Le plan de vol de Ryanair

Enfin un match intéressant : Ryanair vs Justice.

        Pour France-Roumanie, on va attendre ce soir.

        Là, il est probable que cela va durer plus de 90 mn. Car le débat porte sur une question de fond et de fonds. Dans le Low Cost, pas de petites économies. Et si Ryanair gagne, c’est … Marseille qui perd.

        De quoi s’agit-il ? La Justice française a mis en examen le transporteur, qui un jour nous fera voler debout, pour travail dissimulé et emploi illicite de personnel. 120 personnes résidents en France seulement, exercent au terminal spécial low-cost de Marseille selon les lois irlandaises en matière d’impôts, charges fiscales et retraites. Il faut ajouter environ 1000 personnes en emplois induits.

        Le tribunal d’Aix-en-Provence trouve à y redire. Même si Ryanair avait reçu le soutien de la Chambre de commerce et d’Industrie de Marseille Provence (CCIMP). "Pour nous, Ryanair est une compagnie efficace qui nous a permis de faire venir plus de 2 millions de touristes ici dans le territoire Marseille-Provence", avait affirmé Jacques Pfister le président de la CCIMP. L’activité du terminal low-cost qu’elle gère est, de fait, très dépendante de Ryanair qui draine à elle seule environ 1,5 million de passagers par an. Même la CCIMP piétine le droit du travail et les rentrées fiscales de l’Etat. Pourquoi se gêner. Le plombier polonais est de retour, mais lui, irlandais, il vole… et gaîment.

        Sauf arrangements entre amis, façon Mairie de Paris, ou création d’une niche fiscale rabotée, le match aura bien lieu avec d’un côté, un maître-chanteur déclarant: Si je suis condamné, je ferme et vous laisse 1100 chômeurs de plus et 1,5 million de passagers en moins. De l’autre, Thémis les yeux définitivement bandés pour les lois du travail.

        On peut compter sur une jurisprudence qui ne tardera pas à permettre des salaires à la chinoise. Plus besoin de délocaliser, ce sera le même prix partout pour la main d’œuvre !

        Le néolibéralisme à tous crins va être mis sur la place publique et les parties prenantes attendent le dénouement.

        Le chantage à l’emploi a déjà ici ou là fait fermer des usines, réduits les RTT, fait disparaître les 35 heures. S’il n’est pas permanent, il est sous-jacent.

        Ce qu’il faut c’est du fric, et toujours plus. Ce ne sont pas quelques caisses sociales ou des employés qui vont se mettre en travers. Dans quel monde vole-t-on ?

            M Woerth, il n’y a pas que les retraites qui ne vont pas !

            Avocats des 2 camps à vos plumes!