Le rêve d’Eva Joly,

et la tempête dans un verre d’eau !

 

Eva joly a bien le droit de rêver, quand elle clame, «j’ai rêvé que nous puissions remplacer ce défilé militaire par un défilé citoyen où nous verrions les enfants des écoles, où nous verrions les étudiants, où nous verrions aussi les seniors défiler dans le bonheur d’être ensemble, de fêter les valeurs qui nous réunissent», a-t-elle déclaré, en marge d’un rassemblement pour les valeurs de la République. En fait elle rêve maintenant qu’elle est désignée par EELV pour postuler à l’élection présidentielle. C’est son droit et elle parle comme son naturel la guide sans détour, franche, sans mensonge de ce qu’elle pense alors on prend de ses propos ce que l’on veut pour polémiquer en oubliant qu’elle a rêvé haut et fort ce qui n’est pas la suppression du défilé militaire, mais on fait tout comme. Pour François Fillon lors de sa conférence de presse à Abidjan avec le président Ivoirien Alassane Ouattara que nous avons soutenu pour virer Laurent Gbagho, il reprend avec la volonté de confondre ouvertement rêve et réalité «Eva Joly n’a pas une culture très ancienne des valeurs Françaises». «Je réagis avec tristesse. Je pense que cette dame n’a pas une culture très ancienne des traditions Françaises, des valeurs Françaises, de l’histoire Française» pour créer une polémique applaudie à droite et par tous les primaires socialistes au départ.

 

Pour Marine le Pen «Madame Joly ne comprend strictement rien aux profonds liens entre le peuple Français et son armée». Pour Henri Guiano conseillé du président de la république, «pathétique», «irresponsable», «inconscient», «dire ce qu’elle a dit est pour moi une insulte à tous ceux qui sont morts pour la France». C’est parti pour être repris par tous ces politiques sans honte de confondre rêve et réalité. Parmi les meilleures à droite Lionnel Luca député des Alpes-Maritimes porteur d’un d’un projet de limitation de la bi-nationalité aux seuls membres de l’UE, à laquelle la Norvège n’appartient pas, «Eva Joly fait preuve d’une ignorance crasse sur l’histoire du pays qu’elle aspire à représenter. Mais c’est normal, je ne serais pas apte à parler du rôle de la mer, de la pêche ou du poisson, qui font partie intégrante de la culture norvégienne», l’action littéraire. Lionnel Luca place cette déclaration dans la ligne «de cette gauche pacifiste héritière de Maurras, qui s’est retrouvée à Vichy, avec le slogan, la terre ne ment pas….. ». Même Max Gallo y est allé de son petit commentaire «nier ou effacer» ce genre de rite républicain c’est aller «à l’encontre de l’histoire de la nation». Et chez les primaires socialistes c’est un peu moins fort, Martine Aubry, la proposition n’est pas acceptable, «je pense qu’il faut garder ce défilé. Mais rien n’empêche en même temps de faire une Fête de l’égalité chaque 14 Juillet». Ségolène Royal sur France info, «il est normal qu’on rende hommage au moins une journée par an à nos forces armées». Et d’ajouter, «le 14 juillet c’est notre Fête nationale, n’oublions jamais que si nous sommes un peuple libre c’est parce que des hommes et des femmes ont donné leur vie pour que nous le soyons». Manuel Valls, «cette idée est à coté de la plaque», «demander la suppression du défilé militaire du 14 juillet quelques heures après la mort de six de nos soldats en Afghanistan», comme l’a fait Mme Joly, «est maladroit et de mauvais goût». Jean-Luc Mélenchon consensuel, «je déplore l’excitation de tous ces pisse-vinaigre qui se mettent à hurler parce que Mme Eva Joly dit quelque chose qui ne leur ne plaît pas. Je les rappelle tous à l’idée que le 14 juillet, c’est la célébration de la grande révolution de 1789. Ils feraient bien de méditer cela s’ils ont envie que ça recommence ou pas. Parce que moi je souhaite que ça recommence», a-t-il déclaré.

 

Quelques hommes politiques ont été plus raisonnés, responsables. Dominique de Villepin, sur son blog «la candidate investie des Verts peut bien proposer ce qu’elle veut». Elle a la légitimité démocratique de le faire «sans devoir sans cesse montrer patte blanche et certificat de nationalité». A gauche comme à droite, on ne se mobilise plus qu’autour de symboles, autour de paroles, autour de polémiques souvent «sciemment entretenues, surjouées, orchestrées» pour flatter les passions. Ce n’est pas ma vision du 14 juillet, «faite de rassemblement autour de notre mémoire républicaine, d’ouverture sur le monde et d’hommage à tous les combattants de la liberté». Mais «n’y a-t-il rien de plus urgent que de polémiquer sur le défilé du 14 Juillet ?» Alain Polium responsable des questions d’innovation et développement économique au Mouvement Démocrate et conseiller national du Mouvement Démocrate, «je ne vois pas en quoi ces propos sont choquants. Ils ne font qu’ouvrir un débat sur la manière de célébrer notre fête nationale, et constituent une bouffé d’air frais dans un climat politique pollué par l’obsession identitaire. La réaction des nationaux-conservateurs à la déclaration d’Eva Joly laisse présager des lendemains qui déchantent et une campagne présidentielle réduite à une kyrielle de petites phrases tendancieuses, inadmissibles pour nous autres démocrates».

 

À François Fillon Eva Joly qui ne s’en laisse pas compter, moi, je ne descends pas de mon drakkar, cela fait cinquante ans que je vis en France «donc je suis Française». «Sa déclaration, elle est pour moi incongrue», a répliqué Eva Joly, ajoutant qu’elle a «vécu en France sûrement plus longtemps que lui». Eva Joly a 67 ans contre 57 pour le Premier ministre. «Ce n’est pas parce que je soulève ce qui pour moi est un vrai problème qu’on doit me discréditer parce que je ne serais pas assez Française», a-t-elle déploré. «On ne peut pas me suspecter d’être antimilitariste», prenant pour témoins ses «amis militaires»». «Comme toutes les Françaises et tous les Français, j’ai du chagrin lorsque je vois que des soldats meurent, mais moi ce que je souhaite c’est que les forces vives de la nation se réunissent le 14 juillet pour que nous fêtions ensemble ce qui nous réunit», a-t-elle réaffirmé.

 

Et puis les socialistes sont venus au secours d’Eva Joly sentant la bonne affaire de rapprochement avec les Verts. Cette affaire de la bi-nationalité a mis la gauche sur le pied de guerre. Martine Aubry, «si j’étais présidente de la République, et que j’aurais un Premier ministre qui traite comme ça un de mes citoyens, et bien je lui demanderais de partir», a-t-elle déclaré invitée du «Grand rendez-vous» Europe 1/Le Parisien/Aujourd’hui en France.

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Pour François Hollande, «je ne partage pas le point de vue d’Eva Joly sur le défilé du 14 juillet, mais elle a parfaitement le droit de défendre cette position sans qu’il soit besoin de mettre en cause sa culture des valeurs de la France». «Quand une personnalité politique s’exprime, on peut la contester mais jamais regarder ce qu’elle dit par rapport à sa présence en France ou à sa nationalité de fraîche date» a-t-il ajouté. Candidat et bi-national, est-ce un problème? «Ce qui compte, c’est d’être Français. C’est la condition. Et en même temps, d’avoir le soutien d’un grand mouvement politique, c’est le cas d’Eva Joly. Elle mérite le respect», a-t-il répondu. «Il y a des principes républicains à respecter, et il y a un principe d’égalité. Chaque Français est l’égal de l’autre». Pour le parti communiste qui déplore cette polémique qui fait passer «au second plan les nouveaux décès de soldats» Français en Afghanistan dans «une guerre qu’on n’aurait jamais dû faire».

 

Que doit-on penser de ce florilège de déclarations rien d’autre que du vent qui n’apportent rien. Tout d’abord les propos d’Eva Joly, qu’elle à parfaitement le droit de formuler bien que non choquant, ne sont pas dans le tempo au moment ou sept de nos soldats sont tombés en Afghanistan. Ensuite, mettre en doute sa valeur nationale par ce qu’elle à fait un «rêve» comme elle dit est tout à fait hors de proportion et inconcevable pour un premier ministre puisque cette personne est Française, et qui de plus représente une tendance politique. Ces propos rejoignent ceux de Nicolas Sarkozy à son discours de Grenoble sur la délinquance des Français naturalisés de fraîche date. Bien entendu c’est une main tendue au Front national, Jean-Marie le Pen contestant la légitimité d’Eva Joly faisant le tri entre les bons Français et ceux qui le seraient moins. Dès que l’on est naturalisé on est Français et un premier ministre ne devrait pas s’écarter de ce fait, la naturalisation ne dit pas qu’elle s’applique progressivement et qu’elle devient effective au terme d’un «délai de carence». Dans ces passes d’armes à fleurets mouchetés Nicolas Hulot ne s’est pas manifesté, aurait-il soutenue cette Franco-norvégienne qu’il a combattue ? Si Eva Joly préfère un défilé citoyen, c’est son droit, pas de quoi en faire un fromage et de mettre en émoi notre république qui se retrouve tous les ans dans cette fête nationale. Simple sans détour elle s’est mise dans un monde qui ne pardonne pas. La formulation de ses idées demande, même si elles sont respectables une certaine hypocrisie, ce que ne possède pas encore Eva Joly.

 

 

 

5 réflexions sur « Le rêve d’Eva Joly, »

  1. pour ma part mon rêve écologiste est plus qu’on me propose des alternatives aux énergies fossiles ou des réponses aux inégalités sociales…
    trater les Français de « nord-coréens » ça fait avancer quoi ?…

  2. Après tout, c’est un rêve bien innocent, et un défilé citoyen n’aurait pas de honte à exister, même si ca parait bien naif.
    Sinon, je pense que vous avez fait une coquille. La révolution est en 1789, et non en 1989.
    cf déclaration de Jean-Luc Mélenchon

  3. [b]Elwant[/b] bonsoir,

    Oui un rêve bien innocent.
    Effectivement j’ai corrigé la coquille merci.

    Bien à vous,

    Anido

  4. [b]Eva Joly, ne démontre-t-elle pas que l’Ecologie ne doit pas être érigé en parti politique ? Je pense qu’elle n’a aucune chance pour 2012, d’autant qu’elle s’avère être très intolérante…[/b]

  5. [b]Dominique[/b] bonjour,

    Tout à fait Dominique, l’écologie ne peut être un parti politique.
    L’utilisation de terme écologie est un trompe l’œil, l’écologie est un état de bien être qui appartient à tous.

    Bien à toi,

    Anido

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