Après la musique, les films, les articles de luxe, les professionnels se mettent à la fabrication de faux médicaments à une échelle qui inquiète les responsables sanitaires, puisqu'ils sont désormais devenus capables de pénétrer les circuits pharmaceutiques officiels. Selon l'OMS, de 6 à 10 % des médicaments aujourd'hui vendu dans le monde serait une contrefaçon. Ce qui représenterait un chiffre d'affaires de plus de 30 milliards de dollars.
Il arrive que ces produits contrefaits contiennent malgré tout le principe actif du médicament original, mais sous dosé. Hélas, le plus souvent, ils ne contiennent que de l'eau, de la farine, de la craie ou de l'huile d'olive… Autant de substances qui ne sont pas dangereuses en elles-mêmes, mais sont parfois mortelles par le seul fait qu'elles sont, bien entendu, incapables de soigner les patients souffrant d'une maladie grave.
Le plus terrible c'est que ces faux médicaments contiennent fréquemment des impuretés ou des substances toxiques provoquant la mort de nombreuses personnes.
Si aujourd'hui, ce sont toujours les pays pauvres qui paient le plus lourd tribut à la contrefaçon, avec plus de 60% des médicaments qui seraient pirates, le problème n'épargne plus désormais les pays riches où l'on commence à voir circuler de faux médicaments contre les maladies cardiovasculaires, la dépression, l'obésité ou le sida.
Cette nouvelle situation serait due, selon les experts, à une déliquescence de la protection sociale dans les pays riches, mais, surtout, aux publicités tapageuses sur les effets – supposés ou réels – de nombreux médicaments qui sont soumis à des autorisations médicales ou qui sont hors de prix. Tel serait le cas de nombreux médicaments contre les troubles de la sexualité, et principalement le Viagra, destiné à traiter les troubles de l'érection, qui serait le médicament le plus contrefait dans le monde.
Ainsi, une fois de plus l'appauvrissement d'une population entraîne l'enrichissement des plus malhonnêtes qui n'hésitent pas à jouer avec la vie des gens.