Depuis la déclaration de l'état d'urgence par Pervez Musharraf, déclaration qui ressemble à un véritable coup d'État puisqu'il donne les pleins pouvoirs au général-président et empêche l'invalidation de sa réélection, les manifestations tant de la population civile que de magistrats se poursuivent malgré les répressions policières de plus en plus violentes.

Lors de la première manifestation organisée par le corps des avocats de la capitale, plus de147 personnes ont été arrêtées et 17 autres ont été blessées par balle. À Karachi, la principale ville du pays, ce sont 110 personnes qui ont été arrêtées et 17 blessées lors d'une autre manifestation organisée par des avocats, alors que les forces de police matraquaient et dispersaient les manifestants avec des gaz lacrymogènes.

À Rawalpindi, grande ville proche de la capitale Islamabad, ce sont 37 avocats qui ont été arrêtés. Si l'on rajoute ces arrestations à celles des neuf hauts magistrats arrêtés lors de la proclamation de l'État d'urgence parce qu'ils refusaient de se soumettre aux ordres du général Pervez Musharraf et à celles de tous les autres manifestants, on estime déjà à 2 000 le nombre de personnes appréhendées !

Malgré l'agitation de l'ensemble de la population, les cris de l'opposition, les réclamations de la communauté internationale et les admonestations de Washington, le plus grand pourvoyeur de fond du régime, le général-président Pervez Musharraf persiste et le Pakistan s'enfonce inexorablement dans ce qui ressemble de plus en plus à une dictature militaire… et ce, à quelques pas de l'Afghanistan et des taliban toujours menaçants.