La dette française reste au centre des préoccupations de la plupart de
nos concitoyens, et on peut aisément le comprendre. Les Ministres et autres
responsables politiques ont beau cherché à nous expliquer que la crise va être
surmontée, on a du mal à y croire. Petit rappel des tenants et des aboutissants
de cette crise de la dette, qui, même sous un nom masqué, agresse jour après
jour notre pays.

 

On entend parler du seuil fatidique des 90 % du P.I.B. qui serait ainsi le signe de « non-retour » même si certains dénoncent cette règle (remise en cause par ailleurs par des exemples concrets et vérifiés).  Les économistes mais aussi les décideurs politiques nous expliquent alors, avec de nombreux détails incompréhensibles pour les non-initiés les décisions prises pour améliorer les comptes publics.  Peut-être est-il nécessaire de s’arrêter quelques instants sur les notions mêmes qui tendent ces problématiques ? Je n’ai pas l’intention de rédiger un cours d’économie, mais juste de souligner quelques évidences à commencer par un rappel des définitions. Aujourd’hui, le P.I.B. ce chiffre que l’on entend à longueur de journée et qui pourtant reste si difficilement définissable.

Le P.I.B., un indicateur contestable et contesté

Le P.I.B., pour Produit Intérieur Brut, est ainsi utilisée à toutes les sauces, et ce même si il fait déjà l’objet de contestation par ailleurs. Ce PIB évalue ainsi toutes les richesses produites par un pays sur une année. Rien à redire quand il s’agit de mesurer la production d’une usine. Cette dernière reflète bien l’activité des salariés et la production reste une mesure efficace pour indiquer la charge de travail des actifs mais aussi la valeur produite par cette dernière. Seulement qu’en est-il lorsqu’il s’agit d’activités moins identifiables ? Les millions d’euros investis ainsi dans la filière de retraitement des déchets nucléaires (produits par nos propres centrales) sont alors inclus dans ce calcul et ce n’est qu’un exemple. Est-ce réellement une richesse produite par la nation ? Certainement pas en valeur, mais en tant que source de travail elle est, comme pour la production de l’usine, la conséquence de travail. A l’inverse, les millions d’heures que des bénévoles consacrent à telle ou telle association caritative ne sont-elles pas source de richesse, même si elles sont écartées du calcul du PI.B. La notion même de P.I.B. est donc déjà en soi contestable car elle n’est qu’un des moyens de mesure la « richesse » d’un pays.  D’autre part, les afficionados de l’écologie et du développement durable soulignent constamment que ce P.I.B., non content de ne pas prendre en compte les problèmes énergétiques et de développement, grossit dans la même proportion que notre environnement est agressé.

 

Même si il est contesté par beaucoup, le P.I.B reste donc l’indicateur économique employé dans les instances internationales. Je suis resté à l’évocation des grandes notions, car nous pourrions rester des heures à disserter sur le calcul contesté de cet indicateur.

 

 

Un indicateur pour des classements sans sens ?

 

Le P.I.B est donc la somme de toutes les richesses produites par un pays pendant une année. (Lorsque l’on parle de richesses produites, on parle aussi bien des biens matériels que des services).

 

 

Acceptons donc (de toute façon à notre niveau, nous n’avons pas trop le choix) que cette notion reste la plus à même de mesure notre richesse. D’après les comptes validés par le F.M.I (Fonds monétaire International), la France est alors pour l’année 2012 à la 5ème place avec un P.I.B. estimé à 2.580.000.000.000 (en milliards de dollars) soit environ (on va simplifier) 2.000 milliards d’euros. A titre indicatif, le leader de ce classement reste de loin les Etats Unis d’Amérique avec un P.I.B. de 15.600 milliards de dollars (soit grosso modo 7 fois plus que la France) alors que la Chine talonne les U.S.A. avec un P.I.B  de 7.400 milliards de dollars.

 

Pour rendre la notion encore un peu plus obscure, on peut alors la relativiser au vu de la population du pays concerné, en parlant alors de P.I.B. par habitant. Il suffit alors de diviser le P .I.B par la population du pays. Là le classement change quelque peu puisque le leader se déplace alors en Europe avec le Luxembourg qui affiche un fier 105.720 $/ habitant, alors que le Qatar conforte sa seconde position avec un chiffrage établi à 100.378 $/habitant. On retrouve dans ce même classement les Etats Unis à la 11ème place avec un P.I.B/habitant de 49802 $. La France elle se retrouve à la 20ème place de ce classement avec un timide 41151 $/habitant.

 

Honnêtement à la lecture de ces tableaux, qui franchira le pas d’affirmer que les Etats Unis restent le leader incontesté de l’économie mondiale alors que d’autres voix se font entendre par leurs moqueries lorsqu’il s’agit d’affirmer que le Qatar serait un des pays les plus riches au monde. Question de chiffre donc avec un P.I.B permettant de se mesurer aux autres nations (Même en matière d’économie, la compétition est érigée en incontournable).

 

On pourrait alors détailler d’autres indicateurs, comme le P.N.B. notamment mais le résultat en serait le même. La notion reste la base de tous les calculs établis par les instances internationales, et ce même si il existe bon nombre de contestations. 

Vous comprenez donc un peu mieux la notion de P.I.B, et je vous invite dans un second volet (à suivre dans les jours qui viennent) à comprendre l’importance du niveau de la dette par rapport à ce P.I.B.