Le Nigéria passe incognito

On constate avec horreur et effroi la dévastation causée par les multiples séismes en Haïti. Les plaques tectoniques font des siennes, dit-on. C’est avec la même compassion que la population terrestre s’est acharnée à apporter des ressources humaines et monétaires aux pays indonésiens frappés par le tsunami du 26 décembre 2004. La communauté médiatique y met du sien également, recherchant l’information la plus juteuse, le bilan de morts le plus accablant et le bulletin de nouvelles le plus éloquent. La souffrance humaine n’est pas mesurable, d’après ce que l’on dit. Pourtant, le peuple nigérian devra saigner encore un peu plus pour se mériter une place de choix au télé journal du soir. Le bilan du 25 janvier aux environs de Jos, au centre du Nigéria, : 18 000 personnes ont été déplacées et 326 y ont laissé la vie. D’un côté nous avons l’ensemble de l’humanité qui fait des pieds et des mains pour venir en aide aux haïtiens victimes d’une catastrophe naturelle des plus meurtrière et, de l’autre, nous avons le peuple nigérian qui s’entre-tue, propulsé par une haine religieuse. Est-ce plus facile de développer une conscience collective face à la situation d’Haïti, où la cause et la solution sont facilement identifiables? Peut-être avons-nous une répugnance à constater les dégâts causés par un comportement humain si difficilement répressible? En théorie nous savons très bien ce qu’est la tolérance. Son application reste toutefois nébuleuse. Qu’est-ce que la tolérance au quotidien pour un peuple dont les deux tiers vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue, soit un dollar par jour? Les tensions entre les musulmans et les chrétiens ne datent pas d’hier et ne disparaîtront pas tant qu’un débat ouvert et sincère n’aura pas lieu au Nigéria. J’ai la vague impression que l’ensemble de la population mondiale vient en aide aux causes qui sont à la mode, celles que les médias tiennent à mettre en lumière. Haïti mérite sans aucun doute sa place dans nos pensées et dans nos efforts, mais pourquoi donc si peu de gens on eu conscience de ce qui s’est passé au Nigéria durant la dernière semaine?  À consulter : ·          http://www.jeuneafrique.com/Article/DEPAFP20100123T121428Z/violences-nigeria-religion-musulmanaffrontements-religieux-les-puits-de-l-horreur.html ·          http://fr.news.yahoo.com/3/20100125/twl-nigeria-violences-1be00ca_2.html 

Une réflexion sur « Le Nigéria passe incognito »

  1. L’explication est simple, dans le cas de catastrophes naturelles, personne n’est coupable, dans le cas de déplacement de populations et de guerres, cela pose d’autres problèmes et aider les réfugiés, c’est se mettre à dos ceux qui les considèrent comme des ennemis…

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