Réalisateur : Mark Osborne

Date de sortie : 29 juillet 2015

Pays : France

Genre : Animation

Durée : 107 minutes

Budget : 60 millions d’euros



Casting : Clara Poincaré (la petite fille), André Dussollier (l’aviateur), Florence Foresti (la mère), Guillaume Gallienne (le serpent), Marion Cotillard (la rose), Vincent Cassel (le renard)

 

Difficile de s’attaquer à un monument de la littérature française, notamment quand il s’agit du livre francophone le plus vendu dans le monde. Toute la poésie, l’innocence et la philosophie contenues dans ces cent pages environ sont difficilement transposables sur un écran. Pourtant Mark Osborne (Kung Fu Panda premier du nom) s’en tire à merveille. Il parvient à s’approprier l’oeuvre d’Antoine de Saint Exupery en usant d’une pirouette scénaristique. 

 

Ici le héros n’est pas le Petit Prince à proprement parlé, il s’agit de "la petite fille", un personnage sans nom vivant avec sa mère dans une ville sans nom. Sa vie est programmée par sa maman, tout est calculé, pas la moindre chance au hasard, à l’aléatoire, chaque minute est consacrée au travail et à la révision afin d’intégrer une prestigieuse école où tout le monde est formaté. Bref un monde où l’imaginaire, la création et la rêverie n’ont pas leur place. Une journée comme tant d’autre pour "la petite fille", elle fait la connaissance de son étrange voisin. Un ancien aviateur vivant dans une ruine, un cabinet de curiosité où s’entassent depuis des années, des vieilleries symboles d’une existence bien remplie. A travers ce personnage rocambolesque, elle fait la connaissance du Petit Prince. Une nouvelle conception de la vie s’offre à elle. 

 

Quelle beauté ! Ce film dégage un charme fou aussi bien sur la forme que sur le fond. Sur la forme tout d’abord, l’animation est parfaite mêlant le traditionnel et le moderne. Les scènes traitant du passé sont reconstituées en papier, sous forme d’origami, tandis que les scènes du présent sont en image de synthèse. Même si les personnages n’ont rien d’extraordinaire, ni beaux ni moches, les décors quant à eux font preuve d’une grande minutie et d’une grande esthétique. Le casting vocal est de haut vol, jugez plutôt : la petite fille (Mackenzie Foy en VO (Interstellar)), l’aviateur (Jeff Bridges/André Dussollier), la mère (Rachel Mac Adams/ Florence Foresti), le renard (James Franco/Vincent Cassel) et bien d’autres encore. 

 

Le Petit Prince est un film rempli de contrastes. Le monde réel et austère s’oppose au monde fantastique narré par le vieil aviateur, les techniques d’animation anciennes rivalisent avec le recours au numérique moderne, l’enfance pleine de naïveté et d’espoir contre l’âge adulte sans illusion et pleine de pessimisme. Est ce le fait de grandir qui nous fait oublier cette petite partie en nous capable de déplacer des montagnes ? Mieux d’une disserte ennuyeuses, pleines de termes savants et de citations d’auteurs pompeux, cette adaptation réussie livre un message bien plus audible pour les petits mais surtout pour les grands.