Les discussions concernant la mise en place d’un plan de lutte contre la récidive, ont abouti à un ensemble de recommandations remises ces derniers jours au Premier ministre, par la Ministre de la Justice Christiane Taubira. Mais ce plan ne semble pas faire l’unanimité et suscite de nombreuses inquiétudes toutes colorations politiques confondues.

Le premier objectif de Christiane Taubira est de supprimer le tribunal correctionnel des mineurs qui pour elle n’a pas raison d’être et ne pas considérer la prison comme la seule peine de référence, car elle génère la récidive.

 

Elle dénonce les effets pervers de la surpopulation carcérale en France et affirme que l’instauration de peines de probation pourrait être une meilleure solution. Elle envisage aussi la fin des sanctions automatiques et des peines plancher ainsi que la suppression de la rétention de sureté et l’élargissement des libérations conditionnelles.

 

Tout ce qui avait été mis en place par les gouvernements précédents semble selon elle inadapté et nécessite la mise en place d’une nouvelle politique pénale d’ici l’été prochaine.

 

Ce genre de discours est loin de rassurer l’ensemble des forces de police et encore moins les victimes d’infraction, qui au quotidien sont à la merci de la violence de plus en plus grande des délinquants.

Elles le trouvent surréaliste et totalement dans le déni de la réalité. Pour eux cela ne pourra conduire à plus ou moins long terme qu’à une explosion encore plus grande de la délinquance.

 

Même si le rôle dissuasif de la prison n’est pas vraiment prouvé, compte tenu des chiffres en augmentation de la récidive sur plusieurs années, rien ne prouve que les peines de probation soient mieux adaptées à la situation. Chacun sait que la prison ne soigne pas, mais elle permet pour la plupart de faire prendre conscience des actes commis, à condition que la peine soit appliquée dans les meilleurs délais. 

 

Cette peine de probation qui deviendrait une peine de référence, serait constituée d’un ensemble de contraintes relativement lourdes à la place de la prison. Ce pourrait être d’indemniser les victimes, (cela est existe déjà, mais est parfois difficilement applicable), d’exiger une formation, de limiter la liberté d’action des délinquants, ou de faire exécuter des travaux d’intérêt général.

En cas de manquement à l’exécution de cette peine, la personne serait emprisonnée.

 

Enfin, concernant le taux d’incarcération en France, il est nécessaire de préciser qu’il est parmi les plus faibles d’Europe, avec environ 100 détenus pour 100 000 habitants, c’est bien moins qu’en Grande Bretagne, en Espagne et au Pays-Bas.

 

La surpopulation carcérale en France est surtout due au nombre insuffisant de prisons, mais on sait très bien que construire une prison coûte cher et qu’en période de crise, il vaut mieux se tourner vers d’autres mesures moins onéreuses, mais probablement moins efficaces.