En septembre dernier, un parti politique s’est formé au Québec : Option nationale. Dirigé par Jean-Martin Aussant, ancien député du Parti québécois et économiste de formation, ce parti indépendantiste propose de rapatrier les impôts, les taxes, les lois et les traités du Québec, afin que cette province devienne un pays.

Le Québec aurait-il les moyens, d’être souverain ? Les fédéralistes sont efficaces pour faire peur aux Québécois en ce qui concerne cette question. Pourtant, économiquement, le Québec aurait tout à gagner à devenir un pays. À ce sujet, le 30 mars dernier à Chambly lors d’une conférence, Jean-Martin Aussant soutenait encore une fois que c’est le cas. On entend souvent des arguments contre l’idée de la souveraineté, sous prétexte que le Québec est trop faible économiquement pour devenir être un pays. Or, ces arguments sont erronés et nous devons le savoir.

Entre autres, on nous parle de la dette, que le Québec serait beaucoup trop endetté s’il devenait un pays. Premièrement, il faut savoir que le Québec est, présentement, plus riche que la moyenne des pays riches de la planète.

Également, on nous dit que lorsque le Québec sera un pays, celui-ci devra prendre sa portion de la dette fédérale, ce qui va avoir pour effet de l’endetter davantage. Sachez qu’économiquement, il y a un bilan du côté actif et du côté passif. Une dette ne veut pas dire que l’on oublie l’actif. Les impôts québécois ont servi à construire tout ce qu’il y a au Canada depuis le début de l’histoire du Canada. Lorsqu’un bilan sera effectué, il y a des actifs hors-Québec, au Canada, qui reviendront de droit au Québec pour y avoir contribué. 

En ce qui concerne la monnaie, certains sont inquiets. Est-ce que le dollar canadien aura un lendemain au Québec ? Est-ce que le Canada autoriserait le Québec à continuer d’utiliser le dollar canadien ?

Imaginez si le Canada forçait le Québec à se départir du dollar canadien. Le Québec devrait alors vendre toutes ses réserves de dollars canadiens, ainsi que tout ce qui est libéré en dollar canadien au Québec. Cela voudrait dire que, du jour au lendemain, le Canada verrait le quart de sa masse monétaire à vendre, l’amenant à de graves problèmes sur le marché financier. Le Canada serait donc le premier à souhaiter que le Québec conserve le dollar canadien ! Quant au Québec, il pourrait utiliser la monnaie qu’il veut pour devenir indépendant. En effet, sur le marché financier, une devise est un bien comme un autre, et le Québec ne rencontrerait pas de difficultés à ce niveau.

Il est également faux d’affirmer que le Québec est trop petit, économiquement, pour être un pays. Une chose l’aide beaucoup en ce sens, et c’est la mondialisation. La mondialisation fait en sorte que la « taille » d’une économie n’influe pas sur sa prospérité, et en voici la preuve : sur les dix pays les plus riches du monde, neuf d’entre eux sont plus petits ou égaux au Québec en taille. Toujours en lien avec la mondialisation, le Québec se montre très ouvert économiquement, parce qu’il exporte environ la moitié de ce qu’il produit, ce qui n’est pas négligeable.

À travers son discours, Jean-Martin Aussant explique le fait que la péréquation, contrairement à ce que l’on peut penser, n’est pas une entrave à l’indépendance du Québec. Par ailleurs, il revoit certains arguments en lien avec le PIB qui ne tiennent pas comptent de la distribution des richesses, et qui laissent entendre que le Québec n’est pas assez riche pour être indépendant, quand on le compare aux États-Unis.

En résumé, chaque année, le Québec envoie la moitié de ses impôts à un gouvernement fédéral qui n’a pas du tout les intérêts du Québec à cœur, et qui ne se soucie pas des questions économiques qui le concerne quand vient le temps de signer un traité international ou de développer un secteur industriel.  Il préfère les investir dans l’industrie de l’automobile en Ontario, et dans le développement des sables bitumineux en Alberta.

Tout cela est un aperçu plutôt vaste de ce qu’implique la souveraineté du Québec, mais il est important d’inciter les gens à se renseigner davantage sur cette question, en vue d’un prochain référendum.

À cet effet, je vous invite à écouter la première partie de la conférence avec Jean-Martin Aussant, d’où je tire mes informations, ainsi que les parties suivantes, qui élaborent d’autres aspects de la souveraineté du Québec.

L’ABCD de la souveraineté: Le (A) parle d’économie :

http://www.youtube.com/watch?v=NsGZQpJSCYU