Le paradoxe socialiste,

un programme pour des candidats,

 

La première question est : quel est l’apport que les candidats aux primaires peuvent prétendre faire valoir dès lors que la ligne politique générale est fixée ? Qu’est-ce qui peut les différencier ? Ne sont-ils pas verrouillés ? Comment les juger, par leur aspect, leur valeur morale, leur langage et leur culture ? Certes ces paramètres ont de l’importance pour un président de la république, il nous représente. Mais, le programme, n’est-ce pas l’engagement qu’il prend envers les Français de le faire appliquer s’il est élu. S’il est fixé à l’avance par la direction de son parti et présenté aux Français, n’est-ce pas contraire à l’idée de la cinquième république ou un homme se présente devant les Français pour leur demander leur confiance ? Jusqu’à maintenant c’est à peu près ce qui s’est passé, le candidat président présentait son programme avec l’accord de son parti, mais un accord concocté avec les instances de son parti non dévoilé à la presse. Ce ne fut pas le cas de François Mitterrand, mais le programme commun de la gauche des 110 propositions était construit par lui. Mais ce fut le cas pour les autres présidents qui ne présentèrent que les grandes orientations d’un programme, s’engager trop n’est pas une marque de prudence.

Comment peut-on ensuite développer des critiques envers ce qu’il appliquerait si ce n’est pas lui qui en soit l’essence, même s’il s’y réfère ? N’est-ce pas une dérive d’accaparer pour un parti politique le fondement de notre constitution ? Nous ne sommes plus dans ce cas d’un homme que l’on élit, mais dans celui du programme d’un parti soutenu par son représentant, mais soutenu seulement ! Le président de la république n’est-il pas au dessus des partis, n’est-ce pas ce que l’on a retenu de l’esprit de notre constitution ?

C’est vrai que cet engagement du général de Gaulle à subi et subi encore des atteintes. Le président Nicolas Sarkozy est le chef de son parti et celui-ci occupe tous les rouages de nos institutions, c’est une hégémonie UMP, que de Gaulle n’aurait surement pas acceptée. Critiquée par l’opposition qui, maintenant, se présente sous une autre forme mais dans la même lignée ou c’est le parti qui prédomine. D’aucuns diront que c’est plus clair, certes les bases sont présentées et cela créé un trouble politique, mais que devient le président issu du PS s’il modifie le programme au cours de son mandat ? Il se trouve de ce fait en contradiction pour ne pas appliquer correctement le programme du parti dont il s’était engagé à faire, mais aussi avec les Français. Quelle est donc sa responsabilité ? Position intenable politiquement. S’il vient à modifier le programme pour raisons de politique intérieure, budgétaires ou sociales, sur cinq années il peut se passer énormément de choses qui peuvent conduire à revoir l’orientation politique initiale. Dans ce cas qui prend la responsabilité du changement d’orientation politique, le parti, le président, les deux ? On voit bien l’imbroglio de cette logistique, elle ne respecte pas l’esprit de la constitution d’un président au dessus des partis, et ouvre la porte à de nombreuses critiques.

On évoque qu’il sera amendé par la candidate ou le candidat, et pour les socialistes il serait une base de réflexion et de débats. De nombreux commentateurs disent de lui que c’est un vrai projet de gauche, il se place dans une gauche sociale que l’on pourrait classer dans une politique démocrate socialiste.

C’est un programme pour les jeunes, annonçant la création de 300.000 emplois financés par le maintien de l’ISF ou la suppression de l’exonération des heures supplémentaires défiscalisées, qui coutent très cher au pays, autant que cela serve à créer et financer des emplois. C’est sous l’égide de François Hollande qui l’an dernier avait mis cette priorité dans son projet que ce programme a été élaboré. C’est donc l’opposé de ce qui est actuellement appliqué.

C’est un autre projet de société qui sera soumis aux Français. Le plafonnement des hautes rémunérations dans un rapport de 1 à 20 pour les patrons des entreprises de l’État est un gadget s’il ne s’applique qu’à ces entreprises. Le PS donne un an aux entreprises pour réduire à compter de 2012 «l’abime social» sur un accord par une politique de revalorisation du travail. Une politique des stages qui se sont développés de façon anarchiques conduisant à des abus de la part des entreprises, deviendront de vrais contrats de travail. C’est aussi un renforcement de l’État par la création d’une banque d’investissement avec des ressources qui existent déjà. Par ailleurs l’État reprend son rôle dans des domaines comme la sécurité ou il prévoit le recrutement de 10.000 emplois de policiers en cinq ans ainsi que des magistrats ou des greffiers en réponse au malaise de la justice.

L’autre grande réforme est fiscale jugée prioritaire est l’intégration de la CSG dans l’impôt sur le revenu, et la différenciation des taux de l’impôt sur les sociétés, ou de l’entrée des salariés dans les conseils d’administration des entreprises. En 2012, le parti pris est clair, privilégier une démarche plutôt que miser sur des mesures chocs. Pour trouver une entente avec les Écologistes les Verts, il est prévu une sortie de nucléaire et du tout pétrole dans 30 ou 40 ans en privilégiant les énergies renouvelables, c’est l’effet Fukushima, cela ne mange pas de pain, dans ce délai tout peut arriver.

En pleine crise budgétaire, le PS soigne d’abord sa crédibilité. Il se démarque du pacte de stabilité et prône l’emprunt Européen pour financer les infrastructures d’avenir et la recherche. Mais il entend mettre fin à l’emballement de la dette qui atteint 87 % du PIB fin 2010, fournit un tableau de financement pour chaque dépense nouvelle et se fixe pour objectif de ne pas dépasser 5 milliards d’euros de dépenses nouvelles par an sur la période 2012-2017. La réduction du déficit est une priorité, elle sera poursuivie pour arriver en 2017 à un retour l’équilibre. «Les Français le savent, des efforts seront demandés pour rétablir la situation». L’échéance de 2013 pour ramener le déficit à 3 % de PIB est jugée intenable, au risque de mécontenter Bruxelles, «il faudra y parvenir ensuite le plus tôt possible», indique Michel Sapin, en charge du cadrage. Il veut arriver à réduire à compter de 2014 les intérêts versés pour le compte de la dette qui augmentent actuellement de cinq milliards par années. Coté recettes, il entend profiter de celles de la croissance qu’il estime en moyenne à 2,5 % sur la période 2013-2017, et il entend dégager 40 à 50 milliards d’euros en agissant sur les niches fiscales.

C’est un programme qui a été élaboré avec tous ses grands leaders, candidats déclarés de Ségolène Royal, à François Hollande, ou putatifs avec les représentants de Dominique Strauss-Kahn, Laurent Fabius, Arnaud Montebourg, Manuel Valls, Vincent Peillon ont été conviés chaque semaine depuis deux mois à un «conseil politique» pour défendre leurs priorités. François Hollande émet déjà des réserves sur le financement de ce programme notamment sur l’allocation d’autonomie des jeunes promise le samedi 31 mars par Mme Aubry aux jeunes socialistes. «L’état des finances publiques ne nous permet pas de financer une telle mesure, à moins de renoncer à la réduction de la dette», c’est exclamé François Hollande. C’est malgré tout un projet ou chaque grand leader y voit un peu de lui, les Strauss-Kahniens seraient satisfaits quand à Ségolène Royal, elle y voit l’essentiel de ses propositions de 2007. Ce projet devrait être présenté le mardi 5 avril à la presse.

C’est vrai, qu’une certaine place a été réservée aux candidats pour apporter un plus fonction de leurs inspirations, mais cela ne devrait pas modifier notablement les grandes lignes de ce projet. Bien sûr ce projet est déjà attaqué par l’UMP, qui le démolit, mais aussi par le front de gauche. Le grand reproche est comme toujours sur le financement à croire qu’il n’y a que la droite pour faire bien alors qu’elle a mis le pays au bord du gouffre avec une ardoise de quelques 2000 milliards de dettes cumulées, elle n’est pas la mieux placée pour critiquer. D’aucuns critiquent la croissance estimée à 2,5 % par an, ce qui serait trop élevé sauf quand la droite ne cesse de se tromper en annonçant des chiffres toujours majorés qui ne sont jamais tenus.

Les 25 milliards d’euros de dépenses pour les mesures nouvelles, au premier rang desquelles les 300.000 emplois jeunes, devront être compris dans cette enveloppe de 1,7 %. Cela signifie que pour certains ministères, les budgets seront gelés. Le PS, s’il veut stopper le non remplacement d’un fonctionnaire sur deux partants à la retraite, n’entend pas rouvrir les vannes. Il vise peu ou prou une stabilisation des effectifs de l’État.

Le député Michel Sapin ancien ministre des finances de 1992 à 1993 a été chargé du chiffrage et du cadrage. «Nous nous sommes d’abord interrogés sur le possible et non sur le souhaitable. Il était hors de question de faire la liste des courses avant de regarder ce que nous avions dans le porte-monnaie».

Quelle autre alternative nous est offerte, conserver la droite actuelle qui poursuivra le démantèlement de nos institutions, si elle repasse, elle y trouvera une approbation à la politique qu’elle a menée. Si les socialistes passent ce sera un changement à 180 °qui apportera dans les cinq ans de mandature un plus socialement qui peut être bénéfique pour le pays libéré de ce régime policier et devrait conduire à une meilleure entente entre les Français. Ils en ont bien besoin beaucoup étant dans la misère. Mais tout attendre des socialistes serait se leurrer leur marge de manœuvre est faible, beaucoup seront déçus, mais promettre plus est impossible eu égard au bilan des années Sarkozy.

 

6 réflexions sur « Le paradoxe socialiste, »

  1. Un tel programme achèvera l’économie française en moins de 2 ans. Il suffit d’une assemblée générale pour qu’une multinationale déménage. Comme 39 des 40 entreprises du CAC40 sont détenues à très grande majorité par des investisseurs étrangers. Une loi de folie communiste aura un résultat immédiat sur les conseils d’administration épaulés par leurs actionnaires qui se moquent de la démagogie française.
    Quand au reste du programme ce n’est que déficits, déficits, déficits…. sans aucun financement, sinon « voler les riches ». Quels riches ? La bourgeoisie socialo-décadente ? Y-a-plus qu’eux qui ne paient pas leur du en France.

  2. [b]HumHum[/b] bonsoir,

    Cher monsieur, tout le monde ne pense pas comme vous, nous sommes en démocratie, votre opinion ne vaut pas plus que celle d’un autre.

    Je ne la partage pas.

    Votre propos est dénué de tout fondement, il est le reflet de votre personne sans plus.

    On peut critiquer, c’est le jeu, mais il faut que cette critique soit fondée par sur un repoussoir.

    Ce n’est pas comme cela que l’on redressera notre pays, la politique menée est catastrophique à plus d’un titre, notre déficit est abyssal, je ne vois rien de bon dans sa poursuite.

    C’est dommage pour la France que cette politique populiste sans direction au coup par coup au grès du vent sans ligne directrice, mais conduisant à la misère.

    Sortez de votre carcan et venez avec moi, je vais vous montrer ce que nous sommes devenus.

    Il faut de la justice, la France est à tous les Français pas seulement à une classe, alors réfléchissez et sortez de votre ornière.

    Les Français d’en bas sont de plus en plus pauvres, je ne peux voir mon pays dans cet état, les socialistes feront mieux s’ils passent et ne gaspilleront pas l’argent des Français comme l’a fait notre politique actuelle.

    Dans une rue voisine de mienne 7 personnes dorment dans leur voiture, et elles travaillent, seulement elles ne gagnent pas assez pour payer un loyer, alors, il faut leur donner un peu.

    La gauche si elle passe évitera une révolte qui gronde dans les banlieues, par ce que ces Français là ont été oubliés.

    Bien à vous,

    Anido

  3. HumHum,
    Que nous apportent ces riches si ils ne paient pas d’impôts ? Des emplois qui s’en iront de toute façon car les entreprises en France ne seront jamais aussi compétitives que les Chinoises…
    [b]La bataille fiscale est perdue d’avance[/b]. Les impôts sur les grosses fortunes et revenus élevés seront toujours plus élevés en France qu’en Suisse ou au Luxembourg.
    [u]
    Que proposez-vous ?[/u]
    Continuer les réductions d’impôt style bouclier fiscal ?
    Malgré le bouclier fiscal, [b]il reste plus intéressant d’avoir son compte en Suisse[/b] qu’en France dès qu’on a un peu de pognon. Ceux qui avaient choisi de partir ne sont pas revenus ou sont tout de même partis. Les autres sont restés.
    L’état a simplement perdu des ressources dont il avait le plus grand besoin.
    C’est donc sur un autre terrain qu’il faut œuvrer.

    Mais Anidom Nidolga et moi-même avons sans doute perdu notre temps en répondant à ce type de commentaires : en général, leurs auteurs n’ont plus d’arguments dès que l’on sort des slogans pour entrer dans des débats intelligents.
    Je parie ce que vous voulez que HumHum mettra les voiles après ce premier commentaire.

  4. Concernant l’article (début seulement, il est tard), le choix du candidat et du programme

    Je pense pour ma part que le PS n’a pas suffisamment clarifié sa position. C’est d’ailleurs un problème récurrent à beaucoup de partis dans beaucoup de domaines.
    La réponse à la question devrait pourtant être claire :
    Ou bien on choisit le programme avant le candidat, et on assume le fait que le candidat est choisi en fonction de sa culture, son habilité à s’exprimer, et éventuellement de propositions additionnelles qu’il fait.
    Ou bien on décide que le parti donne une vague ligne directrice, ligne que chaque candidat doit suivre pour bâtir son programme.

    Les deux se défendent.
    D’un côté, le parti a des idées, un programme, et n’est pas une coquille vide.
    D’un autre, le candidat n’est pas un mouton qui propose un programme que d’autres ont fait à sa place.

    La meilleure solution étant une hybride des deux : le parti a une ligne directrice ET un certain nombre de propositions (les propositions sur lesquelles s’accordent tous les candidats, par exemple la suppression des exonérations des heures sup). Le programme du parti n’étant pas complet, chaque candidat peut le compléter plus ou moins à sa guise.

    Le problème, c’est que là, le PS a rendu une copie qui pourrait presque convenir dans le cadre de cette dernière solution.
    Le PS a donné un programme incomplet, mais en prétendant que c’était là le programme que son candidat devait défendre…

    L’autre problème, et [b]j’aimerais une réponse là-dessus[/b], Anidom Nidoga, c’est que certaines mesures proposées se heurteront à des difficultés, parfois à de fausses difficultés, mais vues comme telles par les Français.

    [u]Exemple : le rapport de 1 à 20 des salaires dans les entreprises publiques.[/u]
    Déjà, [b]que fait-on si la gouvernance interne de l’entreprise fait obstacle ?[/b]
    On met 10 millions de titres sur le marché, ce qui fera chuter le titre de 30% en 10 minutes, obligeant ainsi l’entreprise en question à coopérer ?
    [u]Autre problème :[/u] [b]croyez-vous qu’Anne Lauvergon va aimer cette proposition ?[/b] Vous pouvez compter sur elle pour aller raconter à qui veut l’entendre, et donc à la presse, que, si elle n’a pas ses 5 millions par mois -qu’elle estime d’ailleurs mériter- elle partira en Angleterre.

  5. Anidom Nidolga,
    [b]Je vous ai cité deux problèmes prévisibles[/b] (la preuve, je les ai prévus). J’ai donné une solution parmi d’autres au premier. Ma question est donc : cette solution est-elle aussi celle du PS ? Si oui, pourquoi n’a-t-elle pas été rendue publique ? Si non, [b]comment le PS compte-t-il forcer les entreprises à respecter cette règle ?[/b]

    Pour le second obstacle, je pense qu’Anne Lauvergon n’a rien d’indispensable, pas plus que les autres. [b]Elle peut bien aller trouver du travail en Angleterre si ça lui chante[/b].
    Je dirais même [b]bon débarras[/b].
    [u]Ma question :[/u] [b]le PS partage-t-il cette position ?[/b] Le PS compte-t-il, comme moi, accepter de bon cœur le départ de ces gens-là ? Sinon, comment envisage-t-il de les garder en France malgré ces baisses conséquentes de salaire ?

    Ça va peut-être vous étonner, mais je pense que ce retour en arrière va dans le bon sens. Seulement, voilà : il ne suffit pas de proposer cela pour rafler des voix et dire 6 mois après le scrutin [i] »euh, non, on ne peut pas le faire finalement, parce que sinon, Anne Lauvergon va partir »[/i].
    Les obstacles que j’ai identifiés sont prévisibles. Vos chefs, si ils sont vraiment compétents, les ont vus aussi.

  6. [b]poissonrouge[/b] bonjour,

    Que vous répondre, je ne suis pas devin, et je ne suis pas socialiste et encore moins dans le parti.

    Le rapport de 1 à 20 est un gadget difficile à appliquer, et à contrôler.

    Ne se laisse tromper que celui qui veut.

    cela fait bien alors on en parle.

    Qu’importe qu’un PDG gagne un très haut salaire dès lors qu’il paye des impôts en proportion.

    Le problème est qu’il ne les payent pas en proportion.

    Il faut donc revoir la fiscalité pour que tous payent sans passes droits et niches fiscales non indispensables.

    Pour ce qui est de la fuite des capitaux, elle n’a jamais été aussi élevée que sous cette politique, Sarkozy ne s’est d’ailleurs pas caché d’admettre qu’en France on payait trop d’impôt ce qui revient à considérer qu’il faut mettre son argent ailleurs.

    Pourquoi voudriez-vous le contraire, les circuits de blanchiment rapportent beaucoup que ce que l’on pourrait obtenir en investissant dans la production, et puis une gouvernance de droite ne reste jamais une éternité, de sorte qu’une de gauche peut diriger le pays, donc rien n’est sur.

    Quand à Anne Lauvergeon, le problème est fait-elle bien son travail, si oui, pourquoi réduire son salaire, et si elle ne le fait pas, il faut s’en séparer.

    Il est préférable de payer correctement que non. Ne dégouttez pas les responsables d’être des responsables ne faites pas comme eux qui détruisent l’amour du travail de leurs employés en ne les payant pas correctement.

    Bien à vous,

    Anido

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