Tahar ben Jelloun, est né à Fès le 1 décembre 1944. C’est en 1971 qu’il commence à écrire ses premiers poèmes. De là, il n’aura de cesse d’écrire et d’écrire, toujours dans un esprit littéraire. Il dit d’ailleurs:
"L’écriture est devenue ma respiration quotidienne, et même quand je n’écris pas, je pense à ce que j’écrirai."
Tahar Ben Jelloun a su rondement écrire l’ensemble de son oeuvre de manière à la fois simple et complexe, toujours en diversifiant ses thèmes. Il possède une bibliographie conséquente avec près de 50 ouvrages et un très grand nombre de chroniques. Le 1 février 2008, il reçoit même la distinction de croix de grand officier de la légion d’honneur par la main de Nicolas Sarkozy (entre autre distinction). Ceci ne l’empêchera pas de le lundi 6 septembre 2010 de rédiger une "Lettre au Président de la République", dans laquelle il prend une position ferme dans la société française, en invitant le Président à plus de discernement dans ses propos ( rappel de la position de chef d’Etat et de l’usage qu’il doit en être fait vis à vis de la constitution et de la République).
Publié aux éditions du Seuil en 1998, l’oeuvre a subi plusieurs modifications depuis, dont la dernière date de 2009. Ce livre est véritablement un chef d’oeuvre, Tahar Ben Jelloun l’a rédigé avec sa petite fille Mérième. Il recèle de nombreux détails, explications simples et à la fois complexes sur ce qu’est le racisme. Le but de l’écrivain était dans un premier temps d’enrayer la machine infernale du racisme, néanmoins cela ne suffit pas à son grand désarroi. On a d’ailleurs à de nombreuses reprises sollicité Tahar Ben Jelloun afin que son oeuvre soit enseignée dans les écoles de plusieurs pays. Le racisme expliqué à ma fille a d’ailleurs été traduit et sortie en édition bilingue au Maroc. La traduction a été confié au philosophe Abdesslam Cheddadi. Tahar Ben Jelloun avait soumis son livre au ministère de l’enseignement marocain dans l’espoir qu’il soit enseigné dans les écoles, néanmoins sa requête fut refusée.
Dans les premières pages du livres, on peut lire la note de l’auteur suivante:
" Je suis parti du principe que la lutte contre le racisme commence avec l’éducation. On peut éduquer des enfants, pas des adultes. C’est pour cela que ce texte a été pensé et écrit dans un souci pédagogique."
Cette phrase à elle seule résume parfaitement l’ensemble de la visée du livre, même si dans le sous entendu, on peut lire une profonde invitation aux adultes de se remettre en question quant à leur idéologie face au racisme. En effet, on ne naît pas raciste, on le devient et cela passe par l’éducation reçue.
Je vous invite vivement à lire ce lire, une mine d’or quant aux questions que peuvent poser les enfants quant au racisme.
Oui, en effet, très belle ouvrage !
Cependant, bien des adultes ne comprennent pas toujours le sens des mots et son prêt à faire un amalgame dans tous les sens. Le racisme ordinaire (et je sais de quoi je parle) c’est aussi, sous prétexte de bonnes intentions dégoulinantes de toutes bienveillances, de ne pas prononcer le mot arabe ou noir ou jaune, mais de minorités visibles (que je trouve monstrueux et ségrégationniste). C’est aussi de ne pas mentionner les noms de voyous lorsqu’ils sont d’origines magrébines qui pourrait signifie que ces gens ne sont pas intégrés, tandis que Pierre, Paul ou Jacques le sont. Absurde ! J’appelle cela du racisme ordinaire. Mais il est vrai que pour les enfants, cela n’a pas de sens, comme moi je l’ai vécue enfant, ailleurs qu’ici…