Les mythes ont la vie dure. Même quand ils passent de vie à trépas, les rumeurs, les "on dit", les nouvelles hypothèses sur tel ou tel morceau de leur vie suffisent à vendre des papiers. La France comporte de nombreux personnages historiques fascinants alimentant les conversations et les recherches des chercheurs. La dernière figure de notre Histoire qui défraie la chronique c’est la bouteuse d’anglais, Jeanne d’Arc.

Vendredi, c’est son anniversaire, elle aurait eu 600 ans. Elle aurait pu le célébrer si elle avait vraiment vécu. Pour certains historiens, son existence n’est que pure invention. On nous aurait donc menti depuis notre plus tendre enfance, nos livre d’Histoire véhiculeraient ils cette intox ? 

Oui, Jeanne n’aurait jamais existé, elle n’aurait jamais entendu ses voix pendant qu’elle faisait paître ses moutons dans les verts pâturages de Domremy. C’est du moins ce qu’avance le cinéaste François Ruggieri dans son livre Jeanne d’Arc, le stratagème. Derrière Jeanne se cacherait le destin du demi-frère de Charles VII, Philippe d’Orléans. 

L’Histoire officielle dit que Philippe serait mort né. Cependant ce qui fait pencher l’auteur dans la thèse du complot, c’est que lors de la Révolution, lors du pillage de la basilique de Saint-Denis, son tombeau était désespérément vide. 

D’autres indices tenteraient de nier l’existence de Jeanne. Premièrement, comment une simple bergère aurait pu monter à cheval, se battre avec une épée et une armure ou bien encore se fait obéir de soldats machistes composant l’armée du roi ? Deuxièmement, comment son père, un laboureur comme tant d’autre à l’époque, pouvant il payer le bail du château de Bourlemont ? Troisièmement, il y a une absence total d’acte de naissance et de portrait de Jeanne, alors que même un simple notable pouvait en avoir un de lui? Dernièrement, lors de sa béatification, le Pape Pie X a daté la naissance de la Pucelle en 1407, étrangement il s’agit de la même année de naissance du bâtard royal Philippe. 

François Ruggieri émet l’hypothèse que Philippe ait été éloigné du trône alors qu’il n’était qu’un simple bambin. Il aurait été placé dans la famille d’Arc, qui loin d’être une lignée désargentée, aurait été proche de la Cour du Roi. 

Mais alors, lors de l’épisode du bûcher du 29 mai 1431, qui a été brûlé ? Il s’agirait d’une simple femme nommée Jeanne la Turquenne et qui croupissait dans une geôle pour sorcellerie. La vraie fin de ce libérateur serait intervenue lors d’un assassinat orchestré par des émissaires papaux. 

L’Histoire c’est fabuleux, on peut sans cesse, au gré de nouvelles recherches, la recréer. Comme une pâte à modeler dans les mains des histories, elle peut prendre la forme que l’on veut. Cette merveilleuse malléabilité peut être dangereuse dans certain cas, une arme dans des mauvaises mains et les conséquences peuvent être considérables.