Le Secrétaire de défense, Robert Michael Gates, a estimé que — malgré le retrait des forces combattantes du terrain d’opération en Irak — l’augmentation des dépenses pour le maintien de la paix dans ce pays ainsi que le financement des forces en Afghanistan pour 2011 s’élèverait à 2,11 %, ce qui forçait ses services à économiser de l’argent ailleurs.

Or, un des gouffres financiers de la défense américaine, c’est le Pentagone avec ses immenses bâtiments qu’il faut bien entretenir et ses plus de 20.000 militaires et 3.000 civils qui y sont affectés. Le total des dépenses générées par le Pentagone représenterait 40 % de l’ensemble des dépenses militaires mondiales.

Ainsi, d’après Robert Gates, ce symbole de la puissance américaine doit entamer une cure d’amaigrissement qui devrait réduire ses dépenses — qui atteignent actuellement les 700 milliards de dollars — de près de 100 milliards de dollars dans les cinq prochaines années.

Pour se faire, les experts ont prévu une réduction du nombre de fonctionnaires civils, du nombre d’officiers supérieurs ainsi qu’une diminution des effectifs militaires. On prévoit également une diminution du budget des sous-traitants ainsi que la suppression pure et simple du Joint Forces Command qui est chargé de l’entraînement et du déploiement conjoint de soldats provenant de différentes unités. Le Joint Forces Command disposerait à lui seul d’un budget annuel de 240 millions de dollars et emploierait 5800 personnes.

Comme le signalait Robert Michael Gates : « La culture de l’argent coulant à flot qui s’est installée doit être remplacée par une culture d’épargne et de retenue. »

Espérons que cette nouvelle culture de retenue économique se traduira dans les faits par une limitation des interventions militaires américaines, et en ce sens la crise financière fera probablement plus pour la paix mondiale que les beaux discours et les actions isolées de quelques utopistes.

Après tout la guerre froide, en dehors de la déliquescence du système soviétique, ne s’est-elle pas interrompue surtout grâce à la pénurie de roubles ? Et si Al-Qaida est moins virulent à présent, n’est-ce pas principalement grâce au gel de ses avoirs bancaires plutôt qu’aux guerres combinées d’Irak et d’Afghanistan ?

Et pour lutter efficacement contre les dernières guérillas d’Amérique du Sud, ne faut-il pas avant toutes choses éliminer ce trafic de stupéfiants qui les définit bien plus que leur idéologie désuète ?