Serions-ous devenus les maîtres du monde par notre technologie militaire, nous voyons tout. Plus rien n’a de secret, plus rien n’a de respect, nous distinguons du ciel une surface de 1m² avec nos optiques et notre électronique, mais nous entendons aussi c’est dire la puissance que nous possédons. Mais c’est aussi se poser la question de quel droit ? Du droit d’ingérence direz-vous, mais oui bien sûr. Mais n’est-ce pas faire de ceux que nous regardons des inférieurs, attention, si vous ne vous comportez pas comme nous souhaitons on envoie nos avions ! D’aucuns dirons que c’est mal, que cela ne nous regarde pas, d’autres que c’est de l’ingérence et que c’est dans un but de guerre donc de tuer, et c’est vrai ! Les deux argumentations ont leurs adeptes. J’étais d’accord pour les avions, que pour les avions, au nom de l’ingérence de ce flot de réfugiés boot-people sur les rives de la Méditerranée Européenne, mais aussi au nom de la liberté de ces peuples opprimés par ces dictateurs qui ne meurent jamais. C’est donc un cas de conscience difficile sans solution honorable, les deux positions ne sont pas satisfaisantes. Laisser faire ce fou de Kadhafi écraser son peuple, aurait été me semble-t-il condamnable pour non assistance de peuple en danger, avec les armes qui lui ont été vendues qui montre notre culpabilité implicite dans cette affaire. Nous ne sommes pas tout blanc. Laisser faire me rappelait aussi les accords de Munich de 1938 ou nous avions avec l’Angleterre capitulé devant Hitler et Mussolini sans que la Tchécoslovaquie fût présente bien qu’il s’agissait d’elle. Finalement, ces accords Hitler à pissé dessus et nous avons laissé faire l’invasion de la Tchécoslovaquie. La honte fut à la France et à l’Angleterre qui n’ont eu aucun courage d’autant qu’un an plus tard, nous avons déclaré avec l’Angleterre la guerre à l’Allemagne, l’on connait la suite.

Alors aurais-je avec d’autres raison ?

Rien n’est sûr eu égard à ceux qui crient au meurtre des populations sous les bombes et missiles de la coalition ! Ce problème appelle l’analyse suivante, quel aurait été le comportement de Kadhafi aux portes de Benghazy qui avait annoncé qu’il écraserait la rébellion, d’ailleurs ses chars et avions étaient déjà en opération ? Combien de morts dans ce cas ? Mais bien sûr cela ne nous regarde pas, ce n’est pas chez-nous ! Comment peut-on tenir de tels propos, et bien c’est un peu ce qu’Edwy Plenel déclare quand il dit que c’est grave, on le sait, tenant ce propos à l’émission de la semaine critique de Franck-Olivier Giesbert du vendredi 25 /03 sur la deux lors de la présentation de son livre «Un président de trop», et il ajoute, «on fait ça uniquement pour faire médiatiquement plaisir à BHL ?» «C’est le système qui a vaincu François Mitterrand qui pensait le transformer, c’est pour voiler la déroute intérieure de la politique de Sarkozy, on fait une guerre au nom des droits de l’homme des libertés ….et en même temps on fait le contraire, on désignait quoi depuis deux semaines, les musulmans, l’Islam, les arabes, c’est à dire ceux que l’on prétend sauver, quelle est la cohérence ?» Tout à fait de cet avis, mais que doit-on faire ? Quelle est franchement sa position en dehors de cette critique ? On peut être de gauche, mais de quelle gauche, celle de la responsabilité ou celle qui critique tout sans rien apporter ! Est-il vraiment de gauche, il semble que oui, rien n’est sûr, mais n’était-ce pas grave de laisser faire Kadhafi ? J’ai été étonné que tant d’imminentes personnalités, ou prétendues telles, autour de la table aient si peu relevé son propos. Auraient-ils eu peur d’affronter cette compétence journalistique forgée de plus «de 30 années de puanteurs plus ou moins républicaines». Simple reporter, il fait trébucher des flics ripoux, tomber un ministre barbouzard et transpirer Mitterrand, le maestro des écoutes ?

L’attaque de la coalition comporte des risques politiques et fait des morts c’est évident, alors que fait-on, on négocie avec ce type qui n’a aucun scrupule ? Ne serait-ce pas se moquer du monde ?

L’imagerie satellitaire, les interceptions des signaux électroniques ont été la base de l’opération en Libye. C’est la guerre moderne celle qui permet de viser l’objectif en détruisant le matériel avec le moins de victimes humaines, mais, il y en a toujours. Rappelez-vous le bombardement de Dresde en Allemagne en février 1945 qui fit plus de 150.000 morts et détruisit entièrement la ville. On appelle cela des frappes propres comme un boxeur qui met KO son adversaire mais ne le tue pas. N’est-ce pas mieux ? Les services militaires de la coalition avaient accumulés des renseignements sur les systèmes d’armes Libyens. Avec les bombardiers furtifs, qui ne se voient pas des radars eu égard à leur géométrie adaptée aux ondes radio émises déviant ainsi leur écho. Depuis des années les occidentaux surveillaient la Libye, avec Kadhafi il ne fallait pas le lâcher. Les informations recueillies ont été introduites dans le calculateur des missiles et ceux-ci se guident vers l’objectif en fonction des coordonnées géographiques ou sur les fréquences émises par le système d’armes que l’on veut détruire. Les avions de reconnaissance enregistrent le résultat obtenu et le transmettent numériquement en images en 3D numérisées vers les postes opérationnels qui les chargent à nouveau aux missiles pour finir le travail. Si des commandos sont au sol l’opération est plus simple pour les bombes guidée par laser. Il suffit simplement de poser le rayon sur l’objectif pour que la bombe se cale dessus, c’est terrible n’est-ce pas ! C’est donc une boucle fermée entre l’objectif, la bombe et le pilote qui suit la bombe sur l’image affichée devant lui sur l’écran de son cockpit pouvant ainsi surveiller sa trajectoire et la corriger éventuellement.

Bientôt se seront les robots qui feront la guerre comme le montre le film de la guerre des étoiles, tant mieux si cela fait moins de morts. Mais peut-on être satisfait d’avoir cette puissance alors que d’autres ne l’on pas ? Le risque est grand qu’un fada s’en serve et engage ainsi un conflit mondial. Mais quoique sont les arguments contre, les frappes de la coalition dans cette opération «L’Aube de l’odyssée» les villes d’Ajdabiya et de Brega ont été reprises aux forces de Kadhafi sécurisant ainsi la route qui mène à Benghazy, sans ces frappes contre les chars rien de possible.

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Les rebelles Libyens célèbrent la prise d’Ajdabiya, Référence nouvel Obs.com

Ce matin c’est la ville de Syrte qui serait tombée prise par les rebelles. Ces frappes ne sont donc pas sans effet. Syrte et la ville natale de Kadhafi, tout un symbole, 135.000 habitants sur la route de Tripoli. Neuf puissantes explosions auraient secoué la ville qui était survolée par les avions de la coalition. Le journaliste de l’AFP qui a annoncé l’information faisait parti d’un groupe de journalistes invités la veille par les hommes de Kadhafi à ce rendre sur place.

Tout n’est donc pas négatif si le scénario idéal se produit. Mais c’est bien plus que ça, montrant ainsi l’exemple que l’on peut intervenir sans occuper le terrain dès lors que les armes lourdes sont inhibées et que les peuples souhaitent se libérer.

N’est-ce pas un espoir qui prend naissance ? Dans ces révoltes, il y a deux blocs qui s’affrontent et la question est de savoir lequel est le plus important, en Libye nous avons surtout vu les partisans de Kadhafi clamer leur soutien, mais les rebelles se sont peu montrés au point que se posait la question représentent-ils la majorité de la population ? On sait que chaque manifestation ou révolte ne mobilise que ceux qui s’engagent de ce fait s’exposent à des représailles, il est donc impossible de mesurer l’importance de ceux qui n’acceptent pas la dictature du chef. En outre, comme ils n’ont pas les moyens de communication qui leurs permettaient de se montrer et de faire valoir leur légitime revendication, il est difficile de prendre une position en leur faveur. Le seul argument sur lequel on puisse prendre une position est la longévité de la dictature du chef qui montre bien que la démocratie n’y est pas.