comme suite au plébiscite des trois millions de fidèles à Rio de Janeiro.

 

{dailymotion}x12fete{/dailymotion}

 

Au terme des sept journées mondiales de la jeunesse à Rio de Janeiro ou il est allé chercher la consécration dans ce pays brésilien le plus chrétien du globe, ou sont mêlés catholiques et protestants évangélistes de différentes liturgies dans une proportion de 64 % de catholiques et 22 % d’évangéliques, il a réuni cette jeunesse d’Amérique latine avec laquelle il a communié. Ce pape argentin qui se revendique être le pape des pauvres, proche d’eux, position dogmatique qui tranche avec son prédécesseur, mais proche du «Bien heureux pape Jean XXIII» tout en étant moins dogmatique. Il avait besoin du souffle de cette jeunesse pour s’imposer sur le conservatisme de l’église romaine afin de la faire évoluer vers plus d’ouverture doctrinale sur les différentes évolutions de la société. C’est, pour l’église, une condition de survie eu égard à la perte de foi et des pratiques religieuses. 4 % de catholiques pratiqueraient assidument la messe le dimanche, même si un fort pourcentage se dit catholique, mais non pratiquant. Le monde a changé et pas l’église. Sa position sur les homosexuels et les divorcés et opposée à celle des prêtres au contact des fidèles. Il faut donc que l’église du clergé s’ouvre qu’elle soit moins rigoriste et qu’elle ne mette pas un parcours du combattant sur un adulte qui veut être baptisé. Qu’elle accueille, il n’y a pas que la rigueur droitière de ce clergé, il y a aussi les avancées des prêtres auprès de la population qui, dans un langage socialiste, apportent la bonne parole en rapport avec les réalités du monde, et seuls ceux qui sont au plus près des pauvres le comprenne.

Quand il fustige le luxe et le fétichisme de l’argent et qu’il souhaite promouvoir une église pour les pauvres, «cela me fait mal quand je vois un prêtre ou une religieuse avec une voiture dernier cri !». Un langage inhabituel pour un pape qui s’emporte contre le gaspillage des sociétés occidentales, et stigmatise «la nourriture jetée à la table du pauvre». Il n’entend pas révolutionner la doctrine de l’église catholique mais lui donner une autre image, par sa parole, différente de celles qui d’anathèmes en rejets, multipliant les interdits, font que l’église n’est plus écoutée alors que son devoir est d’être au plus près des plus pauvres. Comme Jean-François d’Assise ayant vécu dans la plus grande pauvreté, il met en garde son clergé sur sa richesse. «Saint Pierre n’avait pas de compte en banque, non ? Ne vous laissez pas séduire par la tentation de l’argent», aux évêques italiens, lors de leur première rencontre avec l’un des épiscopats étalant son luxe et sa suffisance dans son opulence.

En quelques mois le pape François a donné un autre le visage de l’église même si dans le fond de sa doctrine reste fondamentalement conservatrice.

Un exemple, lorsqu’il renonce aux fastes pontificaux préférant une résidence de 90 mètres carrés plus proche de ce qu’il avait comme évêque en Argentine. Il connait la force de l’exemple qu’il veut imprégner pendant son pontificat.

Son message aux jeunes rassemblés sur cette plage fut que la foi ne se prend pas en morceaux, elle ne veut pas de croyants à la spiritualité désincarnée. Et à plusieurs reprises il a demandé aux jeunes d’être eux-mêmes, de ne pas être des chrétiens de façade à temps partiel, allant jusqu’à dire, «je vous demande d’être révolutionnaires, d’aller à contre-courant, de vous révolter contre la culture du provisoire». Ce pape donne ainsi un coup de pied dans la poussière conservatrice de l’église romaine.

Devant les évêques d’Amérique latine proches de son idéologie par ce que côtoyant la misère, il a refusé le cléricalisme, ce qu’il n’aurait peut être pas oser faire en Europe. Il avait besoin de leur soutien. L’église est responsable à ses yeux «d’un manque de maturité et de liberté des chrétiens». Il leur a en revanche rappelé sa volonté d’avoir des évêques qui soient des «pasteurs patients et miséricordieux, qui aiment la pauvreté et ne soient pas ambitieux», il les a fermement invités à un «examen de conscience», qui vaut pour l’ensemble du clergé mondial.

Alors là, il attaque ce qu’il y a de plus choquant dans l’église romaine le gout du supérieur qui regarde, vers le bas, de sa hauteur épiscopale, le pauvre chrétien qui vient vers lui.

Mais le plus typique de son voyage fut dans l’avion lors de son retour se livrant à une conversation avec les soixante dix journalistes qui l’accompagnaient.

 

Le 29 juillet dans l’avion qui le ramène à Rome après les journées mondiales de la jeunesse à Rio de Janeiro, / Luca Zennaro/Reuters, document Le Monde.fr.

 

Une conversation impromptue allant des Gays, à la place des femmes dans l’église, à celui des divorces remariés, finalement sur les questions qui font débat entre l’église et la société. De cette conversation il se dégagea qu’il veut positiver plutôt que de condamner. Sur le lobby gay au Vatican, sujet particulièrement délicat, il répondit,

«le problème n’est pas d’avoir une tendance homosexuelle, le problème, c’est de faire du lobbying. Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ?».

Il se place en miséricordieux et comprend qu’il peut y avoir des Êtres différents qu’il n’a pas le droit de juger. «Le catéchisme de l’Église catholique dit très bien qu’on ne doit pas marginaliser ces personnes, qui doivent être intégrées dans la société».

Mais il masque que l’homosexualité fut largement répandue avant dans l’Empire romain sur les esclaves et pendant et après Jésus-Christ, ne lui prétendit-on pas une tendance homosexuelle ? Ensuite l’adoption du christianisme comme religion d’État, au cours du IVème siècle, fit, des pratiques homosexuelles, un crime. En 313, la religion chrétienne devint religion d’état sous l’empereur Constantin. Mais il faudra pourtant attendre 30 ans pour qu’une loi réprimant l’homosexualité vit le jour. C’est, en effet, en 342, que les empereurs romains Constantin Ier et Constant II décrétèrent, dans leur édit sur les adultères, la punition de tout homme, déclaré «infâme qui se marierait en femme».

Mais est-ce que pour autant dans la suite de ses paroles compréhensives, que le pape François reviendra sur les consignes dictées par Benoit XVI. Elles interdisaient l’entrée au séminaire à ceux «qui pratiquent l’homosexualité, présentent des tendances homosexuelles profondément enracinées ou soutiennent ce qu’on appelle la culture gay».

Quant à la place de la femme dans l’église, sur leur ordination, sa réponse fut franche, «l’Église a dit non, Jean Paul II en a parlé de manière définitive. Cette porte est fermée», un pape peut-il revenir sur ce qu’à dit un autre pape ? Pour lui la femme n’est pas seulement la mère, la maternité, et qu’elle doit être plus qu’une catéchiste ou une présidente d’œuvres caritatives. Il la voit comme un support national pour faire des fils pour sauver la patrie ! Là, il est resté au temps des romains !

Quant aux divorcés remariés qui ne peuvent le faire dans l’église, admettant que tout le monde puisse se tromper, il a ouvert une porte qui offrirait une seconde chance aux mariages religieux.

Finalement ce voyage fut pour lui le moyen de se révéler et d’attaquer par ce plébiscite le sectarisme romain, pour le faire évoluer. Y réussira-t-il toute est la question, est-ce que l’Église romaine comprendra qu’elle doit évoluer si elle ne veut plus être une église en dehors du temps et perdre encore de plus en plus de pratiquants ?