Je n'ai pas perdu de temps à écouter le débat télévisé du mardi 4 février.

Je n'ai d'ailleurs pas plus perdu de temps à écouter les commentaires des différents partis politiques qui y ont fait suite. Nous les connaissions d'avance.

L'UMP a applaudi et le reste de l'échiquier politique a critiqué. Et plus les gens étaient à gauche et plus ils critiquaient. C'est je crois le principal problème politique de notre pays. Tout ce qui ne vient pas de mon parti est mauvais. La logique de groupe m'oblige à voter contre.

Nous n'avons pas entendu JMLP et c'est aussi bien. Moins on le voit mieux on se porte.

Ecoutant une Sénatrice communiste et un député PS, je me suis tout de même demandé pourquoi je n'avais jamais entendu un de ces élus censés représenter le peuple s'indigner du coût des divers avantages, salaires, indemnités et retraites de nos parlementaires.  S'il est vrai que je n'attends rien de tel d'un député UMP, je vous avoue mon étonnement quant à nos autres élus qui déclarent à longueurs d'interviews comprendre et connaitre les difficultés des ouvriers et des employés.

Une phrase a retenu mon attention: Selon les journalistes Sarkozy aurait annoncé son intention de retourner à Gandrange en Moselle. C'est sans doute une bravade, une promesse de plus ou alors une phrase dont le but n'est que de prouver qu'il n'a pas peur. Peut-être voulait-il se prouver à lui même qu'il n'avait pas peur tout simplement.

Mais si Sarkozy se rend à Gandrange, il est fort peu probable qu'il réussisse une nouvelle fois le tour de force qu'il avait réussi lors de sa première visite.

En effet, en 2008, il avait réussi à force de promesses à se faire applaudir par les ouvriers. Sans doute ces derniers étaient ils encore portés par la vague d'espoirs qu'avait suscité pour certains son élection. Mais aujourd'hui les ouvriers de Gandrange sont amers et  ils le font savoir. Ils ont d'ailleurs symboliquement gravé dans le marbre les paroles de leur visiteur.

S'il tient sa promesse et qu'il se rend à Gandrange, il est plus que probable qu'il ne bénéficiera pas du même accueil.

Si l'on fait un petit effort et que l'on se remémore la violence avec laquelle les sidérurgistes ou les mineurs ont essayé sans succès par le passé de sauver son emploi, il y a fort à craindre que cette visite ne se passe pas dans le calme mais plutôt dans la violence.

Mais comment  en vouloir à des personnes à qui l'on ment depuis les années 80?

Comment en vouloir à des personnes à qui la gauche (le PS sous Mitterrand)  puis la droite avec l'UMP ont envoyé des cohortes de CRS ou de gardes mobiles pour mater leur colère?

Alors, sans vouloir jouer les Cassandres, je vous le prédis le Monsieur le Préfet de la Moselle et vous Monsieur le Directeur départemental de ce même département: "Vous êtes assis tous deux sur des sièges éjectables!"

Cela vous ennuie très certainement car ce sera un coup d'arrêt à votre carrière. Mais qu'est ce que votre carrière par rapport à la vie de ces ouvriers qui vont perdre leur emploi et qui ne bénéficieront pas des avantages dont vous bénéficiez.