Le patchwork politique UDI est né le 09 /10/12 pour une place ,

dans la guerre des trois droites selon François Bayrou.

 

 

Jean-Louis Borloo veut en faire le premier parti de France, souhaitons lui bonne chance. Mais on ne peut s’empêcher au vu de l’envergure des politiques qui composent la naissance de l’UDI qu’à la moindre occasion beaucoup rejoindront l’autre camp qui les a souvent pris pour des seconds couteaux leur donnant des portefeuilles subalternes. Jean-Louis Borloo espéra vers la fin du mandat de Sarkozy le poste de premier ministre, il n’en fut rien. Pour montrer qu’il pesait sur la vie politique il s’engagea à petits pas dans l’intention de concourir pour la présidence nationale. Il essaya de mobiliser l’électorat qui se prétend centriste, mais seulement de droite. Voyant les difficultés que rencontrait Sarkozy, et ses appels du pied, il ne put s’empêcher de voler à son secours espérant, par son nouveau ralliement un poste ministériel si Sarkozy était réélu. Rien n’y fit, la droite centriste n’avait plus de vecteur, Sarkozy battu, comment retrouver une existence ministérielle ? En fait, peu croyaient en lui devant Sarkozy, il ne fit donc qu’amuser le microcosme politique et médiatique qui jugea avec bienveillance son engagement. Beaucoup de journalistes rêvent d’un centre croyant qu’entre les deux partis majoritaires il aurait sa place, c’est l’argument majeur de François Bayrou, peser sur la vie politique. Le problème est que le centre en politique on ne sait pas ce que c’est, c’est son principal handicap. La droite on sait, la gauche aussi donc quand on s’engage pour l’un ou pour l’autre on a des espoirs de voir la politique que l’on souhaite. Le centre droit on sait qu’il appliquera la politique de l’UMP genre François Fillon, il fait donc double emploi.

 

Ce nouveau parti a pour but de souder les électrons libres du centre droit. Il constitue donc un espoir au cas où l’UMP serait moribond dans cette guerre des chefs. Il faut donc applaudir le travail de Jean-Louis Borloo d’apporter une roue de secours à la droite gouvernementale. Mais, il ne fut pas le seul, Hervé Morin, qui est à sa droite, rêvant d’être le calife, faisant comme Jean-Louis Borloo en renonçant à son engagement de 2012 sous le pressing de Sarkozy, n’avait plus qu’à s’associer avec lui pour former le ciment de cette nouvelle équipe.

 

Tous deux eurent donc un échec cuisant, entre perdants pourquoi ne pas faire cause commune ? C’est toute l’histoire de la naissance de l’UDI ainsi résumée. Il faut qu’ils en aient assez de ce virage vers l’extrême droite de Sarkozy qui se retrouve, être la référence, dans une rivalité entre François Fillon et Jean-François Copé, cherchant une crédibilité nationale. Celui du pain au chocolat qui fait du vent, plus personne ne l’écoute, étant carrément au FN, il fait double emploi, tandis que l’autre, qui n’a pas plus d’envergure, portant avec Sarkozy la défaite de la droite gouvernementale avec la dette, le déficit, mais aussi le chômage et les plans sociaux. Le rapport de Louis Gallois sonne le glas de sa politique. Une France meurtrie sans compétitivité en quelque sorte.

 

Il n’a pu s’imposer à Sarkozy, pour faire valoir les qualités d’une droite équilibrée et républicaine respectueuse des institutions.

 

Ce nouveau parti qui se définit être une union des indépendants du centre droit pose la question, qu’elle sera sa politique ? C’est celle de l’Alliance Centriste, du Centre national des Indépendants et Paysans, de la Convention Démocrate, de la Force Européenne Démocrate, de la gauche moderne, du Nouveau Centre, du parti radical et le renouveau pour Paris ? De quoi s’y perdre. Ce n’est pas sérieux. De plus, un indépendant est un électron libre comment donc faire une politique cohérente avec des indépendants ? En fait ce sont des déçus de l’UMP tout simplement.

 

Donc ce parti devrait s’appeler l’Union des Déçus Indépendants.

 

Pour Bayrou, le centre c’est être à cheval sur la gauche et la droite, mais là il se trompe puisqu’ils se définissent du centre droit, pas du centre tout court comme il le prétend, nuance.

 

L’objectif de ce nouveau parti est d’être créé pour nous. La France a besoin d’un nouveau souffle, le pays doit se reprendre, c’est bien, mais n’ont-ils pas participé au désastre actuel ? J’aime bien ces politiques qui ont gouvernés 10 ans et qui prétendent donner un nouveau souffle, pourquoi ne l’ont-ils pas fait avant, n’avaient-ils pas le temps ? Il est crucial, pour eux, de mettre en place une stratégie de reconquête, c’est le pouvoir qu’ils veulent, pour le reste on verra après.

 

Quant à reconquérir l’industrie, améliorer sa compétitivité, l’exportation, l’emploi, et l’éducation c’est autre chose, comment leur faire confiance, ils n’ont rien fait pendant dix ans ?

 

Ils clament l’alternance en raison de la politique désastreuse des socialistes. Mais les socialistes agissent, les mesures qu’ils ont prises vont dans le bon sens, ils font la politique pour laquelle ils ont été élus, redresser le pays.

 

Pauvre UDI attendez au moins quelques temps avant de les traiter de désastre. Quelle portée politique peut avoir un tel argument dans la bouche de celui qui l’exprime ?

 

Une chose est certaine Borloo a réussi son pari, ils étaient près de 3.000 à l’assemblée constituante du dimanche 21 octobre à la Mutualité. Il y avait même les anciens, Valéry Giscard d’Estaing 86 ans et Simone Veil 85 ans des jeunes qui vont surement donner un souffle nouveau. En fait, on retrouvait ce qui reste du MRP et de l’UDF sans Bayrou, le traitre. Cela n’empêcha pas le Modem de clamer, «franchement ça fait très moderne». Quant à l’UMP c’est le député des Alpes-Maritimes Lionnel Luca qui a raillé les soutiens sur le réseau social Twitter, «tous les jeunes espoirs de la politique avec Jean-Louis Borloo, Simone Veil, et VGE».

 

Mais il y a une dissidente de l’UMP Chantal Jouano sénatrice et ex ministre des sports UMP sous Sarkozy, elle ne manqua pas de soulever de fortes critiques dans son ancien camp. Elle avait pris ses distances avec Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle jugeant qu’il lorgnait trop vers le FN. Très applaudie elle déclara se consacrer à vie à l’écologie pour faire de l’UDI le premier parti écologique de France, bon courage.

 

«On a besoin en France d’un parti défricheur, novateur, précurseur», a-t-elle ajouté en saluant le «projet pétillant et porteur» de l’UDI. «Le choix de l’UDI est aussi pour moi un choix affectif. Le choix de rester dans un parti politique de droite qui est dans une coalition claire avec l’UMP, le choix de rejoindre un homme très créatif (Jean-Louis Borloo)». «C’est aussi le choix de la liberté de parole et de pensée», a-t-elle assuré.

 

Mais l’UDI n’a pas récupérer que Chantal Jouano, comme anciens ministres de Sarkozy. On y trouve Rama Yade, François Sauvadet, Maurice Leroy, Michel Mercier ou encore le transfuge du Parti socialiste Jean-Marie Bockel.

 

C’est bien sûr la présidentielle l’objectif de ce nouveau parti, bien que tous affirment que ce n’est pas le moment. C’est vrai, c’est dans un peu moins de cinq ans. Dans l’immédiat c’est faire avec l’UMP sous Fillon, plus proche d’eux, un ensemble à gouverner. Jean Christophe Lagarde député et secrétaire général de l’UDI, «notre ambition est d’être la principale force politique d’opposition et de conduire la prochaine alternance». Et Jean-Louis Borloo de déclarer, «on doit se préparer tout de suite à gouverner, a-t-il lancé. On ne connaît ni le jour ni l’heure», c’est comme si c’était fait.