position marocaine ou algérienne. Le coût économique et social et le manque à gagner sur le terrain de la mondialisation et des ouvertures de marchés sont effarants : 3 ans de guerre et 30 ans de ni guerre ni paix ; des milliards de dollars jetés en armements, en fausse diplomatie ou en bakchich pour appuyer une position contre une autre, des milliards de dollars « d’investissements forcés » pour une obtenir voix favorable et souvent d’un pays avec lequel aucune relation n’est au départ établie. Enfin des milliards de dollars d’excédents pétroliers algériens vont « s’investir » dans des bourses étrangères car ne trouvant pas de demandes en Algérie, alors que le Maroc a des besoins en financement nés de ses ambitieux programmes d’infrastructures et de son économie émergente.

L’Algérie peut apporter beaucoup au Maroc et le Maroc peut donner beaucoup à l’Algérie : le Maroc importe son pétrole et son gaz de la Russie, l’Algérie importe tout de partout sauf du Maroc. Les frontières sont fermées depuis 1994. Si cette situation perdure, aucun règlement politique n’aura de contenance et la tension ne fera que souffler le chaud et le froid, comme depuis 33 ans, pour le bonheur des marchands d’armes. Et cela confirme le dicton : « les arabes se sont mis d’accord de ne pas se mettre d’accord ». Tant pis pour nous car nous ne cultivons que ce que nous plantons.