Il n’est pas toujours aisé de se dévoiler!

Nos peurs nous paralysent,

Peur  du confident blessé,

Peur d’être incompris,

Peur de lever le voile de l’intime,

Peur du jour peu flatteur!

 

Alors nous utilisons des canaux plus subtils.

Nous montrant, sans trop nous dévoiler.

Je peins ces chemins qui cherchent mon âme.

 

Ces chemins sont emprunts de malentendus.

Alors nous s’osons plus marcher.

Nos chemins sont  incertains et ardus.

Alors nous  fuyons les écorchés !

 

Avoir la confiance pour parler en confiance !

Ces toiles sont le sang et la sueur du cœur.

Elles sont les sentiments du moment.

Leurs couleurs sont les reflets de mes peurs !

 

Quand le doute me noie sous trop de poids,

Je repousse l’échéance de sa naissance.

Elle est là, dans son coin,

Dans l’attente de l’éclosion.

 

Au jour de mon expression,

Elles en sont les convoyeurs.

Sa matière est celle qui coule dans mes veines.

 

Pauvre toile, elle est le réceptacle des émotions.

Elle est une partie du vécu, fixé sur du tissu.

Comme des miroirs de l’âme,

Les pigments en sont le reflet !

 

Le blanc est mon silence

Le noir, le néant

Le rouge est ma colère

Le bleu est mon calme

Le vert est ma froideur

Je tente de toucher l’âme

Pour libérer mes maux

Je tente de calmer mon vacarme

Par ces touches qui sont mes demi-mots

 

Je veux métamorphoser les pigments !

Je veux les transformer en petits trésors

Je veux être encore dans le présent

Pour éloigner plus loin la mort

Pour conjurer ce quotidien trop envahissant

 

Le voilà, enfin ce maudit tableau !

Fruit d’une souffrance nécessaire

Pendant un moment, il a été mon radeau

 

Mais déjà  il m’échappe !

Il s’échoue sur vos rivages

 

Il vous appartient

Il est d’autres sensations

Par votre regard, il devient

D’autres émotions !

 

S’il n’y a plus de cœur pour ressentir

Alors… que les yeux entendent les cris !